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Un établissement de réinsertion scolaire (ERS) est, en France, un établissement qui accueille des collégiens entre 13 et 16 ans parmi les plus perturbateurs et ayant fait l'objet de plusieurs exclusions dans leur établissement scolaire. Il a été mis en place à la rentrée 2010 par le Gouvernement François Fillon (2) sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Les ERS accueillent des collégiens en difficulté scolaire et sociale, et dont le comportement nécessiterait un éloignement et une prise en charge différente. De plus, les élèves accueillis sont généralement en situation d’absentéisme ou de déscolarisation.
L'objectif est de permettre de les réinsérer dans une scolarisation classique (93% d'entre eux sont réinsérés dans le cursus ordinaire). Avec l'accord de l'équipe pédagogique et éducative, il est proposé à l'élève de poursuivre ses études en collège, en lycée général et technologique, en lycée professionnel ou par la voie de l'apprentissage. Il n'a pas la possibilité de retourner dans son établissement d'origine puisqu'il en a été exclu définitivement. Cependant, s'il s'avère nécessaire pour l'élève, il peut-être maintenu en ERS une année supplémentaire.
Vidéo : Les Établissements de Réinsertion Scolaire
Les ERS accueillent, pendant au moins un an, un effectif global de 15 à 30 élèves, issus des classes de 5e, 4e et 3e dans un internat.
Les méthodes pédagogiques sont spécifiques et le parcours de formation est personnalisé. Les enfants ont la possibilité d'intégrer des associations d'aide aux handicapés, aux personnes âgées ou de lutte contre la pauvreté.
L'affectation des enseignants s'effectue sur la base du volontariat et du profil des candidats.
Le temps scolaire et la pédagogie des ERS sont adaptés aux élèves qu'ils accueillent :
Durant la matinée, diverses matières sont enseignées aux élèves. Les enseignements reposent sur les exigences du socle commun de connaissances et de compétences et font appel à des méthodes d'apprentissage particulières.
Alors que, l'après-midi est consacrée à des activités périscolaires (sport, culture) et à des ateliers traitant de la citoyenneté et de la santé.
Ensuite, en fin de journée, un accompagnement éducatif est mis en place.
À la suite de leur journée, les élèves regagnent l'internat où ont lieu des ateliers de soutien scolaire, artistiques et culturels jusqu'à 21 heures.
Lors du temps en classe et hors classe, il est demandé aux élèves d'avoir une attitude exemplaire vis-à-vis de leurs camarades et du personnel de l'établissement. Tous les enseignements et activités sont une opportunité pour rappeler aux élèves le règlement intérieur de l'Établissement de Réinsertion Scolaire et les règles de vie collectives nécessaires pour vivre en communauté.
L'éducation physique et sportive est également l'occasion de partager des valeurs telles que l'esprit d'équipe et le courage.
Les ERS proposent à leurs élèves de passer un certain nombre d'attestation et de diplômes en fonction de leur âge et de leurs capacités.
Ils offrent la possibilité de passer les certificats suivants :
- Le certificat de formation générale (CFG)
- Le diplôme national du brevet (DNB)
- L'attestation scolaire de sécurité routière (ASSR)
- Le brevet informatique et internet (B2i)
- L'attestation de prévention de secours civiques (PSC1)
- Le diplôme des jeunes officiels
- Des brevets sportifs
En , 150 jeunes étaient accueillis dans dix ERS. Onze établissements de réinsertion scolaire (ERS) ont ouvert au cours du premier trimestre 2010-2011 dans huit académies : Nice (Saint-Dalmas-de-Tende (it)), Créteil (Craon, Portbail, Vaujours), Montpellier (Vialas), Orléans-Tours (Dreux), Lyon (Verney), Strasbourg (Schirmeck), Toulouse (Bagnères-de-Luchon), Versailles (Sannois, Nanterre)[2].
À la rentrée scolaire 2011, de nouveaux ERS ont ouvert dans cinq académies : Bordeaux, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lille et Versailles[2].
La vie en communauté de jeunes en difficulté a pour conséquence des tensions voire des altercations violentes. Ainsi, certains parents ne sont pas rassurés à propos de la sécurité de leur enfant.
Il semble y avoir un problème d'encadrement insuffisant selon les témoignages[8].
Conscient des difficultés d'encadrement, le ministre de l'Éducation Luc Chatel a déclaré vouloir « recourir à des membres des équipes mobiles de sécurité qui ont un savoir-faire en matière de prévention, mais aussi de gestion de crise »[9].