Nom de naissance | China Tom Miéville |
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Naissance |
Norwich, Angleterre, Royaume-Uni |
Activité principale | |
Distinctions |
Langue d’écriture | Anglais britannique |
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Mouvement | New weird |
Genres |
Œuvres principales
China Miéville, né le à Norwich en Angleterre, est un auteur de romans qui se joue des genres littéraires : science-fiction, horreur, fantastique, roman noir figurent parmi ceux qu'il a délibérément utilisés et mélangés dans ses œuvres à ce jour[1]. Miéville qualifie son travail de Weird Fiction (weird en référence à la fiction d'horreur du début du XXe siècle qui mélange pulp et horreur, comme celle de Howard Phillips Lovecraft) et a été rangé par la critique dans un groupe informel d'auteurs nommé New weird, rassemblés par leur volonté de faire sortir la littérature de fantasy des clichés imposés par les successeurs de J. R. R. Tolkien.
China Miéville cite Michael de Larrabeiti, John Harrison et Mervyn Peake parmi les auteurs qui l'ont influencé.
China Miéville a grandi avec sa sœur Jemima dans une maison du nord-ouest de Londres, dans le quartier de Willesden. Ses parents s'étant séparés quand il était très jeune, c'est sa mère, une ancienne hippie très engagée, qui s'est occupée d'eux, tout en se formant au professorat[2]. China Miéville raconte n'avoir jamais vraiment connu son père, rencontré quatre fois avant le décès de ce dernier au milieu des années 1990. En dépit des conditions modestes du foyer, China Miéville se souvient d'une « belle enfance », et d'une jeunesse entourée d'amis, passée à « jouer à des jeux de rôle, lire, dessiner, écrire et plus tard à faire de la politique ». Élève boursier, à 11 ans, il commence à suivre des cours dans des écoles privées, dont deux années inscrit en internat. En 1991, il rentre à l'université de Cambridge, et abandonne rapidement des études de lettres pour l'ethnologie[3].
À 18 ans, il part pour l'Égypte, puis le Zimbabwe afin d'enseigner l'anglais. Le chaos urbain du Caire le marquera et il s'en inspirera pour la Cité-État Nouvelle-Crobuzon. Il développera de cette expérience un vif intérêt pour la culture arabe et la politique du Moyen-Orient. Il est diplômé en ethnologie (Cambridge et London School of Economics). Sa thèse Between Equal Rights: A Marxist Theory of International Law, inspirée des idées de Evgueni Pachoukanis, a été publiée en 2004.
China Miéville a déclaré qu'il comptait écrire des romans dans chaque genre [1]. Dans son œuvre, on trouve ainsi des emprunts à la littérature western américaine (Le Concile de fer), à celle de l'aventure maritime (Les Scarifiés) ou au roman noir (The City and the City). Mais la plupart des romans de China Miéville décrivent des mondes imaginaires ou empreints de surnaturel, où la magie est souvent à caractère scientifique, si bien que son œuvre mélangeant science-fiction, fantasy et fantastique est généralement classée dans la catégorie plus large des littératures de l'imaginaire. Miéville considère John Harrison, Michael De Larrabeiti, Michael Moorcock, Thomas Disch, Charles Williams, Tim Powers et J. G. Ballard comme ses « héros » littéraires. Mais il apprécie aussi H. P. Lovecraft et Clark Ashton Smith, auquel selon lui rend hommage l'étiquette « weird fiction » qu'on lui accole et qu'il accepte. Il puise son inspiration dans des éléments grotesques et horrifiques, sur « une frontière floue entre le fantastique et la science-fiction »[4]. Dans son œuvre, le grotesque apparaît sous la forme de personnages hybrides ou de figures monstrueuses que China Miéville apprécie notamment pour leur caractère « hautement polysémique »[5]. Aussi se réjouit-il des tentatives de « créer des monstres qui n'ont jamais existé auparavant »[6].
Miéville a beaucoup joué à Donjons et Dragons et à des jeux de rôle similaires pendant sa jeunesse. Par ailleurs, dans le numéro de de Dragon Magazine, l'univers de ses livres a été adapté pour les règles de Donjons et Dragons[7]. En 2008, il avait même été annoncé que le studio Adamant Entertainment développerait Tales Of New Crobuzon, un RPG fondé sur le monde de Bas-Lag, univers fictionnel créé par l'auteur[8]. À l'origine prévu pour une sortie en 2009, le jeu n'a toujours pas vu le jour. En 2010, Miéville a fait sa première incursion dans l'écriture pour le jeu de rôles en contribuant au Pathfinder Chronicles: Guide to the River Kingdoms (PFRPG)[9].
Miéville a explicitement souhaité que la fantasy s'éloigne de l'influence de J. R. R. Tolkien qu'il a critiqué comme étant réactionnaire et abêtissant. Dans une contribution à la Socialist Review[10], il déplore le manichéisme et le conservatisme qui caractérisent selon lui Le Seigneur des anneaux.
L'intérêt de Miéville envers la vie politique, ainsi que ses conceptions de la littérature, apparaissent en filigrane dans ses livres (notamment dans Le Concile de fer). Des débats sur les relations entre politique et écriture l'opposent fréquemment à des écrivains de droite lors des salons littéraires[réf. souhaitée]. Marxiste convaincu, Miéville a toutefois déclaré : « Je ne suis pas un vil gauchiste qui essaie de faire passer en douce son pernicieux message via des romans de fantasy. Je suis un fan de science-fiction et de fantasy, j'adore les deux. Et quand j'écris mes romans, je n'écris pas pour faire valoir des points de vue politiques. »[11]
China Miéville est membre du Parti socialiste des travailleurs britannique, parti trotskiste d'extrême gauche, et s'est présenté sans succès aux élections à la Chambre des Communes de 2001 en tant que candidat de la Socialist Alliance (il a obtenu 1,2 % des votes)[12].
Son premier roman, Le Roi des rats (son deuxième paru en français) a été nommé à la fois à l'International Horror Guild (en) et au prix Bram Stoker. Perdido Street Station (son premier paru en français) a obtenu le prix Arthur-C.-Clarke 2001 et le grand prix de l'Imaginaire 2005 dans les catégories meilleur roman étranger et meilleure traduction, tout en ayant été nommé pour les prix Hugo, Nebula et World Fantasy.
Les Scarifiés a obtenu le prix British Fantasy 2003, le prix Locus du meilleur roman de fantasy 2003, et a été nommé pour les prix Hugo, Arthur C. Clarke et World Fantasy.
Le Concile de fer a été nommé pour les prix Hugo et World Fantasy et a reçu le prix Arthur-C.-Clarke 2005.
Lombres a obtenu le prix Locus du meilleur roman pour jeunes adultes 2009 et le prix Elbakin.net du meilleur roman jeunesse étranger 2010.
The City and the City a reçu le prix Hugo du meilleur roman 2010, le prix World Fantasy du meilleur roman 2010, le prix Arthur-C.-Clarke 2010, le prix British Science Fiction du meilleur roman 2009, le prix Locus du meilleur roman de fantasy 2010 ainsi que le grand prix de l'Imaginaire du meilleur roman étranger 2012.
Kraken a reçu le prix Locus du meilleur roman de fantasy 2011 et Légationville le prix Locus du meilleur roman de science-fiction 2012.
Enfin, Merfer a obtenu le prix Locus du meilleur roman pour jeunes adultes 2013.