Le nom de la localité est attesté sous les formes Buistot villa entre 1013 et 1020[2], Buistotvilla vers 1020 et Boivilla en 1062[3], Buevilla vers 1080, Boevilla au XIIIe siècle, Buievilla vers 1280, Buievilla en 1251, Boevilla en 1278 et en 1279, Biville au XVe siècle[2].
Biville est issu de l'anthroponyme anglo-saxon parmi les plus répandus dans la toponymie normande Boia[4] et de l'ancien françaisville dont le sens originel était « domaine rural ». Ce dernier a ici remplacé son équivalent scandinavetopt, simplifié en tot[5].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans.
Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[12]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[13],[Note 2].
En 2021, la commune comptait 493 habitants, en évolution de −9,71 % par rapport à 2015 (Manche : +0,44 %, France hors Mayotte : +2,49 %).
Biville a compté jusqu'à 491 habitants en 1821.
Église paroissiale Saint-Pierre (XIIIe, XVIIe, XIXe – XXe siècles). Le chœur (XIIIe siècle) et le clocher en bâtière (1632) sont construits autour du tombeau du bienheureux Thomas Hélye, originaire de la paroisse, maître d'école à Cherbourg, prêtre et missionnaire, mort en odeur de sainteté le et béatifié par le pape Pie IX le . Une nouvelle nef fut construite de 1922 à 1926 par les soins du Révérend Père Jean Le Coutour, curé de la paroisse, en remplacement de l'ancienne, devenue trop petite pour accueillir les pèlerins, particulièrement nombreux lors des fêtes annuelles du Bienheureux, chaque 19 octobre. Le porche ancien (XVIIe siècle), conservé et classé monuments historiques depuis le [17], fut remonté à l'extrémité occidentale de la nouvelle nef. La nouvelle paroisse dont elle dépend porte d'ailleurs le nom de Bienheureux Thomas Hélye de la Hague et se trouve dans le doyenné de Cherbourg-Hague[18]. Hormis le porche classé, l'édifice est inscrit depuis le [17] et abrite plusieurs œuvres classées au titres objet dont sept bas-reliefs, tableau du bienheureux Thomas Hélye, verrière (XXe) de Barillet, la chasuble de Thomas Hélye, un calice de vermeil[19].
Lors de la Révolution, la chapelle de Thomas Hélye fut profanée et ses reliques furent cachées jusqu'en 1803 dans une maison de Virandeville[20].
Tombeau en marbre blanc renfermant les reliques du bienheureux Thomas Hélye.
Ancien presbytère, devenu centre d'accueil Thomas Hélye.
Monument aux morts.
Ancien petit séminaire (orphelinat), près de l'église, fin XIXe siècle[21], devenu des appartements.
Architecture civile ancienne.
Manoir de la Grand'Cour au hameau Gardin avec un escalier intérieur style Louis XIII.
Les dunes de Biville sont réputées pour leurs sentiers de randonnée, notamment jusqu'au calvaire des Dunes. On y trouve un écosystème particulier (lié à la présence d'une nappe phréatique sous les dunes et la proximité de la réserve naturelle nationale de la mare de Vauville), ainsi que de nombreux vestiges de chars et blockhaus datant de la Seconde Guerre mondiale. Le sentier de grande randonnée 223 longe les dunes de Biville[22].
Thomas Hélye (Biville, v. 1180 – Vauville, ), né, selon la tradition, au hameau Gardin[23], maître des écoles de Cherbourg puis prêtre et missionnaire, déclaré « bienheureux » par le pape Pie IX le (Il s'agit d'une béatification « équipollente », le pape reconnaissant que, depuis le XIIIe siècle, la vox populi l'a toujours considéré comme un saint).
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑ a et bCarole Hough et Daria Izdebska, Names and Their Environment Proceedings of the 25th International Congress of Onomastic Sciences, vol. 2, t. Toponomastics II, Glasgow, University of Glasgow Glasgow 2016, coll. « ICOS 2014 », 25-29 august 2014 (ISBN978-0-85261-947-6, lire en ligne), p. 9.
↑Vikland, la revue du Cotentin — La Hague, Corsaires et contrebandiers, Flamanville, Digulleville, Éditions Heimdal, no 32, Février-mars-avril 2020, p. 29.
↑Bernard Beck (photogr. Bernard Pagnon), Quand les Normands bâtissaient les églises : 15 siècles de vie des hommes, d'histoire et d'architecture religieuse dans la Manche, Coutances, Éditions OCEP, , 204 p. (ISBN2-7134-0053-8), p. 72.
Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN978-2-9159-0709-4), p. 31.
Léopold Delisle, « Vie du bienheureux Thomas Hélie, de Biville, composée au XIIIe siècle par Clément, publiée avec une introduction et des notes », dans Mémoires de la Société impériale académique de Cherbourg, t. 8, 1861, p. 173-242.
René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN978-2-35458-036-0), p. 94.
MgrBernard Jacqueline et Chanoine Georges Hyernard, Le Bienheureux Thomas Hélye, prêtre de Biville. Vie et miracles, Cherbourg, La Dépêche, 1985, 128 p. ;
Hugues Plaideux, Le Bienheureux Thomas Hélye de Biville, Cherbourg, La Dépêche, 1989, 61 p., bibliographie.
Hugues Plaideux, « L'église de Biville », dans Annuaire des cinq départements de la Normandie, Congrès de Cherbourg et de la Hague, 2008, p. 111-116.
Hugues Plaideux, « Biville : 750 ans de pèlerinages au bienheureux Thomas Hélye », dans Pèlerinages et lieux de pèlerinage en Normandie, Actes du 44e Congrès des Sociétés historiques et archéologiques de Normandie (Fécamp, octobre 2009), vol. 15, 2010, p. 97-110.