17 mars, Mali : les manifestations étudiantes contre le régime de Moussa Traoré sont réprimées violemment. Le leader étudiant Abdoul Karim Camara dit « Cabral » décède sous la torture[7].
28 - 29 avril : sommet extraordinaire de l’OUA à Lagos. Plan d’action de Lagos pour la création d’une Communauté économique africaine d’ici l’an 2000 afin d’assurer l’intégration économique, culturelle et sociale du continent[13].
9 - 15 juin : conférence ministérielle de l’OUA tenue à Banjul en Gambie. Amendement de la Charte proposant de définir trois nouvelles missions essentielles : le maintien de la paix et de la sécurité, la protection des droits de l’homme et le règlement rapide des crises[14].
3 mars, Salvador : démission d’Héctor Dada. La première junte de gouvernement est dissoute et remplacée par une deuxième junte à laquelle participe le Parti démocrate-chrétien (PDC) de José Napoleón Duarte[25].
24 mars : l’assassinat par l’armée de l’archevêque de San Salvador, Óscar Romero, figure emblématique de l’engagement de l’Église aux côtés des paysans révoltés, ouvre une guerre civile qui provoquera la mort de 70 000 personnes en dix ans[26].
28 mars : crise économique en Argentine. Faillite de la première banque privée du pays, la Banco de Intercambio Regional[26].
5 avril-31 octobre : exode de Mariel. 125 000 cubains, considérés comme contre-révolutionnaires par le pouvoir castriste, reçoivent l’asile politique aux États-Unis[27].
20 avril, Honduras : les militaires au pouvoir organisent des élections pour une Assemblée constituante après avoir interdit le parti social-chrétien et le parti communiste et tenté de ranimer leur alliance avec le parti national. À l’issue d’élections relativement honnêtes avec seulement 20 % d’abstention, le parti libéral remporte nettement les élections, ce qui manifeste un net rejet du régime militaire. L’élection présidentielle est prévue pour 1981. Le général Policarpo Paz García demeure président par intérim[26].
Mai, Brésil : discours du général Golbery do Couto e Silva qui propose une grande concertation et un transfert progressif du pouvoir à des civils « loyaux » et influençables par les militaires. Il préconise un multipartisme faible dominé par une coalition progouvernementale. Il parvient à faire écarter le parti d’opposition MDB. Émerge alors une opposition « loyale », le PP (Partido Popular), et une « déloyale », le PMDB (Partido do Movimento Democrático Brasileiro). L’ARENA se transforme en PDS (Partido Democrático Social)[26].
29 juin : élections en Bolivie. Siles l’emporte avec 39 % des voix contre 20 % à Paz et 17 % à Banzer. Le Congrès, sollicité pour choisir le vainqueur, n’a pas le temps de décider[26].
11 août : la junte publie une nouvelle constitution au Chili ; approuvée par référendum par 67 % de la population le 11 septembre, elle entre en vigueur le [30]. Elle fixe le mandat de Augusto Pinochet jusqu’en 1989 mais stipule qu’à cette date la junte présentera un candidat unique aux élections pour la période 1987-1997. Elle met un terme provisoire à la crise politique intérieure et fixe un cadre dans lequel devraient se circonscrire les affrontements politiques. Elle contient deux modèles politiques, un de transition, la dictature militaire, l’autre, pour l’avenir, une « démocratie limitée ».
17 février : Le gouvernement d’Indira Gandhi dissout neuf assemblées fédérales en Inde et organise des élections pour le 2 juin, remportées par le Parti du Congrès dans huit États (à l’exception du Tamil Nadu)[38]. En Assam, État particulièrement instable, la campagne électorale se solde par plus de 4 000 morts : le boycott est quasi total mais le Parti du Congrès est vainqueur. De nombreux journalistes considèrent que le scrutin a été fraudé[37].
17 mai : loi martiale en Corée du Sud. Des manifestations populaires et étudiantes d’une grande ampleur troublent le pays[42].
18 - 27 mai, Corée du Sud : à Gwangju, la capitale de la province de Jeolla du Sud, dont est originaire le principal chef de l’opposition Kim Dae-jung, les manifestations se transforment en une véritable insurrection. Les commandos parachutistes interviennent et, après trois jours de sanglants combats de rue, l’armée reprend le contrôle de la ville. Le bilan officiel, 191 morts, est vraisemblablement sous-estimé[42].
8 mars, Syrie : les islamistes soulèventAlep pendant plusieurs jours. La répression par l’armée provoque de mille à deux mille morts lors de la reconquête de la ville qui dure près d’un an[53]. 150 à 200 manifestants sont massacrés lors d’un raid héliporté de l’armée syrienne à Jisr al-Choghour les 9 et 10 mars[54].
8 avril, Irak : exécution du leader révolutionnaire chiiteMuhammad Baqir al-Sadr[58]. La répression s’abat sur le clergé chiite, décimant des familles cléricales entières. Les villes saintes chiites se trouvent placées sous un régime d’arbitraire policier.
22 mai : amendement de la Constitution égyptienne. La loi islamique devient la source principale de la législation en Égypte[60].
27 mai-7 juin : des pogroms anti-alévis dans la province de Çorum en Turquie font une cinquantaine de morts[61]. Le 4 juillet, un groupe de militants nationalistes sunnites attaquent les quartiers alévis ; 26 personnes sont tuées, 36 maisons et 12 boutiques détruites[62].
7 juillet, Liban : le PNL, la milice de Camille Chamoun est éliminée par les Forces libanaises de Bachir Gemayel, qui contrôle toute la zone chrétienne[66]. Il relance l’activité économique dans le port de Jounieh et s’oppose à la reconstruction de l’État. La Syrie remet l’essentiel de ses positions à l’OLP et se replie dans la plaine de la Bekaa. À la fin de l’année, Bachir Gemayel entreprend de défier les forces syriennes de la Bekaa et tente de s’emparer de Zahleh[67].
9-10 juillet : échec d’un soulèvement d’officiers loyalistes en Iran[59].
12 septembre : coup d’État militaire en Turquie qui cause plusieurs morts et emprisonnements. Le terrorisme d’extrême gauche et d’extrême droite incite l’armée, garante de la laïcité, à intervenir et à déposer le Premier ministre turc Süleyman Demirel[69]. Le parlement est dissout et les partis politiques interdits.
22 septembre : début de la guerre Iran-Irak[56]. Le dictateur irakienSaddam Hussein, approvisionné en armement par l’Union soviétique et la France, lance une attaque surprise sur l’Iran. Il compte sur la désorganisation de l’armée iranienne à la suite de la révolution pour mener une guerre rapide. Mais l’agression entraîne en Iran un sursaut patriotique et de volontaires s’engagent par milliers. Leur sacrifice au front permet à l’armée iranienne de se réorganiser.
12 novembre : huit organisations politiques de l’opposition à Saddam Hussein signent à Damas la Charte du front patriotique national démocratique en Irak[56].
13 novembre : nouvelle offensive irakienne au Khouzistan ; elle est arrêtée devant Dezfoul et les deux divisions blindées doivent se replier derrière la rivière Karkheh. Au sud, 150 chars irakiens lancés sur Ahvaz sont enlisés par la rupture des digues et la pluie[71].
24 décembre : l’aviation irakienne bombarde le terminal pétrolier de Kharg. L’Irak ouvre un second front au nord dans les régions kurdes iraniennes[59]. Son offensive s’enlise à la fin de l’année et les opérations militaires se transforment en guerre de position. Les États-Unis n’interviennent pas. La guerre dure jusqu’en 1988.
4 janvier : devant le Congrès, le président américain Jimmy Carter condamne l’agression soviétique en Afghanistan et annonce des sanctions : embargo sur les livraisons de céréales à l’URSS, le boycott des Jeux Olympiques de Moscou, le rejet de la ratification des accords SALT 2[75].
loi sur l’emploi règlementant la pratique des piquets de grève et interdisant les grèves de solidarité au Royaume-Uni[85]. Elle soumet l’exercice du monopole syndical d’embauche à un vote à bulletins secrets de la base, avant qu’une nouvelle loi ne le déclare illégal en 1982.
2 août : attentat de la gare de Bologne revendiqué par l’extrême droite. Une bombe laissée dans la salle d’attente de la gare tue 85 personnes et blesse 210 personnes[86].
Housing Act au Royaume-Uni[89] : loi obligeant les collectivités locales à vendre à bas prix les logements sociaux aux locataires qui en feraient la demande. Un tiers du parc locatif est vendu en dix ans, rapportant 17,5 milliards de £ de recettes et portant la proportion des occupants propriétaires de 58 à 67 % des ménages anglais.
15-16 novembre, crise des euromissiles : grande manifestation pacifiste en Allemagne contre la décision de l’OTAN de déployer des missiles nucléaires en Europe[75]. Appel de Krefeld en faveur du désarmement.
1er juillet : à la suite de la hausse du prix de la viande provoque une grève générale à Lublin qui s’étend rapidement dans les ports de la Baltique et en Silésie[96]. Des mouvements revendicatifs dans les usines exigent durant tout le mois des augmentations de salaires. Le pays est paralysé.
14 août : les 17 000 ouvriers des chantiers navals Lénine de Gdańsk se mettent en grève pendant trois semaines après le licenciement d’une responsable syndicale non officielle[97].
16 août : création à Gdańsk d’un comité de grève inter-entreprises, qui présente vingt-et-une revendications[98]. Les négociations n’avancent pas à Gdańsk, les grèves se propagent la semaine suivante à Szczecin et aux autres ports de la Baltique[99].
20 août : arrestation d’une vingtaine de dissidents[100].
24 août : Jozef Pinkowski devient premier ministre, à la place d’Edward Babiuch[99].
31 août : à Gdańsk, Mieczyslaw Jagielski, vice-premier ministre chargé des négociations, et Lech Wałęsa, un électricien des chantiers navals Lénine chef de file du mouvement, parviennent à un accord[96]. Les autorités communistes doivent faire des concessions sans précédent. Les grévistes obtiennent la création de syndicats indépendants, le droit de grève, des augmentations de salaire, la libération des prisonniers politiques et un assouplissement de la censure. Fin des grèves. Les dissidents arrêtés le 20 août sont libérés.
17 septembre : fondation du syndicat « Solidarność », fort de dix millions d’adhérents, avec, à sa tête Lech Wałęsa, reconnu par la Cour Suprême le 10 novembre[99]. Il est constitué à partir de 38 comités interentreprises. Il accepte en contrepartie la Constitution polonaise, le rôle dirigeant du parti communiste dans l’État et les alliances existantes. Mais les grèves sporadiques continuent dans le pays et Moscou commence à s’inquiéter. L’URSS dénonce l’accord de Gdańsk comme une menace de renversement du système communiste.
27 novembre : pour éviter une grève générale autour de Varsovie, libération de deux hommes du syndicat Solidarité arrêtés le 21[101].
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