Autres noms |
Azazael, Azâzêl, Azaël, Rameel, Gadriel, Azazil ; עזאזל عزازل |
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Groupe |
Créature de religions (judaïsme, christianisme et islam) |
Sous-groupe | Démon |
Caractéristiques | Maléfique |
Habitat | Désert |
Proches | Ange déchu, Satan |
Origines |
Mythologie persane[1] Mythologie juive |
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Région | Moyen-Orient |
Première mention | Lévitique, vers le Ve siècle av. J.-C. |
Azazel (hébreu : עזאזל) est un terme énigmatique que l'on trouve dans le Tanakh (Bible hébraïque) ainsi que dans certains apocryphes. Il ferait référence à un antique démon que les anciens Cananéens croyaient habiter le désert[2]. Il signifierait « Dieu a rendu fort » par utilisation de la racine azaz à la troisième personne du singulier, et d'El qui signifie « dieu ».
Selon d'autres sources, Azazel proviendrait du terme azel qui signifie « retirer », azazel signifierait alors « retirer entièrement » (voir le Brown-Driver-Briggs Hebrew Lexicon[3]). La traduction hébraïque en grec de la Septante soutient cette interprétation. Gesenius dans sa Grammaire hébraïque partage la même opinion[4].
Le nom « Azazel » possède des variantes hébraïques dont Azaël basées sur la racine oz qui signifie « force » ; les termes Rameel et Gadriel sont aussi indifféremment utilisés pour faire allusion à cette même entité.
Azazel apparaît dans la Bible (Lévitique 16:7-23) dans la description du rituel du Grand Jour des Expiations, le Yom Kippour.
Cette tradition est à l’origine de l’expression « bouc émissaire ».
Le Talmud, dans le traité Yoma 67b, identifie Azazel à une montagne au sommet de laquelle le bouc était sacrifié. Cette version est confirmée par le plus grand des commentateurs bibliques, Rashi, qui affirme qu'Azazel signifie « falaise ». Rav Abraham Ben 'Ezra pense que le terme désigne une montagne du Sinaï en particulier.
À noter qu'aujourd'hui encore, en Israël notamment, les expressions « Va à Azazel » ou « Par Azazel » sont encore couramment utilisées comme injures.
Dans le Livre d'Hénoch, écrit pseudépigraphique de l'Ancien Testament (voir Apocryphe), ne relevant pas du canon hébraïque, Azazel (Azaël) est un des anges déchus :
On retrouve dans ce texte les mêmes associations notées dans Isaie entre Azazel, le désert et le poids des péchés accumulés.
Dans un autre livre pseudépigraphique, l'Apocalypse d'Abraham (Chapitre XIII - Abraham et Azazel), ne relevant pas non plus du canon hébraïque, il est décrit comme un oiseau impur :
Dans un autre passage du même livre (Chapitre XXIII - Abraham voit Adam, Ève, le Serpent et différentes formes du mal), il est décrit comme le tentateur sous l'apparence d'un serpent ailé à forme humaine (!) figurant l'impiété :
En sa qualité de démon régnant sur les déserts, Azazel pourrait avoir été le tentateur de Jésus[14] :
Les Adventistes du Septième Jour croient que le bouc émissaire, ou Azazel, symbolise Satan. Ce serait une figure du jugement dernier, par lequel le péché est enlevé à tout jamais du monde. Par le sacrifice du Christ, les péchés des croyants leur sont pardonnés, mais le fait que ces péchés aient été commis existe toujours. Ces péchés sont écrits dans les « livres » aux cieux (voir Apocalypse 20:12). Après le jugement dernier, la responsabilité pour tous ceux dont les péchés sont pardonnés sont attribués à Satan, le père du péché[pas clair]. Ensuite, Satan est jeté dans le Lac de Feu. Le péché n'existe plus[16]…
Dans certains récits et traditions islamiques, Azazel est considéré comme le nom de Satan avant d'être banni du ciel. D'après Ibn Abbas, il a autrefois gardé les portes du paradis, et il a été donné la domination sur le plus bas royaume du ciel et de la terre[17]. Sa position, cependant, a conduit à l'arrogance, sur quoi il s'est déclaré la meilleure créature. À cause de son arrogance, Dieu l'a relevé de son poste. L'une des premières écritures chiites "Mère des Livres", décrit comment Azazel prétend être un Dieu à côté d'Allah et est banni par le représentant de Dieu "Salman" dans des sphères toujours plus basses. Chaque fois qu'il perd une de ses "couleurs" jusqu'à ce qu'il atteigne finalement le monde matériel[18]. Ce qui diffère complètement de la branche sunnite où Azazel ne s'est jamais considéré comme un Dieu mais seulement comme un djinn et adorait même Allah, même après s'être fait bannir du Paradis. Dans l'histoire de la création des archanges, Azazel avait refusé de s'incliner devant l'humain au commandement de Dieu, sous prétexte que l'humain n'était également qu'une créature, il n'était donc pas convenable de s'incliner devant elle. Il retourne ensuite dans le «monde de l'ego», ce qui entraîne l'inimitié entre les humains et les démons dans le monde plus tard[19].
Azazel est un démon de second ordre, gardien du bouc, premier porte-enseigne des légions infernales[20].
Azazel est aussi très reconnu comme la version démon du signe astrologique du Capricorne.
Azazel émane des anciennes croyances indo-iraniennes en tant que membre des armées maléfiques d'Ahriman[1].
La religion yézidie considère que Dieu a créé l'ange Azrail (Azazel), qui est une autre appellation de l'archange Malek Tawûs, le premier jour de la semaine, soit un dimanche[22].