L'agriculture raisonnée est une démarche, en France et au Québec, qui s'applique aux productions agricoles prenant en compte la protection de l'environnement, la santé et le bien-être animal. Le principe central de l'agriculture raisonnée est d'optimiser le résultat économique en maîtrisant les quantités d'intrants utilisées[1]. Utilisé par les autorités françaises à partir de 2002, il a été abandonné au profit de la certification environnementale.
Le concept n'est pas tout à fait synonyme d'agriculture intégrée, concept proche utilisé aussi hors de France.
D'après le décret no 2002-631 du , « les modes de production raisonnés en agriculture consistent en la mise en œuvre, par l’exploitant agricole sur l’ensemble de son exploitation dans une approche globale de celle-ci, de moyens techniques et de pratiques agricoles conformes aux exigences du référentiel de l’agriculture raisonnée »[2].
Le référentiel porte sur le respect de l'environnement, la maîtrise des risques sanitaires, la santé et la sécurité au travail et le bien-être des animaux. Ses 103 exigences nationales (quatre-vingt-dix-huit initiales en 2002, cinq supplémentaires en 2005) concernent notamment[3],[4] :
La démarche CRC (Culture Raisonnée Contrôlée) née en 1989 sous l'impulsion d'agriculteurs engagés à produire en agriculture raisonnée des céréales françaises de qualité, bonnes pour la nature, les producteurs et les consommateurs. Cette démarche a été officiellement reconnue par le Ministère de l'Agriculture en 1999 avec l’obtention d’une Certification de Conformité Produit pour les céréales[5].
Le concept, utilisé uniquement en France, a été promu par le Forum des agriculteurs responsables respectueux de l'environnement (FARRE). De 2002 à 2013, le concept était réglementé par les pouvoirs publics (ministères de l'Agriculture et de l'Écologie) par une certification.
Par décision de la Commission nationale de la certification environnementale (CNCE) du , un décret[6] a abrogé la certification agriculture raisonnée et a entériné « le passage définitif de l’agriculture raisonnée à la certification environnementale »[7]. Cette certification contient trois niveaux dont le plus élevé est le label agriculture à Haute Valeur Environnementale (HVE)[8].
Le Forum des agriculteurs responsables respectueux de l'environnement, qui fait la promotion de l'agriculture raisonnée, est perçu [9] comme l'émanation des principaux acteurs de l'agriculture intensive.
Pour François Veillerette et Fabrice Nicolino[10], l'agriculture raisonnée ne remet pas suffisamment en cause les méthodes de l'agriculture intensive. L'universitaire Isabelle Doussan estime que le référentiel de l’agriculture raisonnée ne se distingue pas réellement des règles déjà établies pour la protection de l’environnement[11].
Les opposants[Qui ?] à ce concept regrettent que sur les 103 exigences nationales listées[réf. nécessaire] :
Les opposants à l'agriculture raisonnée, s'ils admettent que ce concept peut permettre une plus grande sensibilisation des agriculteurs à l'environnement, lui reprochent de ne pas aller assez loin dans les interdictions (les OGM sont autorisés en agriculture raisonnée) ou dans les limitations (les pratiques exigées en agriculture raisonnée conduisent à optimiser les quantités de produits utilisés mais il n'est établi aucune norme maximale nationale)[réf. nécessaire].
L'Institut national de la recherche agronomique (INRA) n'utilise pas le concept d'agriculture « raisonnée », français et sans définition internationale, mais celui plus précis d'agriculture intégrée dans ses programmes de recherche[12] ; mais cela ne recouvre pas les mêmes pratiques.
Le dictionnaire Le Petit Larousse illustré (100e édition, 2005, page 895) dit : « Agriculture raisonnée : mode de production d'une exploitation agricole qui vise à concilier le respect de l'environnement, la sécurité sanitaire et la rentabilité économique. Synonyme : agriculture intégrée ».