Le meneu-meneu joual esquissé dans les écrits pamphlétaires de Georges Dor, originaire de St-Germain-de-Grantham (sur l'aire du chaouin), est en fait du chaouin[2],[3],[4].
Le poète Yves Boisvert, originaire de L'Avenir (également sur l'aire du chaouin), consacre aux Chaouins un volume d'une trilogie sur des réalisations graphiques de Dyane Gagnon[5], où il oppose, dans le sens lacanien, l'esprit rebelle du langage chaouin qui refuse le sens commun au discours « doxique socio-mercantile de la pensée niaiseuse »[6].
Le mot chaouin traduit le mot abénaki magoua qui anciennement voulait dire « chat-huant, rusé » avant de prendre des connotations péjoratives dans la langue moderne[7].
↑Henri Wittmann, 1995. « Grammaire comparée des variétés coloniales du français populaire de Paris du XVIIe siècle et origines du français québécois » Le français des Amériques, ed. Robert Fournier & Henri Wittmann, 281-334. Trois-Rivières: Presses universitaires de Trois-Rivières (Revue québécoise de linguistique théorique et appliquée 12).
↑Georges Dor, Anna braillé ène shot: essai sur le langage parlé des Québécois, Montréal, Lanctôt Éditeur, .
↑Ta mé tu là? Un autre essai sur le langage parlé des Québécois. Montréal: Lanctôt Éditeur.
↑Yves Boisvert, Les Chaouins, Montréal, XYX éditeur, , p. 14-15; avec des citations tirées de Wittmann (1995).
↑Jacques Paquin, « Là où ça résiste », Voix et Images, vol. 24, n° 2, (71) 1999, p. 416-421.[1]; Louis Hamelin, « Le scrap-book de la Contre-Amérique : revoilà Yves Boisvert, en forme, solide comme un chêne, ou serait-ce plutôt un bouleau? », Lettres québécoises : la revue de l'actualité littéraire, n° 87, 1997, p. 10-11.[2]
↑Wittmann, op. cit., explication reprise par Boisvert, pages 14-15. Le même auteur établit également que magoua (qui se prononce « makoua » en raison du fait que g/k ne s'opposent pas dans les langues algonquiennes) avait la signification de « chat-huant, rusé » dans les langues algonquiennes de la branche orientale alors qu'il signifie « huart à collier, rusé » dans les autres branches de l'algonquien, de la racine *mwakwa du proto-algonquien (qui donne mank en ojibwé), distinct de la racine *maskwa "ours" qui donne makkwa en ojibwé (avec référence à l'article de Frank T. Siebert, «The original home of the proto-Algonquian people», Bulletin of the National Museum of Canada, vol. 214, p. 13-47, 1967).