Bellevue | |
Avenue de Tarente, quartier de Bellevue à Brest | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Bretagne |
Département | Finistère |
Ville | Brest |
Démographie | |
Population | 17 061 hab. (2016) |
Densité | 6 326 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 24′ 10″ nord, 4° 30′ 34″ ouest |
Superficie | 269,7 ha = 2,697 km2 |
modifier |
Le quartier de Bellevue (B2, Brest II ou la ZUP) est un quartier de la ville de Brest. Le quartier dispose notamment d'une mairie de quartier, une piscine et un collège public (Joséphine Baker) (Ex-Kerhallet), une patinoire (Rïnkla Stadium), des écoles élémentaires dans chaque secteur et un pôle commercial avec la Place Napoléon III (Bellevue-Centre). 9230 personnes habitent dans le parc social, 8500 personnes dans le parc privé (dont 1200 en maisons individuelles), 9 logements sur 10 se trouvent dans des immeubles collectifs.
Le quartier est décomposé en sous-quartiers : Bellevue-centre, Le Bergot, Kerbernier, Kerhallet, Quizac, Kergoat, Lanrédec et Le Bouguen[1].
La fin des années 1950 voit les préoccupations des élus brestois tournées vers le relogement « en dur » des habitants des baraques, construites dans l'urgence à la suite des dégâts de la Seconde Guerre mondiale. Les élus voulaient également la création d'un centre universitaire. La décision est prise, dès 1957, d’implanter sur le plateau du Bouguen un Collège Scientifique Universitaire. C'est ce double aspect qui permet au Député-Maire de l'époque, Georges Lombard, d'obtenir la création d'une zone à urbaniser en priorité (ZUP). Le conseil municipal donne son avis favorable à la fin des années 1950. L'histoire de Brest II, ville nouvelle, commence.
Le principe adopté par l'architecte, Henri Auffret, est le suivant : autour d'un centre principal, Bellevue, conçu pour répondre aux besoins d'une ville nouvelle avec de nombreux équipements au service du public (mairie annexe, bibliothèque, patinoire....), s'articulent les quartiers périphériques pourvus de quelques équipements de base (groupes scolaires et petits centres commerciaux). Le chantier va s'étendre sur une période de 20 ans (1958-1977) sur une surface de 180 hectares[2].
Henry Auffret souhaitait un quartier d'habitat mixte pour éviter un phénomène qui touchait déjà d'autres villes de France, la sarcellite, terme inventé par une journaliste des années 1950 pour désigner les erreurs commises avec les grands ensembles à Sarcelles. Dans presque tous les quartiers (excepté pavillonnaires) les HLM cohabitent avec des sociétés privées, principalement SNI (Société Nationale Immobilière) permettant un brassage des populations et évitant l'exclusion trop marquée.
L'architecte voulait une zone où béton et végétation cohabiteraient dans un même ensemble, pour un quartier agréable à vivre (proximité de la Penfeld et des rives).
Les quartiers de Kerbernier, Kergoat, Aquitaine et Kerhallet sont dits de première génération (caractérisés par urbanisme de longues barres horizontales ou tours, sans recherche architecturale). Bellevue centre et les Bahamas sont considérés comme étant des logements de deuxième génération.
Le 10 mai 1958, Gaston Monnerville, président du Conseil de la République, posait la première pierre de la cité de Kerbernier, ensemble de 714 logements[3].
Nombre de ces « pionniers » vivaient jusqu'alors en baraques au Bouguen et, pour eux, le changement fut considérable. Ces appartements neufs et modernes étaient très confortables. Pourtant, beaucoup regrettèrent la vie en baraques : le privilège d'avoir sa propre maison et son jardin, la profonde solidarité entre voisins et, surtout, le coût du loyer quasiment symbolique. Pendant plusieurs années, l'ambiance à Kerbernier fut excellente : beaucoup d'habitants se connaissaient déjà au Bouguen. Ajoutons que la rareté des téléviseurs favorisait alors les rapports humains.
Les premiers temps, il fallut organiser la vie quotidienne, il n'y eut pas de commerces rue Langevin avant l'installation de la Coop en 1961. L'absence d'administrations sur le quartier fut aussi un handicap, d'autant plus remarquable qu'on les trouvait toutes auparavant en baraques. En ce qui concerne les loisirs, la proximité de la campagne favorisait les promenades et pique-niques dominicaux jusqu'aux rives de Penfeld ou à Kervallon. Une fois l'an, aux environs de Pâques, la fête foraine avec ses auto-tamponneuses s'installait rue de Cornouaille, le feu de la Saint-Jean aménagé à l'emplacement actuel du Netto était un événement attendu au même titre que la course cycliste du Bouguen[4].
Les enfants pouvaient chaque jeudi se rendre au patronage de l'école Saint-Yves ou au patronage laïque de Lambézellec selon les affinités de leurs parents. Des promenades en car, des projections de films et d'autres activités leur étaient proposées.
Pourtant, à la fin des années 1970, et sous la pression d'un collectif d'habitants qui milite pour l'arrêt du « tout béton » et l'amélioration du cadre de vie, s'engage dès 1978, sous l'impulsion du Maire de l'époque, Francis Le Blé, le programme de dédensification de la Zup avec la récupération de 5 à 7 hectares de terrain pour réaliser des aires de jeux, une maison de l'enfance, des centres sociaux mais aussi un cinéma et l'aménagement des Rives de Penfeld.
En attendant, à Kerbernier, les véritables difficultés de l'époque furent liées aux vices de construction ou de conception des logements. La non-étanchéité des portes-fenêtres et l'absence de volets provoquaient des infiltrations d'eau régulières ; le chauffage n'était autorisé que cinq mois par an. La plupart de ces défauts s'arrangèrent progressivement, le plus souvent à l'amiable. D'autres, en revanche nécessitèrent des procédures longues et complexes (8 ans de procès pour obtenir le réfection des portes-fenêtres). Mais les progrès les plus significatifs n'intervinrent qu'en 1988 lorsque l'OPAC (actuel Brest Métropole Habitat) décida de la réfection complète de tous les logements de la cité.
Depuis juillet 2002, le quartier de Lanrédec a été intégré à Bellevue. Il comporte deux secteurs :
Bellevue garde une bonne image, cependant, des fragilités apparaissent. Des disparités sont de plus en plus marquées entre les différents secteurs de Bellevue. Ces constats nécessitent la mise en œuvre d'une fonction de veille pour anticiper certaines évolutions. Notamment, une attention particulière est à porter sur l'évolution sociale de certains petits secteurs de Bellevue (quartiers HLM de Kerbernier, Kerhallet-Quizac et Kergoat) et dans le domaine éducatif en faveur des enfants et des jeunes.
Les lignes de bus 1 , 4 , 5 , 12 , 13 , deux lignes scolaires 42 et 46 et des lignes de car du réseau brezhgo desservent le quartier. La future ligne de tram de deuxième tranche desservira également le quartier.
Le Contrat urbain de cohésion sociale signé en 2007 s’inscrit en termes d’enjeux et d’objectifs dans la continuité des précédents contrats de la politique de la ville (Contrats de Ville). L’État, le Département, la Caisse d’Allocations Familiales, Brest métropole océane et les villes de l’agglomération brestoise ont souhaité poursuivre le travail engagé pour mieux coordonner l’ensemble de leur moyen pour agir de manière plus cohérente dans les quartiers et l’agglomération. Ce projet de cohésion sociale urbaine mobilise avant tout les politiques publiques ordinaires dans leur organisation mais aussi leurs moyens financiers. Mais de manière à faciliter l’innovation, la mise en lien, le soutien aux opérateurs de terrain, les signataires du contrat mutualisent une enveloppe annuelle de 990 000 € alimentée par les partenaires du contrat :
Pour l'ensemble de la ville:
D’autres programmes pourront également être sollicités (Fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD), Ville Vie Vacances etc.) suivant le contenu du projet.
5 domaines prioritaires :
Objectifs des projets :
En 2015, Bellevue devient un quartier prioritaire de la politique de la ville en remplacement du contrat urbain de cohésion sociale[6]
L’évolution à la baisse du nombre d’habitants entre 1990 et 1999 confirme celle déjà enregistrée entre 1982 et 1990. La perte de population a été forte entre 1982 et 1990. Cette évolution confirme le vieillissement de la population résidente, en particulier dans le parc privé et dans certains secteurs de BMH. Ce sont principalement les tranches d’âges enfantines et jeunes qui subissent les baisses les plus importantes entraînant en dix ans la fermeture de deux groupes scolaires dans le quartier.
Cependant, le quartier reste jeune. L’âge moyen est inférieur de quatre ans par rapport à la moyenne brestoise mais cette caractéristique s’estompe. La part des 65 ans et plus augmente fortement.
Du point de vue de la composition socio-professionnelle du quartier, on notait une sur-représentation des cadres à sa création. Entre 1982 et 1990, le quartier a perdu 25 % de ses cadres qui en accédant à la propriété ont quitté le quartier. La population de la Marine nationale est également en net recul dans le parc de la SNI. Ce sont aujourd’hui les ouvriers et employés qui sont prédominants dans la population de Bellevue. Du fait de la présence de l’université, les étudiants résidant à Bellevue sont également nombreux. Les retraités sont sous-représentés par rapport à l’ensemble de Brest, mais leur part ne cesse d’augmenter.
Des disparités sont de plus en plus marquées entre les différents secteurs du quartier. L’augmentation de la précarité se ressent fortement dans les micros quartiers à l’exception de Lanrédec et Bellevue-centre. 31 % des enfants de Bellevue vivent dans une famille sous le seuil de bas revenus, 8 points de plus que la ville de Brest. Le taux dépasse même parfois les 40 %. Le nombre de familles monoparentales augmente de manière sensible, notamment sur le quartier de Kerbernier où elles représentent 21 % des familles allocataires à la CAF.
Les écoles de Dupouy (dans le secteur Kergoat) et de Bellevue (dans le secteur de Kerbernier) ont une sur représentation de la tranche no 1 des quotients familiaux (la tranche no 1 correspondant à un quotient familial le plus bas et inférieur à 350 € donnant droit, à Brest, à la gratuité de la restauration scolaire).
Quartiers | Bénéficiaires du RMI (en nombre de ménages) | Répartition du chômage | Répartition des logements sociaux HLM (BMH, Brest Métropole Habitat, ex. OPAC et sociétés d'économies mixte) |
---|---|---|---|
Bellevue-Centre | 38 | 13 à 17 % (environ 150 personnes recensées) | 282/1250 logements au total soit 15 à 30 % du parc |
Le Bergot | 111 | 17 à 22 % (environ 300 personnes recensées) | 485/1490 logements au total soit 30 à 55 % du parc |
Kerbernier | 173 | 22 à 30 % (environ 400 personnes recensées) | 1021/1603 logements au total soit 55 à 100 % du parc |
Kerhallet | 76 | 17 à 22 % (environ 250 personnes recensées) | 514/821 logements au total soit 55 à 100 % du parc |
Quizac | 129 | 22 à 30 % (environ 400 personnes recensées) | 759/1253 logements au total soit 55 à 100 % du parc |
Kergoat-Ouest | 103 | 22 à 30 % (environ 250 personnes recensées) | 426/924 logements au total soit 30 à 55 % du parc |
Kergoat-Est | 71 | 13 à 17 % (environ 250 personnes recensées) | 786/1116 logements au total soit 55 à 100 % du parc |
Lanrédec | 38 | Moins de 10 % (environ 60 personnes recensées) | 4/989 logements au total soit de 0 à 5 % du parc |
BREST | 3759 soit environ 5 % de la population brestoise | Moins de 10 % (environ 11 300 personnes recensées soit 7,58 % de la population brestoise) | 15965/80 875 logements au total soit 19,7 % du parc brestois |
Sources: site de la ville de Brest
Les chiffres ci-dessus ne reflètent pas la réalité des grands ensembles HLM (Kerbernier, Kerhallet-Quizac parfois associé au Bergot, Kergoat), les bailleurs privés ou d'économies mixte des quartiers étant également comptabilisés dans le tableau ci-dessus.
On peut observer qu'en moyenne les revenus à Kergoat sont en décroissances mais restent très proches de ceux de Kerhallet,Quizac/Bergot. Lanrédec est en tête (quartier pavillonnaire) alors que Kerbernier est en queue de peloton malgré une très légère amélioration.
Bellevue | Kerbernier | |||
---|---|---|---|---|
Taux | Rang | Taux | Rang | |
Ouvriers non qualifiés | 15 % | 9 | 19 % | 6 |
Demandeurs d'emploi employés ou ouvriers non qualifiés | 34 % | 8 | 38 % | 5 |
Demandeurs d'emploi de moins de 25 ans | 25 % | 5 | 27 % | 3 |
Population CAF couverte par les minima sociaux (2007) | 24 % | 9 | 28 % | 7 |
Bénéficiaires de la CMU dans l'ensemble des assurés sociaux | 14 % | 10 | 25 % | 3 |
Population CAF sous seuil bas revenus | 47 % | 11 | 54 % | 8 |
Bellevue Brest 2 - Chroniques d'une ville dans la ville de André Hascoet, paru en décembre 2006 - Édition : Coop Breizh