Le général français Charles de Gaulle est apparu sur les timbres-poste de nombreux pays en tant qu'acteur de la Seconde Guerre mondiale et à partir de 1958, comme président de la République française.
Dans toutes les colonies françaises ralliées au général de Gaulle, les timbres-poste furent surchargés « France libre » ou d'une légende similaire. Dans le cas du Cameroun, territoire sous mandat confié à la France par la Société des Nations, la surcharge fut celle de la date de ralliement à la France libre. Par la suite, chacune des colonies ralliées fit l'objet d'une émission de timbres à des types définitifs dessinés par l'artiste Edmond Dulac, qui tous incluaient la mention « France libre ». Mais jamais, en aucun cas, et à la différence de Pétain, de Gaulle n'accepta de figurer sur l'un des timbres émis dans les territoires soumis à son autorité.
À la libération, de nombreux timbres de Pétain furent surchargés, dans des conditions plus ou moins régulières, de la mention « R.F. » ou (et) de croix de Lorraine. Mais là non plus aucun timbre à l'effigie du général de Gaulle ne fut émis.
Mais les Allemands et les autorités de Vichy ne purent empêcher des résistants de fabriquer, en France, des figurines d'allure postale, ou des timbres apocryphes portant l'effigie du général de Gaulle entre juillet 1940 et août 1944.
Vers la fin de 1942, ou le début de 1943, à Nice, Robert Thirin grave un feuillet de neuf timbres de 1,50 FRF marron, en y remplaçant l'effigie du maréchal Pétain par celle de Charles de Gaulle. Ils furent imprimés par Georges Fonat et dentelés par mademoiselle Houde. Thirin mourut aux mains de la Gestapo le .
Entre mai 1943 et le début de 1944, à Marseille, des résistants ont obtenu des feuilles neuves du même 1,50 FRF marron Pétain. Sur la case blanche séparant la feuille en deux, ils imprimèrent des 1,50 FRF marron à l'effigie de De Gaulle, avec la mention « République française » et les dentelèrent. Grâce à la complicité de postiers, ces figurines ont pu affranchir des lettres, et sont alors fort recherchées.
Pendant l'été 1944, des vignettes de propagande à l'effigie de De Gaulle et de la croix de Lorraine furent diffusées sur du courrier parisien censé émaner des Forces françaises de l'intérieur (FFI).
Cette utilisation de timbres apocryphes de propagande est apparentée à l'opération américaine en territoire allemand du début de 1945, l'opération Corn Flakes.
Le premier timbre représentant Charles de Gaulle est émis le au Nicaragua, sur un timbre commémorant la conférence de Casablanca de 1943. Il fait partie d'une série de six timbres en hommage au président Roosevelt. Ce timbre représente la célèbre image des quatre dirigeants alliés : Roosevelt, Churchill, et les généraux français Giraud et de Gaulle.
En France, en raison de la tradition de ne pas timbrifier une personne de son vivant, les premiers timbres en hommage à de Gaulle sont émis le pour l'anniversaire de sa mort. Formant une bande de cinq dessinés par Georges Bétemps, et gravés par Pierre Béquet (2e et 3e) et Eugène Lacaque (1er et 4e) :
Par la suite, outre des timbres relatifs à certains de ses actes (appel du 18 juin 1940, etc.), l'effigie de Charles de Gaulle est apparue sur les émissions d'hommage suivantes :