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Nationalité | France |
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Naissance |
, Paris 15e (France) |
Décès |
(à 34 ans), Dhaulagiri (Népal) |
Disciplines | Alpinisme, himalayisme |
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Ascensions notables | 6 sommets de plus de 8 000 mètres |
Plus haut sommet | K2 |
Chantal Marie Agnès Mauduit, née le dans le 15e arrondissement de Paris[1] et morte le sur les pentes du Dhaulagiri au Népal, est une alpiniste française. Elle est notamment connue pour avoir atteint six sommets de plus de 8 000 mètres sans apport d'oxygène.
Née à Paris, elle arrive à Chambéry en Savoie en 1969 où elle découvre dès son arrivée les randonnées en moyenne montagne l'été et le ski l'hiver[2]. Découvrant à quinze ans l'alpinisme, pour lequel elle se découvre une passion après le décès de sa mère des suites d'un cancer[2], elle passe ses vacances dans les Alpes où elle réalise des ascensions de plus en plus difficiles[3], comme la face nord des grandes Jorasses, les Drus ou le Cervin. Puis elle s'attaque à des sommets plus élevés, en Amérique du Sud, comme l'Urus (5 500 m) et le Huascarán (6 768 m) dans les Andes, du sommet desquels elle s'élance en parapente[3]. En parallèle de ses exploits, elle fait des études et mène un début de carrière de kinésithérapeute[2].
Elle voyage également en voilier en Antarctique en partant d'Ushuaïa pour aller escalader le mont William. Sans expérience en mer, elle passe quelques heures à la barre au large du cap Horn par temps fort pour laisser quelque heures de repos à l'équipage. En chemin elle escalade un iceberg à la verticale au-dessus d'une eau glacée.
À partir de 1992, elle décide de s'attaquer aux quatorze sommets de plus de huit mille mètres, en style alpin et sans oxygène[3]. Malgré sept tentatives pour réaliser l'ascension du plus haut d'entre eux[4], l'Everest, elle n'atteint que le sommet Sud (8 750 m) en 1995. En effet, elle est très affaiblie et aidée par Rob Hall qui la redescend jusqu'au col Sud[5]. Elle réussit l'ascension de six autres, dont le K2, deuxième sommet du monde (8 611 m) et réputé très difficile - en effectuant par l'arête des Abruzzes la quatrième ascension féminine, le 3 août 1992[6], deuxième à redescendre vivante du sommet. En octobre 1993, elle atteint le Shishapangma (8 046 m) par la face sud puis le Cho Oyu (8 201 m)[2].
Lors de son ascension du Lhotse (8 516 m) le (première ascension féminine[3],[4] qu'elle effectue en solo), elle assiste à distance le même jour à la mort de huit alpinistes sur l'Everest qui fait face au Lhotse, de l'autre côté du col Sud. Cette catastrophe donne lieu à un livre, Tragédie à l'Everest de Jon Krakauer. L'ouvrage inclut un témoignage de Chantal Mauduit sur la mort des alpinistes dont deux de ses amis, en particulier le guide Scott Fischer, qui l'avait secourue en 1992 alors qu'elle était victime de photokératite lors d'une ascension du K2. Dix jours plus tard, elle atteint de nouveau un sommet de plus de 8 000 mètres, le Manaslu (8 163 m)[2].
L'année suivante elle réalise l'ascension du Gasherbrum II (8 035 m). Elle publie un livre fin 1997, J'habite au paradis, livre d'impressions et de rencontres au cours de ses voyages, dans lequel elle décrit notamment son ascension du K2.
Le 13 mai 1998[3], alors qu'elle effectue l'ascension du Dhaulagiri (8 167 m), elle et son sherpa Ang Tshering[7] sont retrouvés morts dans leur tente au camp II, probablement tués par une chute de pierres ou de glace[2], à environ 6 500 m d'altitude, après une période d'extrême mauvais temps. Quelques jours plus tard, une expédition est lancée depuis Katmandou pour récupérer les deux corps[8]. Elle avait pour projet de se garder du temps pour écrire un roman car elle avait une passion pour les mots ; c'est la raison pour laquelle elle taguait ses tentes de divers poèmes et qu'elle avait toujours des livres et des poèmes avec elle. Son amant André Velter lui a dédié un recueil de poèmes intitulé 7e sommet[2].
Chantal Mauduit, parlant le népalais[2], s'est engagée pour la cause tibétaine[7],[9]. Toiturophile[8], elle escalade la flèche de Notre-Dame de Paris le pour y accrocher un drapeau tibétain et rencontre le dalaï-lama et des réfugiés tibétains à Dharamsala en Inde vers la même époque[10].
En l'honneur de son engagement, après sa mort, ses amis et sa famille créent l'association Chantal Mauduit Namasté, qui aide les enfants népalais démunis, en particulier pour les filles et pour l'éducation[11].
Tous ces sommets himalayens ont été réalisés sans l'apport d'oxygène artificiel.
Chantal Mauduit a fait l'objet d'un poème intitulé Tombeau de Chantal Mauduit, par André Velter, avec François-René Duchâble au piano et Alain Carré comme récitant[12]. En 2001, André Velter publie Une autre altitude. Poèmes pour Chantal Mauduit[13].
Death on the Mountain: Women of K2, un documentaire consacré aux femmes alpinistes sur le K2 est réalisé en 2003[15]. À cette date, cinq femmes étaient arrivées au sommet, dont deux seulement sont redescendues vivantes : la première Wanda Rutkiewicz et la deuxième Chantal Mauduit. Elles sont toutes les deux mortes en montagne depuis[16].