L'American Indian Movement (AIM) est un mouvement pour les droits civiques des américains autochtones aux États-Unis. Il est fondé à Minneapolis-Saint Paul par Dennis Banks et Clyde Bellecourt avec le soutien de l'attorney Douglas Hall et l'avocat du Black Panther Party Matt Eubanks[1].
L'AIM fut cofondée par Dennis Banks, Herb Powless, Clyde Bellecourt, Eddie Benton Banai, et de nombreux autres militants en 1968. Russell Means en est aussi membre, et le chanteur John Trudell en fut le dirigeant de 1973 à 1981.
Durant les décennies qui suivirent sa formation, l'AIM manifesta pour la défense des intérêts amérindiens et inspira un certain renouveau culturel.
Occupation du Bureau des affaires indiennes en 1972
En automne 1972 un grand nombre d'organisations amérindiennes organisa une marche sur Washington, the trail of broken treaties (la marche des traités non tenus), autorisée, l
L'administration promit de fournir logement et nourriture mais les logea dans une église délabrée et infestée de rats puis leur refusa de se recueillir sur le tombeau du héros de guerre Ira Hayes au cimetière militaire d'Arlington. A la suite de ces incidents, l'American Indian Movement décida d'occuper les bureaux du BIA pendant 8 jours, du au , pour des demandes formulées en 20 points[2].
Un article du du journal clandestin du Weather Underground, consacré à la répression de l'American Indian Movement, affirme que sept membres ou sympathisants de l'AIM, dont deux femmes et un enfant, ont été tués[4].
Au printemps 1975, des militants de l’AIM furent appelés en renfort sur la Réserve indienne de Pine Ridge par les anciens du peuple sioux Iakota pour les prémunir du harcèlement violent dont ils étaient l’objet de la part des policiers fédéraux[5]. Le , Jack R. Coler et Ronald A. Williams, des agents spéciaux du FBI recherchant pour interrogatoire un jeune homme à la suite de l'attaque de deux ranchs, sont tués dans une fusillade. C'est la fusillade de 1975 à Pine Ridge.
« Arrêtez la terreur à Pine Ridge ! » Article du no 2 d’Osawatomie (printemps 1975), journal clandestin du Weather Underground, consacré à la répression de l'American Indian Movement dans la réserve amérindienne. La même année, Leonard Peltier y fut arrêté et incarcéré, accusé du meurtre de deux agents du FBI. L'article, lui, affirme que depuis le , deux ans après la révolte de Wounded Knee, sept membres ou sympathisants de l'AIM, dont deux femmes et un enfant, ont été assassinés.
En 1993, l'AIM s'est scindé en deux factions, chacune prétendant être l'héritière authentique de la tradition originale. Un groupe, basé à Minneapolis, au Minnesota, et associé au leadership par le Bellecourts, est connu comme l'AIM-Grand conseil d'administration (AIM-Grand Governing Council), ou AIM-GCC.
L'AIM-Confédération internationale des chapitres autonomes (AIM-International Confederation of Autonomous Chapters) est de son côté dirigée par Russell Means et d'autres.
En 1993, le dernier groupe a publié sa « Déclaration Edgewood », citant les griefs de l'organisation et se plaignant d'une direction autoritaire par le Bellecourts, ou GGC, qui tend vers une plus forte centralisation. Les différences idéologiques ont été croissantes avec le GGC en prenant une orientation spirituelle.
Le film "Cœur de tonnerre", sorti en 1992 rappelle par son scénario, parfois romancé, le drame de 1975, quand des militants de l’AIM avaient été appelés en renfort sur la Réserve indienne de Pine Ridge par les anciens du peuple sioux Iakota pour les prémunir du harcèlement violent dont ils étaient l’objet de la part des policiers fédéraux[5].
↑Serle Chapman (préf. Bill Clinton), Nous, le Peuple : un voyage à travers l'Amérique indienne, Albin Michel, , p. 114.
↑(de) Axel Schulze-Thulin, Weg ohne Mokassins. Die Indianer Nordamerikas heute. Droste, 1976, p. 102-104.
↑(de) Axel Schulze-Thulin, Weg ohne Mokassins. Die Indianer Nordamerikas heute. Droste, 1976, p. 252.
↑ Arrêtez la terreur à Pine Ridge ! » Article du no 2 d’Osawatomie (printemps 1975), journal clandestin du Weather Underground, consacré à la répression de l'American Indian Movement
↑ a et bFiche de lecture par Bruno Rochette, en 2000, dans Le Monde diplomatique, de "Écrits de prison. Le Combat d’un Indien", par Leonard Peltier, chez Albin-Michel, collion « Terre indienne », 2000 [1]
↑Paul Gravillon, « Quand trois Indiens viennent fumer le calumet de la paix sur le mont Verdun », Le Progrès,
↑Michel Le Bris, Les Fous du Larzac, Presses d'Aujourd'hui, , p. 377
(en) Dennis Banks et Richard Erdoes, Ojibwa Warrior : Dennis Banks and the Rise of the American Indian Movement, Norman, University of Oklahoma Press, , 362 p. (ISBN978-0-8061-3691-2, OCLC53059503, lire en ligne).