Une arme est un outil (physique ou numérique) ou un dispositif autonome (un piège, une mine…) ou un organisme (arme biologique) destiné dans sa conception ou dans son utilisation à neutraliser, à blesser ou à tuer un être vivant, ou à causer une destruction matérielle.
On dénombre quatre usages principaux des armes :
Elles ont également des finalités dérivées, telles que cérémonies et fêtes, marques de statut social…
Dans les armes de guerre, on distingue trois grandes catégories : les armes non conventionnelles (à savoir les armes nucléaires, chimiques et biologiques), les armes conventionnelles (toutes les autres armes), les armes numériques ou cyber[1](cyberguerre).
Aujourd'hui, les principaux usagers des armes restent les États, qui, tout en en contrôlant le développement, la production et l'accès, les destinent en premier lieu aux militaires et à la police. Le contrôle des armes est considéré par certains comme primordial dans une société développée, tandis que d'autres affirment que les citoyens devraient toujours disposer d'une arme afin de pouvoir lutter, si nécessaire, contre un agresseur (concitoyen abusif ou envahisseur) ou un pouvoir corrompu.
Les militaires étendent la définition du terme arme à tous les dispositifs engagés dans l'activité guerrière même s'ils ne provoquent pas de destructions immédiates. On peut ainsi citer le renseignement ou la logistique. L'ensemble des équipements nécessaires à l'utilisation d'une munition (obus, bombe ou missile) est qualifié de système d'arme. Le mot arme désigne également les cinq composantes traditionnelles de l'armée française.
L'apologue de l'épée et de la cuirasse stipule que toute arme suscite une parade, tandis que toute protection sera dépassée par une arme nouvelle. Autrement dit, que la course aux armements est lancée de toute éternité et est absolument sans fin.
Cette course ne doit pas être comprise comme seulement sur le plan de la technologie, mais aussi sur celui de la stratégie, de la tactique (ce que Sun Tzu avait compris quatre siècles avant notre ère), et même de l'organisation sociale (de par l'aptitude à mobiliser une fraction plus grande de militaires efficaces : cent hoplites spartiates, entraînés, solidaires et bien armés, pouvaient bien surclasser mille soldats de l'armée des Perses).
Depuis les préhumains débutant probablement avec un simple gourdin ou en lançant des cailloux, l'Homo sapiens a franchi un seuil important, et peut-être définitif, en acquérant, au cours de la seconde moitié du XXe siècle, jusqu'à une trentaine de fois la capacité de s'autodétruire totalement.
Utiliser ou posséder une arme peut correspondre à plusieurs fonctions. Certaines armes peuvent être utilisées pour plusieurs usages, mais chacune est d'ordinaire plus particulièrement adaptée à un emploi particulier.
Ces armes sont destinées à la mise à mort d'un animal, notamment un animal d'élevage. Le pistolet d'abattage (pistolet à projectile captif ou a projectile libre) utilisé dans les abattoirs est un exemple de ce type d'arme.
Elles sont destinées à permettre la capture ou, plus souvent, à tuer un animal sauvage, généralement avec l'intention de s'en nourrir ou de supprimer un animal destructeur pour les cultures ou l'élevage. Les armes de chasse sont souvent utilisées à distance : armes de jet ou armes à feu. La chasse se pratique également avec des pièges ou de façon rapprochée : épieu, coutelas.
L'une des plus anciennes armes de jet connue est constituée d'une lance légère lancée à la main dont la propulsion est améliorée grâce à un lanceur qui allonge artificiellement la longueur du bras et donc la vitesse du lancer.
Utilisé durant l'Antiquité et la Préhistoire, dans différentes régions du monde, notoirement par les aborigènes d'Australie. Il s'agit d'une pièce de bois lourde et coudée lancée à la main dont le fonctionnement mécanique est le même que celui du célèbre boomerang. Ce dernier a la particularité de revenir au lanceur.
Ils sont encore utilisés de nos jours par quelques chasseurs émérites. Certaines civilisations utilisent de petits arcs peu puissants dont les flèches sont enduites de poison. Les chasseurs à l'arc utilisent généralement des arcs à poulies donnant une puissance importante.
L'arbalète nécessite, contrairement à l'arc, un temps de chargement long compensé par des tirs de carreaux plus puissants.
Les sarbacanes sont utilisées avec des fléchettes empoisonnées, souvent grâce à du curare. Leur dangerosité ne vient ainsi pas de la force de l'impact.
Utilisée notamment à cheval pour chasser de gros gibiers. Les lances en bois avec un fer au bout servent dans les exercices de tournois (affrontement collectif à cheval de deux compagnies de cavaliers armés de lances à l'horizontale sous le bras) et de joutes (affrontements à un contre un). Les lances sont avec les épées emblématiques de la chevalerie médiévale. Armes de guerre, on les dit « à outrance » (jusqu'à la mort), armes de loisir, on les dénomme à plaisance (un fer pas trop pointu ni aiguisé est monté sur le fût de la lance et limite les blessures)[2].
Les armes à feu et notamment les fusils sont utilisés pour leur précision à la chasse depuis longtemps. Leur forme est très variable en fonction du gibier. Ils sont généralement assez encombrants et ont une cadence de tir réduite et/ou un magasin de faible capacité.
Les armes possédées par des civils répondent à des usages différents au fil de l'histoire. Par le passé tout le monde était plus ou moins armé car les outils servaient tout aussi bien à travailler qu'à faire face aux brigands. La diminution de l'insécurité et l'amélioration de la police, légitime détentrice du monopole de la puissance physique (cf. Max Weber), tend selon certains à rendre les armes de plus en plus inappropriées chez les civils. La nette séparation entre lieu de travail et vie privée ainsi que le développement technologique réduisent d'autant la disponibilité d'armes potentielles dans la vie quotidienne.
Destinées à agresser son prochain, à se défendre de ces agressions ou à faire régner l'ordre public, les armes civiles répondent à des critères de discrétion, de dissuasion et de relative innocuité.
De nombreux outils ont été utilisés comme armes au cours de l'histoire humaine, certains le sont encore. Certains de ces outils ont été modifiés pour un usage exclusivement militaire. La plupart des outils cités ci-dessous ont une version dite « d'armes » :
Et d’autre part, les couteaux asymétriques où les deux parties de la lame sont asymétriques, avec un seul tranchant, on y trouve : les poignards et les épées à lame recourbée, les sabres, les couteaux à lame courbe, les couteaux discoïdes asymétriques, les armes de type faucille[3]
Bon nombre d'objets de la vie courante sont susceptibles de servir d'arme : couteau, cutter, tournevis : faciles à obtenir et à camoufler, ce type d'armes est potentiellement très dangereux.
Plus souvent utilisées par les forces de l'ordre ou éventuellement pour la défense du domicile, les armes à feu sont inégalement répandues dans le monde. Certains pays en limitent considérablement la détention. Le port de l'arme est souvent sévèrement limité. En France, contrairement à certaines idées reçues, seules les forces de l'ordre et quelques catégories de prestataires de sécurité (comme les convoyeurs) sont autorisés à porter une arme apparente. On trouve pour l'essentiel :
Les principales armes pendant l'Antiquité et au Moyen Âge, les armes de contact ont de multiples formes, destinées à des troupes de nature variée : infanterie plus ou moins bien équipée, soldats d'élites, cavalerie, défense de place forte.
L'épée ou le sabre sont des armes purement guerrières et qui par conséquent ont été dans de nombreuses cultures le symbole des guerriers, ainsi la noblesse en Europe, les Samourais au Japon. La lance constituait sans doute l'arme la plus répandue chez les simples soldats.
L'introduction progressive des armes à feu rendant les protections inopérantes, les armes de contact se sont également allégées. L'arme de contact s'est finalement limitée à la baïonnette, une lame ou une pointe fixée au canon du fusil et servant à la mêlée finale après les échanges de tirs. Avec l'amélioration de la cadence de tir des armes à feu, la baïonnette a perdu de son intérêt bien que les fusils d'assaut modernes puissent toujours être équipés d'un couteau à leur canon.
L'arme de mêlée est en usage jusqu'à la Première Guerre mondiale (la baïonnette Rosalie, les poignards de tranchée, les bêches à lame affutée et autres masses d'armes improvisées par les Arditi italiens et au cours des raids dans les tranchées (en)).
Très tôt les armées ont cherché à frapper l'adversaire à distance en utilisant des armes de jet. Les projectiles sont propulsés à la main ou avec un lanceur. Les lances, les frondes, les arcs ont été utilisés dès l'antiquité. On doit également citer l'arbalète, lente et puissante utilisée pour les sièges en Europe, légère et à répétition chez les Chinois. Les seules armes assimilables à des armes de jet présentes dans les arsenaux actuels sont les grenades à main.
Pistolet, revolver, arquebuse, fusil, fusil à pompe, pistolet mitrailleur, carabine, fusil d'assaut, mitrailleuse, tromblon (arme), sont les principales armes à feu utilisées par les armées.
La mine est un équipement camouflé dans l'environnement se déclenchant au passage d'une cible potentielle. Les mines sont conçues soit contre des véhicules (terrestres ou marins), soit contre les personnes. La seconde catégorie est la plus répandue et cause de cruels dommages dans les populations civiles bien après la fin des hostilités.
On distingue plusieurs types de mines antipersonnel :
Les déclencheurs peuvent être à pression (comme les mines antipersonnel mais réglés pour des masses de déclenchement supérieures de façon qu'une personne ne la fasse pas réagir), à contact (tige de déclenchement sortant du sol), à rupture de fil.
Utilisés pour la première fois par les Alliés pendant la Première Guerre mondiale comme arme de soutien de l'infanterie, les blindés ont connu un développement considérable pendant la Seconde Guerre mondiale tant technologique que doctrinal. Outre le char d'assaut, de nombreux autres blindés de transport de troupe, d'artillerie mobile ou défense anti-aérienne ont été développés : Liste des véhicules blindés.
Après guerre, les blindés ont évolué, plus mobiles, plus solides, pourvus d'un armement plus puissant et de systèmes de visée de plus en plus sophistiqués. Une limite de poids reste pourtant infranchissable, notamment pour permettre aux chars d'assaut de traverser les ponts sans qu'ils cèdent sous leur poids. Les armes destinées à les contrer se sont également multipliées, missiles guidés portables ou embarqués sur des véhicules roulants, des avions ou des hélicoptères, bombes à sous-munitions spécifiques.
Les blindés restent malgré tout incontournables sur le champ de bataille pour la protection qu'ils offrent contre les armes légères associées à une importante puissance de feu et une bonne mobilité.
Introduite au cours de la Première Guerre mondiale et uniquement pour la reconnaissance, les premiers combats se sont faits par l'échange de tir de pistolet et de fusil. Rapidement, des mitrailleuses ont été montées à bord, soit servies par un mitrailleur à l'arrière, soit montées dans l'axe de l'avion.
Au commencement de la Seconde Guerre mondiale, l'aviation a vu ses rôles se multiplier : logistique, parachutage de matériel et de troupes, reconnaissance, appui aérien sur le champ de bataille, bombardement stratégique des infrastructures ennemies et chasse. Des progrès considérables ont été accomplis en quelques années. L'aviation a permis de porter le conflit en dehors des champs de bataille directement derrière la ligne de front. Elle a également permis de s'attaquer aux populations civiles avec l'objectif de briser son moral. L'utilisation à deux reprises de l'arme atomique par les États-Unis à la fin de la guerre, a considérablement renforcé le rôle stratégique de l'aviation.
La maîtrise de l'air est devenu une condition absolument nécessaire à la victoire. L'aviation militaire s'est développée après guerre en suivant une débauche de technologie. Le moteur à réaction a offert une puissance considérable permettant aux appareils d'emporter plus d'armes et de pouvoir voler au-dessus de la vitesse du son. Des radars embarqués permettent de repérer les cibles en l'air ou au sol et d'assurer une navigation sûre au plus près du sol, de la parabole orientable dans le nez de l'appareil à l'antenne à balayage électronique. L'armement s'est vu renforcé par des missiles guidés par infrarouge ou par radar sans que le canon disparaisse pour autant, de nombreuses munitions d'attaque au sol ont également été développées, guidées et autonomes pour assurer un maximum de sécurité aux bombardiers. Dans le même mouvement les armes anti aériennes se sont enrichies, canon à pointage radar, importants missiles sol air de haute altitude et de longue portée ou missiles à courte portée rapides et manœuvrant montés sur des véhicules ou portables par l'infanterie.
Les appareils modernes sont particulièrement instables pour leur offrir la meilleure maniabilité, seule l'aide de l'informatique permet de les piloter sans risque. L'hélicoptère prend également une place de plus en plus importante depuis les années 1960. Destinés à déplacer des troupes ou les appuyer au sol et également à combattre les chars d'assaut, il permet une mobilité inconnue jusqu'alors.
Voir : Liste d'avions militaires ou avion militaire, ainsi que Drone.
La marine est l'une des plus anciennes armes. Elle prend un essor tout particulier au tournant du XVIe siècle avec le développement des explorations, de la colonisation et du commerce maritime à grande distance. La marine permettait d'acheminer des troupes pour le contrôle des colonies et de protéger les routes commerciales maritimes aboutissant et partant d'Europe. L'Angleterre, première puissance économique était également la première puissance maritime.
Les navires en bois, propulsés à la voile étaient équipés de lourds canons en fonte à chargement par la gueule qui allaient à la bataille en longues lignes qui s'échangeaient des bordées de boulets. Le combat pouvait le cas échéant continuer à l'arme blanche et à l'arme à feu de poing après un abordage.
Les choses évoluèrent au cours du XIXe siècle, les canons se firent plus précis et la propulsion à vapeur commença à faire son apparition. Les premiers cuirassés, navires en acier à propulsion mécanique destinés à éperonner les navires conventionnels apparurent au cours de la guerre de Sécession.
Au début du XXe siècle les cuirassés avaient encore leur éperon et s'étaient également équipés de tourelles d'artillerie et d'un blindage de plus en plus résistant. Parallèlement les premiers torpilleurs firent leur apparition. Les premiers sous-marins furent également mis en service à cette époque, même s'ils étaient surtout utilisés pour tendre des embuscades aux convois qu'ils attaquaient au canon après avoir fait surface.
Au commencement de la Seconde Guerre mondiale, les navires de guerre étaient d'imposants bâtiments équipés des plus grosses pièces d'artillerie existantes (jusqu'à 460 mm) destinés à combattre des bateaux équivalents ou à appuyer des troupes combattant près de la côte. L'Allemagne fit des ravages dans les convois de ravitaillement traversant l'Atlantique nord avec ses sous-marins dotés d'un nombre d'équipements de détection croissants. Il fallut des navires légers et rapides équipés de sonar et de grenades sous-marines pour en venir à bout.
Ce sont les Japonais et leur utilisation de l'aviation embarquée qui sonna le glas des énormes cuirassés sur-armés. L'attaque surprise de Pearl Harbor et l'utilisation intensive de l'aviation contre les navires fut un succès doctrinal qui changea définitivement le visage de la marine de guerre.
Les navires à propulsion nucléaires font leur apparition au cours de la guerre froide. Si l'emploi de la propulsion nucléaire permet la construction de porte-avions colossaux, c'est surtout son utilisation dans les sous-marins qui changea considérablement la donne. Ceux-ci n'ont plus besoin de naviguer près ou en surface pour recharger leur batteries. On compte désormais les sous-marins d'attaque, destinés à attaquer les autres sous-marins, les bâtiments de surface, et les sous-marins stratégiques lanceurs d'engins destinés à porter en toute discrétion des missiles dotés d'ogives nucléaires, dont la portée permet, presque, de les lancer de n'importe où. L'enjeu de la marine n'est plus seulement la sécurité des communications marines, mais également de faire face à une menace stratégique impliquant des armes de destruction massive.
Les bâtiments de surface ont également évolué, bardés d'équipements de détection et d'attaque destinés à faire face à des menaces venant de l'air, de la mer et, du dessous de la mer. Ils doivent autant que possible détecter leurs cibles en restant eux-mêmes le plus discret possibles. Les aéronefs, hélicoptères et avions jouent à ce titre un rôle fondamental. Les distances d'engagement se sont également allongées. Les navires de surface tout comme les sous-marins ne tirent plus que des missiles (mer/mer, mer/air, mer/terre) et, missile de croisière et, ont perdu leurs lourdes batteries d'artillerie.
Il s'agit d'armes que l'on ne tire pas sur un objectif bien déterminé, mais qui agissent sur une zone « très étendue » (supérieure au kilomètre de rayon), avec des effets très importants sur les bâtiments, les matériels et les personnes. Le plus souvent des armes NBC, c’est-à-dire qui sont soit nucléaire, biologique ou chimique.
Le , l'assemblée générale des Nations unies a adopté le premier Traité sur le commerce des armes, par 154 voix pour, trois contre (la Syrie, l'Iran et la Corée du Nord) et 23 abstentions (notamment la Russie, la Chine, l'Inde, l'Égypte, l'Indonésie, le Pakistan). Cet instrument juridique international a été ouvert pour ratifications à compter du et devait obtenir 50 signatures pour entrer en vigueur. Chaque pays était libre de signer ou non le traité et de le ratifier. Le , la barre des 50 ratifications du Traité a été franchie, et le , le Traité est entré en vigueur après 90 jours de la date de la 50e ratification, comme le stipulait l'article 22 du Traité[5]. Dès lors, pour les pays qui l'auront signé, l'exportation, l'importation, le transit, le transbordement et le courtage des armes. Par contre, il ne s'appliquera pas au transport international par tout État Partie ou pour son compte d'armes classiques « destinées à son usage, pour autant que ces armes restent sa propriété ». Il désigne huit catégories d'armes : chars de combat, véhicules blindés de combat, systèmes d'artillerie de gros calibre, avions de combat, hélicoptères de combat, navires de guerre, missiles et lanceurs de missiles, armes légères et de petit calibre. S'agissant des munitions, chaque État Partie au traité est tenu d'instituer et de tenir à jour un « régime de contrôle national pour réglementer l'exportation des munitions tirées, lancées ou délivrées au moyen des armes classiques » mentionnées ci-dessus et applique les dispositions prévues par le texte avant d'autoriser l'exportation de munitions. Ce traité rendra plus difficile le détournement d'armes meurtrières sur le marché noir et contribuera à prévenir seigneurs de la guerre, pirates, terroristes et autres criminels d'acquérir de telles armes[6],[7].
Un code de conduite de l'Union européenne en matière d'armement, juridiquement contraignant, a été adopté le 10 décembre 2008 par le Conseil des ministres européens des affaires européennes. Il remplace le code de conduite volontaire de 1998[8]. Huit critères doivent être respectés, dont le respect des droits de l'homme et du droit humanitaire international dans le pays de destination finale.
Selon la loi belge, profondément modifiée en 2006 et 2007, les armes se classent selon les catégorisations suivantes[9]:
Sont aussi prohibés les silencieux (montés sur une arme à feu ou non), et autres pièces ou accessoires rendant à une arme à feu un caractère prohibé ainsi que certaines munitions.
L'autorisation de détention (cas général, dénommé « modèle 4 ») est valable à vie, mais l'autorité compétente se charge de vérifier, tous les 5 ans, que les motifs et conditions nécessaires à la détention sont toujours d'application. Elle peut alors décider de suspendre ou supprimer les autorisations de détention.
La loi organise également un système d'autorisation automatique (avec enregistrement, « modèle 9 ») pour les détenteurs de permis de chasse pour les armes à feu longues conçues pour la chasse, ainsi que pour les titulaires d'une licence de tireur sportif pouvant détenir des armes à feu conçues pour le tir sportif : armes longues à répétition jusqu'au calibre 8 mm et pistolet semi-automatique de calibre .22lr.
Pour le surplus, les conditions d'autorisation sont des conditions de moralité (pas de condamnation), démontrer au cours d'une épreuve sa connaissance de la règlementation et de l'arme et justifier d'un motif légitime pour l'acquisition de l'arme concernée. Ces motifs légitimes sont :
La détention d'une arme sans munitions est soumise à la même autorisation, à des conditions légèrement adaptées (pas d'épreuve de connaissance de l'arme).
En soumettant toute détention d'arme à autorisation, la loi a eu pour conséquence, dans une certaine désorganisation, de pousser des détenteurs auparavant réguliers d'armes en détention libre à faire abandon de ces armes aux mains de la police.
En effet, avant juin 2006, la loi belge connaissait les armes de chasse et de sport qui étaient en détention libre (quoique le commerce en était règlementé et que toute vente d'arme devait faire l'objet d'une déclaration administrative). Le texte de la loi actuelle provient d'un projet qui avait été présenté par le ministre de la justice Marc Verwilghen en 2002 et rejeté. Toutefois, le texte en a été repris en 2006 et proposé au Parlement par la ministre de la justice de l'époque, Laurette Onkelinx, à la suite d'un fait divers tragique au cours duquel un jeune homme mû par des pensées racistes et xénophobes avait tiré sur des passants avec une arme de chasse achetée dans une armurerie quelques minutes auparavant[10], et le texte a été voté dans l'urgence.
La loi a été à la fois louée et vilipendée[11], et pourrait encore être modifiée[12]. Certaines de ses dispositions ont été annulées en décembre 2007 par la Cour constitutionnelle, accordant partiellement la « clause du grand-père » à ceux qui détenaient une arme régulièrement : ceux-ci pourront demander une autorisation de détention d'arme sans munitions qui devra leur être accordée s'ils sont dans les conditions de base (moralité…)[13].
En décembre 2020, la coalition belge contre les armes nucléaires, qui a rassemblé plus de 50 organisations, a exprimé sa déception après que la Belgique a voté à l'ONU contre une résolution sur le traité d'interdiction des armes nucléaires[14].
Second pays le plus touché parmi les homicides (36 000 en 2004, soit environ 100 décès par jour), le Brésil a lancé un référendum sur l'interdiction de vente des armes à feu. Le , il a été rejeté par 64 % des votants, la population craignant que l'État ne puisse mettre un terme à la circulation illégale des armes, tout en empêchant leur achat légal.
L'âge minimal pour détenir légalement une arme à feu à titre sportif ou de chasse en Finlande est fixé à 15 ans. La Finlande est un des pays européens où la législation sur les armes reste la moins sévère, contrairement à la France où la régulation est très stricte[15],[16]. On estime que 56 % de la population finlandaise détient une arme[15],[16].
Les premières mesures de restriction au port d’armes remontent au milieu du XIIIe siècle[17].
La législation actuelle trouve son origine dans le décret-loi du 18 avril 1939[18] qui sous prétexte d'éviter quelque insurrection désarme les Français et rendra difficile l'armement de départ de la Résistance[19].
Aujourd'hui, il est impossible d'acheter une arme à feu sans appartenir à un club de tir ou sans être titulaire d'un permis de chasser[20], sauf s'il s'agit d'une arme de 8e catégorie à poudre noire à rechargement par la bouche, qui reste en vente libre aux plus de 18 ans. Le port d'arme de guerre ou de défense est strictement réservé aux militaires, policiers, douaniers, voire agents de surveillance. Très exceptionnellement, une personne menacée peut être autorisée par la préfecture à porter une arme de poing[21].
L'achat, la détention, le transport et l'usage des armes, de leurs munitions et composants est soumis à une stricte réglementation en France. Pendant longtemps, ont été distinguées huit catégories :
En particulier :
Leur détention est soumise à une autorisation préfectorale et doit figurer dans les registres des armes de 1re et 4e catégorie. Sans permis de port d'arme valide leur port est interdit donc elles doivent obligatoirement être rendues inopérantes pour être transportées.
Pour avoir le droit de détenir une arme de 1re ou de 4e catégorie, il faut :
Les armes sont désormais classées en 4 catégories en fonction de leur dangerosité, et non plus de leur nature (armes à feu ou armes blanches par exemple). Pour les armes à feu, la dangerosité s'apprécie en fonction des modalités de répétition du tir et du nombre de coups tirés. À chaque catégorie correspond un régime administratif d'acquisition et de détention (l'interdiction, l'autorisation, la déclaration, l'enregistrement ou la détention libre).
Un Système d'information sur les armes a été mis en place pour favoriser la gestion des armes dans le pays.
En Allemagne], le port d'arme était interdit en dehors du service.
En Suisse, le Conseil des États a adopté en janvier 2006 à l’unanimité de ses 30 voix la révision de la loi sur les armes qui vise au marquage des armes à feu par leurs fabricants, de l'obligation d'un permis d'acquisition pour le commerce entre particuliers ou en cas d'héritage ainsi que de l'interdiction de posséder des armes à feu en rafale ou des grenades. Par contre les conseillers aux États ont refusé de relever l'âge minimum pour posséder un permis d'acquisition de 18 à 21 ans et d'élargir la portée de l'obligation de marquage aux détenteurs d'armes. L'idée d’un registre national des armes à feu a été rejetée.
Le peuple suisse s'est prononcé à deux reprises, à travers deux initiatives populaires fédérale, sur l'interdiction d'exporter du matériel de guerre. Les deux initiatives ont été rejetées par la majorité de la population.