L'agriculture naturelle est une pratique agricole qui limite très fortement les interventions humaines sur les cultures. Masanobu Fukuoka, à l'origine de cette méthode, la définit comme l'agriculture du non-faire ou du non-agir. Appliquée au potager, il l'appelle aussi parfois agriculture sauvage.
L'agriculture naturelle est basée sur le concept de non-agir (无为 / 無為, wúwéi) que Fukuoka rattache à la philosophie de Mu. Par non-agir, il faut comprendre une action humaine réalisée en pleine conformité avec les lois de la Nature. Pour Fukuoka, il y a une identité parfaite entre la Nature et Dieu. C'est pourquoi l'agriculture naturelle est une voie (Tao) spirituelle à part entière. Appliquée à l'agriculture, cette philosophie se décline en quatre principes fondamentaux : pas de labour, pas d'engrais, pas de sarclage et pas de pesticide. Un cinquième principe est parfois rajouté : pas de taille.
Selon Masanobu Fukuoka, la nature sauvage est le modèle universel à la fois parfait et radicalement incompréhensible. Dans son infinie complexité, la nature fournit tous les outils nécessaires à une production agricole riche. Toute tentative de l'homme visant à faire mieux que la nature ne peut qu'entraîner une baisse de rendement, une destruction des sols et une perte de sens.
Ses observations et expériences sur des champs de riz et des vergers du sud du Japon ont montré selon lui qu'il parvenait à obtenir des rendements égaux ou supérieurs à ceux de l'agriculture moderne ou dite scientifique[1]. En France, quelques essais ont été réalisés. Les plus célèbres sont ceux de Marc Bonfils[2]. Une étude minutieuse de ces affirmations a montré que les rendements obtenus ne sont pas uniformément élevés mais que, lorsqu'ils le sont, c'est avec une très faible consommation d'intrants (Barbié, 2015)[3].
Depuis, 2005, l'Institut technique d'agriculture naturelle a pour vocation de développer et promouvoir l'agriculture naturelle en France.