Durant l’hiver 1755-1756, le gel et la neige causent un « dzoud » en Mongolie : les animaux sont décimés et une épidémie de variole emporte les gens[1].
Février : un corps expéditionnaire chinois marche en Mongolie contre le khan de Dzoungarie et prend position sur l'Ili[2] et Amoursana doit fuir à Semipalatinsk en avril[3]. Il fait de nouveau appel à l’aide des Kazakhs d’Ablaï khan. Vaincus par les troupes mandchoues, ils pillent la Dzoungarie. Amoursana échoue également dans ses efforts de gagner l’alliance de Catherine II de Russie. Peu de nobles oïrats le soutiennent, et le peuple des Arates est lassé de la guerre[1].
20 juin : Siraj-ud-daulah, le nouveau nabab du Bengale, qui affirme son indépendance vis-à-vis du pouvoir moghol attaque Calcutta et s'empare du Fort William. 146 Britanniques sont confinés dans un local sans air, le « trou noir ». Les deux tiers meurent asphyxiés[5]. Les possessions britanniques se limitent alors à un ensemble de ports et de comptoirs répartis en trois résidences : Calcutta, Bombay et Madras.
Juillet, Mongolie : un chef de deux régiments au service des Mandchous, Chingünjav, qui stationnait en Dzoungarie, ignore l’ordre de poursuivre Amoursana, traverse la frontière pour regagner son campement dans la région de Heuvsgeul (Koubsougoul) et se révolte contre l’empire Mandchou. Le soulèvement est rapidement maté et Chingünjav est exécuté en [6].
10 février : les Guaranis sont écrasés par les troupes portugaises et espagnoles coalisées à la bataille de Caibaté[12]. Fin de la guerre des Guaranis au Paraguay. Des milliers d'Indiens sont massacrés et les survivants doivent se réfugier dans la forêt.
17 mai : début de la Guerre de Sept Ans (Indian War, ou Guerre de la Conquête) entre la France et la Grande-Bretagne (fin en 1763)[14]. Effectifs : Français alliés aux Indiens : 900 hommes ; Britanniques 1 850 hommes dont 450 Américains. Les Britanniques disposent de 158 vaisseaux contre 60 environ pour les Français. Au début de la guerre, les colons français dans l'Amérique du Nord sont seulement 85 000, les colons britanniques sont à peu près 1 million, et les Amérindiens 600 000.
11-14 août : victoire française à la bataille de Fort Oswego près du lac Ontario[11]. Louis-Joseph de Montcalm, allié aux Amérindiens, détruit Fort Oswego puis prend Fort William Henry, sur le Lac George, qui commande la haute vallée de l’Hudson (). Il contrôle la région des Grands Lacs en Amérique du Nord. Le roi autorise Montcalm à mener son armée comme bon lui semble, sans l’accord du gouverneur Vaudreuil.
16 janvier : traité de neutralité de Westminster entre la Prusse et la Grande-Bretagne, qui prévoit qu’en cas d’agression le Hanovre serait couvert par les troupes prussiennes. Ce traité remet en question l’équilibre diplomatique, l’Autriche se trouvant, par Grande-Bretagne interposée, alliée de la Prusse et de la Russie. Elle cherche un rapprochement avec la France[16].
21 juin : découverte d’un complot des « Bonnets », partisans de renforcer le pouvoir royal en Suède ; les meneurs sont décapités les 23 et 28 juillet[23]. Adolphe Frédéric de Suède s’appuie sur le parti des « Chapeaux » (aristocratie) entre 1756 et 1765.
Pologne : une assemblée de rabbins réunie à Brody condamne les disciples de Jacob Frank, qui s’était proclamé rédempteur des Juifs, ainsi que les adeptes du « Messie » Shabbetaï Zevi (cf. 1666)[24]. Jacob Frank et les Frankistes se convertissent au christianisme.
24 juillet : arrivée à Paris de Fedor Dmitrievitch Bekhteev[27]. Reprise des relations diplomatiques entre la Russie et la France à l'instigation du vice-chancelier Vorontsov.
29 août : l’armée prussienne envahit la Saxe dont le roi doit capituler à Pirna malgré l'intervention des Russes[19].
L’attaque de la Saxe en août puis de l’Autriche par la Prusse déclenche les hostilités sur le continent. L’armée autrichienne (130 000 hommes), l’armée russe (120 000), l’armée française (130 000), l’armée du Saint Empire (armée des Cercles) et l’armée suédoise interviennent contre les 150 000 hommes de Frédéric II de Prusse et les 55 000 Britanniques du Hanovre. Louis XV doit intervenir pour éviter l’écroulement de l’Autriche.
William Pitt, partisan d’une guerre maritime et coloniale à outrance contre la France, démissionne pour protester contre l’engagement sur le continent. Il est appelé en novembre à la suite des défaites militaires. Il partage le pouvoir avec Newcastle et Henry Fox. Lui-même dirige la conduite de la guerre selon son programme de réveil national. La direction de l’Amirauté est confiée à l’amiral Anson, qui tient à bloquer les littoraux ouest et sud de la France.
↑Ahmad Hasan Dani, Chahryar Adle et Irfan Habib, History of Civilizations of Central Asia : Development in contrast : from the sixteenth to the mid-nineteenth century, vol. 5, UNESCO, , 934 p. (ISBN978-92-3-103876-1, présentation en ligne)
↑David Bailie Warden, Nicolas Viton de Saint-Allais, Jean-Baptiste-Pierre Jullien de Courcelles et Agricol-Joseph Fortia d'Urban, L'Art de vérifier les dates, vol. 10, Dupont et Roret, (présentation en ligne)
↑Raymonde Litalien, Jean-François Palomino et Denis Vaugeois, La mesure d'un continent : atlas historique de l'Amérique du Nord, 1492-1814, Paris/Sillery, Presses Paris Sorbonne, , 298 p. (ISBN978-2-84050-550-1, présentation en ligne)
↑Christophe Guillaume de Koch et Maximilian Samson Friedrich Schoell, Histoire abrégée des traités de paix, vol. 3, Bruxelles, Gide, (présentation en ligne)
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↑Guido Braun, La connaissance du Saint-Empire en France du baroque aux Lumières 1643-1756, München/Paris, Oldenbourg Verlag, , 911 p. (ISBN978-3-486-59143-9, présentation en ligne)
↑H. S. K. Kent, War and Trade in Northern Seas : Anglo-Scandinavian economic relations in the mid-eighteenth century, CUP Archive, , 240 p. (ISBN978-0-521-08579-3, présentation en ligne)
↑E.-O. Mazas de Sarion, Histoire de Prusse, depuis l'origine jusqu'aux derniers évènements (1867), bureau de la Nouvelle histoire universelle, (présentation en ligne)
↑Henri Martin, Histoire de France, depuis les temps les plus reculés jusqu'en 1789, vol. 15, Furne, (présentation en ligne)
↑Pierre-Charles Levesque, Malte-Brun et Depping, Histoire de Russie et des principales nations de l'empire russe, vol. 5, Paris, Fournier, , 4e éd. (lire en ligne)