Dans la théorie des cordes, une brane, ou p-brane, est un objet étendu, dynamique, possédant une énergie sous forme de tension sur son volume d'univers, qui est une charge source pour certaines interactions de la même façon qu'une particule chargée, telle l'électron par exemple, est une source pour l'interaction électromagnétique. Dans le langage des branes, une particule chargée est appelée une 0-brane (0 dimension spatiale et 1 dimension temporelle).
Les branes ont été popularisées par certains modèles cosmologiques dits branaires dans lesquels l'univers observable constituerait le volume interne d'une brane (une 3-brane pour être précis) vivant dans un espace-temps ayant des dimensions supplémentaires.
Un autre type d'objet étendu existe en théorie des cordes, également porteur d'une tension, mais qui n'est pas dynamique (autrement dit, sa forme ne peut pas fluctuer par interaction avec les degrés de liberté physiques) : c'est le plan orientifold[1].
Le mot brane est en fait une aphérèse de membrane.
Une « p-brane » est un objet étendu en théorie des cordes. Le p représente le nombre de dimensions spatiales qui la composent, et le nombre total de dimensions d'espace-temps d'un tel objet est p + 1. Par exemple, une « 1-brane » est une brane à une dimension spatiale et 1 dimension temporelle, c'est donc la surface d'univers d'une corde. Une « 2-brane » est une brane à deux dimensions spatiales et 3 au total, c'est elle qui correspond au volume d'univers décrit par l'objet que l'on désigne couramment par membrane (c’est-à-dire une surface plongée dans l'espace à 3 dimensions). Une « 10-brane » s'étend sur 11 dimensions au total (en incluant le temps) et ainsi de suite.
Selon cette théorie, l'univers serait situé sur une 3-brane (pour des raisons de simplicité, nous dirons simplement brane). Toutes les galaxies que nous voyons et toute la lumière qui nous parvient font partie de cette brane et ne peuvent en sortir, hormis la gravitation qui, elle, voit toutes les dimensions de l'espace-temps total. Notre brane, ou plus précisément, l'univers constituant notre brane, flotterait paisiblement dans un super-univers constitué d'immenses dimensions supplémentaires. Cela voudrait donc dire que notre univers fait partie d'un ensemble plus vaste.
Le modèle branaire peut donner lieu à des modèles non conventionnels concernant le Big Bang. Dans ce scénario, le Big Bang serait un échange d'énergie qui se produirait lorsque deux branes se touchent. L'une transmet une certaine quantité d'énergie et de matière sous forme très condensée[2] à l'autre et l'autre fait de même. C'est cet échange d'énergie qui serait à la base du Big Bang selon cette théorie.
Lorsqu'en théorie des cordes on considère une corde ouverte il est possible de contraindre ses extrémités à se déplacer dans des sous-espaces de l'espace-cible. Une D-brane est un tel sous-espace. On montre en théorie des cordes que malgré sa définition statique les D-branes sont des objets dynamiques et fluctuants dont la forme et la position peuvent changer avec le temps. En particulier ils interagissent avec les différents champs de la théorie (gravitation, champ B) et sont même les sources pour les champs de jauge de Ramond dans la théorie de type II. Lorsqu'on considère la théorie effective de basse énergie une D-brane devient une p-brane telle que celles considérées dans une cosmologie branaire (cf plus haut).