Fondation | IXe siècle |
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Type | Établissement public local d'enseignement (EPLE) |
Composante | Ministère de l'Éducation nationale |
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Diplômes requis | Fin de l'école élémentaire |
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Diplômes délivrés | Diplôme national du brevet (DNB) |
Niveaux délivrés | DNB (Niveau 3) |
Pays | France |
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Dans le système éducatif en France, le collège est l’appellation courante du premier cycle des études du second degré. C’est un enseignement de quatre ans, qui fait suite à l’école élémentaire. La fourchette d'âge est, généralement, de 11-12 ans (en sixième) à 14-15 ans (en troisième).
La Gaule romanisée possédait des écoles municipales : un maître enseignant dans les écoles primaires, un grammairien dans les écoles secondaires et un rhéteur dans l'enseignement supérieur.
Charlemagne crée au IXe siècle des écoles dans les abbayes pour éduquer le clergé et former un corps de fonctionnaires efficaces, ce qui en exclut de facto les femmes, interdites de ces métiers[réf. nécessaire]. Seule une petite élite de femmes, issues de milieux intellectuels, comme Radegonde ou Hildegarde de Bingen se distinguent par leur savoir et leurs écrits. C'est aussi le cas d'Héloïse d'Argenteuil pour laquelle son oncle fait appel à Abélard comme professeur particulier.
Les collèges sont créés au XIIe siècle en liaison avec les universités. Les collèges assurent à la fois l’hébergement et une assistance spirituelle, mais également des fonctions d’enseignement, en complément de celui de l’université.
Petit à petit, ces collèges deviennent autonomes vis-à-vis de l’université et leur enseignement tend à se suffire à lui-même.
Les collèges deviennent donc des établissements ayant leurs propres fonctions, assurant une formation de base à des élèves issus de la bourgeoisie ou de la noblesse. Il existe à la fois des « collèges de plein exercice » et des « petits collèges » dont les enseignements se limitent à deux ou trois classes. Si les uns et les autres dépendent des municipalités, les collèges de plein exercice sont généralement confiés à des congrégations religieuses enseignantes tandis que les autres relèvent de maîtres n’appartenant pas aux congrégations[1].
À la veille de la Révolution, le royaume compte 271 collèges mais la moitié environ ne sont que des « petits collèges ». L’enseignement comprend quatre classes de grammaire, une classe d’humanité et une classe de rhétorique, auxquelles s’ajoutent deux classes de philosophie. Il s’appuie sur les principes de la Ratio Studiorum ; les matières les plus enseignées sont le français, le latin et le grec ancien. Dans les années 1730, s’ajoutent l’histoire et la géographie, puis la physique. Les auteurs français commencent à être étudiés vers 1770.
Les femmes exclues de cet enseignement ne peuvent donc développer leurs connaissances que grâce à des pères, des frères, des maris lettrés et possédant des bibliothèques, comme Christine de Pisan qui plaidait tant au XVe siècle pour que les filles reçoivent une éducation comme les garçons et ne soient pas cantonnées à filer la laine et aux ouvrages de broderie.
Les collèges sont provisoirement maintenus pendant la Révolution, mais la situation est peu favorable aux congrégations. Le décret du 8 mars 1793 ordonne la vente des biens des collèges[2]. La législation révolutionnaire finit par créer les écoles centrales correspondant à ce niveau d’enseignement. Ces dernières sont à leur tour supprimées à la suite de la loi du 11 floréal an X (1er mai 1802) : certaines d’entre elles sont transformées en lycées entretenus par l’État. Les autres peuvent être reprises en charge par les villes sous le nom de « collège » ou d’« école secondaire communale »[3]. Selon l’article 5 du décret du 17 mars 1808, ils enseignent « les élémen[t]s des langues anciennes et les premiers principes de l’histoire et des sciences ».
Avec la Restauration, les lycées prennent le nom de « collèges royaux ». Les collèges gérés par les communes deviennent donc des « collèges communaux » pour les distinguer des premiers.
Théoriquement, l’enseignement du collège est proche de celui du lycée et conduit au baccalauréat, mais les collèges restent dans les faits des établissements de second ordre[4]. Certains collèges sont « de plein exercice » et mènent jusqu’au baccalauréat, mais les autres s’arrêtent avant ; en revanche, la plupart des collèges, à l’image des lycées, ont des « classes élémentaires », connues sous le nom de petit lycée, commençant pour certains à la 11e) dont le programme se rapproche du primaire, à ceci près que le latin est étudié à partir de la 8e, équivalent de l’actuel CM 1.
Pour les filles, ce n'est qu'en 1836 que l'enseignement primaire public est créé, mais il faut attendre 1867 la loi de Victor Duruy pour que l'ouverture d'une école de filles soit rendue obligatoire dans les communes de plus de 500 habitants et la loi de Jules Ferry de 1882, pour que toutes les communes aient une école de filles.
Pour mieux répondre aux besoins, des collèges développent des « cours spéciaux » à visée plus professionnelle. Ces initiatives sont relayées par la création de l’« enseignement secondaire spécial » en 1865 par Victor Duruy[5]. Dans la lignée de ces mesures est finalement créé en 1882 un « baccalauréat spécial ». Les décrets du 4 et du 5 juin 1891 transforment le secondaire spécial et son baccalauréat en « enseignement moderne » et « baccalauréat moderne ». On parle dès lors de collège classique (pour l’enseignement proche de celui des lycées) et de collège moderne.
C’est seulement à partir de 1880 avec la loi Camille Sée que les filles se voient ouvrir un enseignement secondaire, donné dans les lycées et collèges de jeunes filles ; mais les programmes sont spécifiques mais sont proches de l’enseignement « moderne »[6]. Le diplôme de fin d'études secondaires pour les filles, non équivalent au baccalauréat, ne leur donne pas accès à l'Université. Il faut attendre 1924 pour que les contenus, la durée, les horaires des enseignements soient les mêmes que pour les garçons et le baccalauréat identique pour filles et garçons, donnant enfin aux jeunes filles accès à l'université.
Dans les années 1910 et 1920, les collèges se rapprochent davantage de l’enseignement primaire supérieur et des « petites classes » du lycée[7]. Une circulaire de 1922 prévoit ainsi que les collèges pourront s’adjoindre une section d’EPS ou une école technique. À partir de 1927, par le décret-loi du 1er octobre 1926, le ministère de l’Instruction publique encourage leur « amalgame » au sein d’« établissements géminés ». Toutefois, ce rapprochement s’essouffle dans les années 1930[7]. Entretemps, en 1924, les collèges de jeunes filles ont été officiellement assimilés aux collèges modernes.
En 1941, c’est au tour de l’enseignement primaire supérieur d’être réuni au collège, moderne pour les anciennes EPS, technique pour les écoles pratiques, les écoles de métiers et les sections professionnelles. Les cours complémentaires sont en revanche maintenus.
La réforme du collège unique permettant à toute une classe d’âge de suivre le premier cycle du secondaire a commencé à la fin des années 1950 mais ne s’est achevée qu’à la fin des années 1980. Son impact est difficile à mesurer en termes de niveau de connaissances et de réduction des inégalités car les chercheurs ne disposent pas de suivis à long terme des élèves comme dans d’autres pays comme la Finlande[8].
Le décret no 59-57 du 6 janvier 1959 portant réforme de l’enseignement public transforme les cours complémentaires en collèges d'enseignement général (CEG), où l’enseignement dure cinq ans (deux années de cycle d’observation, communes à l’enseignement général long et à l’enseignement technique suivies de trois années d’enseignement spécifique)[9]. La même année la loi Berthoin porte de 14 à 16 ans l’âge minimum de la fin de la scolarité et institue la fin progressive des classes de fin d'études[10].
En 1963 sont créés les collèges d'enseignement secondaire (CES) destinés à remplacer les premiers cycles des lycées : le lycée fait désormais suite au collège[9]. Mais dans le cadre du CES, se maintiennent des filières très hiérarchisées.
La Loi Haby de 1975, en regroupant les CEG et les CES sous le nom simple de collège, crée le « collège unique » mettant ainsi fin aux filières. Dans les faits, l’usage massif du redoublement permet de continuer l’orientation d'une partie des élèves vers l’apprentissage et les classes pré-professionnelle de niveau (CPPN) et la vie active dès la fin de la cinquième ou de la quatrième. De plus, les classes de niveau se substituent aux filières. Les élèves les plus faibles se retrouvent dans les CPPN ou en CAP[11]. Ce n’est qu’au cours des années 1980, que la fréquence des redoublements diminue et que l’orientation précoce à la fin de la cinquième ou de la quatrième disparaît[12]. À la fin des années 1980, 90 % des élèves vont jusqu’en troisième contre 70 % au début de la décennie[13].
En étudiant à long terme, les statistiques de l’INSEE sur les revenus et les salaires, Éric Maurin arrive à la conclusion qu’une année d’études supplémentaires aboutit à une augmentation de salaire moyenne de 10 à 16 %[14]. Le recours massif aux redoublements est aussi une spécificité française. Les autres pays qui ont démocratisé leur système scolaire ne l’ont guère utilisé. La conséquence en est un alourdissement des coûts de la démocratisation de l’éducation que Maurin estime à 50 %, tout en retardant l’accès à l’autonomie aux jeunes[15]. On peut expliquer ces nombreux redoublements par l’inadaptation des programmes scolaires, toujours destinés à former l’élite, au nouveau public d’élèves beaucoup plus faibles[16].
Le projet de réforme du collège est la poursuite de la refondation de l'Enseignement un des axes du quinquennat de François Hollande déjà engagée pour l'École primaire dans la loi 8 juillet 2013. Sans remettre en cause la notion de collège unique, elle prétend mieux assurer l'enseignement des savoirs fondamentaux en combinant les apprentissages théoriques et pratiques, en généralisant les projets interdisciplinaires, et en donnant une plus grande liberté pédagogique aux établissements. L'objectif est une mise en place de la réforme à la rentrée 2016[17].
Le projet doit être soumis au Conseil supérieur de l'éducation le 19 mars 2015[Passage à actualiser]. S'il est accueilli favorablement avec quelques réserves par le SE-UNSA et le SGEN-CFDT, il est décrié par le SNES-FSU, syndicat majoritaire dans le Second Degré qui est hostile à la multiplication des modules interdisciplinaires et dénonce une usine à gaz[18].
Le cycle d'adaptation est composé de la classe de sixième qui est considérée comme un temps d’adaptation au collège. L’accueil et l’intégration des élèves fait l’objet d’une attention particulière et une évaluation nationale est faite au début de l’année[19].
Le cycle central est composé de la classe de cinquième et de quatrième.
Le collège se termine par la classe de troisième qui est aussi la classe d'orientation entre les filières générales, technologiques et professionnelles. Au cours de l’année, les élèves effectuent une « séquence d’observation en milieu professionnel »[20] (stage de courte durée) et se préparent au Diplôme national du brevet.
La formation dispensée repose sur un ensemble de disciplines qui, toutes, reposent sur le socle commun de connaissances, de compétences et de culture. La formation est donc découpée en trois cycles[21]. Les enseignements suivent des programmes nationaux. La version en vigueur s'applique depuis la rentrée 2009.
Les Unités Localisées pour l'Inclusion Scolaire (ULIS) permettent de scolariser les élèves handicapés dans les collèges, le recours à des établissements spécialisés ou à des services médico-sociaux n’interviennent que de façon subsidiaire[23].
Les élèves dont les difficultés d'apprentissage sont graves et durables suivent des enseignements aménagés en SEGPA ou dans des établissements particuliers : les établissements régionaux d’enseignement adapté[24].
En classe de troisième et de quatrième, les élèves de plus de 14 ans peuvent avoir une formation partagée entre collège et lycée professionnel ou entre collège et entreprise ou encore entre les trois entités[25].
Il existe 6980 collèges en France en 2022 (publics et privés en contrat) [26].
Les collèges publics sont des établissements publics, des EPLE. Avec la première vague et seconde vague de la décentralisation les bâtiments appartiennent au département, les agents techniques (Personnel ATOS) sont désormais des agents qui dépendent de la fonction publique territoriale. Les départements jouent un grand rôle dans le fonctionnement des collèges publics, puisque ce sont eux qui équipent (informatique, téléphone, restauration scolaire…), gèrent et rénovent ses EPLE. En revanche, le personnel enseignant, administratif et éducatif est lui sous l'autorité du Ministère de l'Éducation nationale.
L’équipe de direction du collège est constituée légalement du principal, de son adjoint, du gestionnaire à laquelle s'ajoute souvent (dans le cadre d'une équipe de direction élargie) le conseiller principal d’éducation. Le conseil d’administration est composé de 30 membres pour les EPLE de plus de 600 élèves et de 24 membres en dessous de ce seuil. Le Conseil d'Administration gère les affaires de l’établissement (projet d'établissement, budget…)[27]
1960-61[N 1] | 1970-71 | 1980-81 | 1990-91 | 2000-01 | 2001-02 | 2002-03 | 2003-04 | 2004-05 | 2005-06 | 2006-07 | 2007-08 | 2008-09 | |
Public | |||||||||||||
Collèges | 3 372 | 4 143 | 4 891 | 5 019 | 5 128 | 5 139 | 5 168 | 5 183 | 5 200 | 5 220 | 5 238 | 5 247 | 5 260 |
LP | 906 | 1 150 | 1 353 | 1 362 | 1 108 | 1 096 | 1 083 | 1 072 | 1 061 | 1 050 | 1 043 | 1 027 | 1 012 |
Lycées | 1 203 | 1 171 | 1 134 | 1 294 | 1 513 | 1 527 | 1 531 | 1 538 | 1 545 | 1 551 | 1 554 | 1 563 | 1 567 |
EREA | 82 | 80 | 80 | 80 | 80 | 80 | 80 | 80 | 80 | 80 | |||
Total Public | 5 481 | 6 464 | 7 378 | 7 757 | 7 829 | 7 842 | 7 862 | 7 873 | 7 886 | 7 901 | 7 915 | 7 917 | 7 919 |
Privé | |||||||||||||
Collèges | 1 810 | 1 294 | 1 757 | 1 814 | 1 808 | 1 802 | 1 803 | 1 804 | 1 788 | 1 790 | 1 773 | 1 778 | 1 771 |
LP | 1 300 | 1 642 | 978 | 809 | 647 | 650 | 647 | 644 | 641 | 658 | 653 | 660 | 660 |
Lycées | 1 899 | 1 676 | 1 194 | 1 290 | 1 102 | 1 094 | 1 077 | 1 082 | 1 069 | 1 074 | 1 069 | 1 063 | 1 063 |
Total Privé | 5 009 | 4 612 | 3 929 | 3 913 | 3 557 | 3 546 | 3 527 | 3 530 | 3 498 | 3 522 | 3 495 | 3 501 | 3 494 |
Total Public + Privé | 10 490 | 11 076 | 11 307 | 11 670 | 11 386 | 11 388 | 11 389 | 11 403 | 11 384 | 11 423 | 11 410 | 11 418 | 11 413 |
Les élèves du collège (les « collégiens ») ont généralement entre 11-12 (6e) et 14-15 ans (3e) (sauts de classe et redoublements exclus, on peut donc voir des 6èmes de 10 voire 9 ans, et des 3e de 16 ans).
1960 | 1980 | 1990 | 1990 | 1995 | 2002 | 2003 | 2004 | 2005 | 2006 | 2007 | 2008 | |
Public | 1 090,7 | 2 536,3 | 2 489,1 | 2 596,6 | 2 710,9 | 2 599,1 | 2 574,6 | 2 528,0 | 2 479,8 | 2 444,6 | 2 422,8 | 2 426,2 |
Privé | 362,6 | 605,4 | 649,4 | 656,9 | 677,1 | 671,2 | 670,9 | 666,3 | 659,2 | 656,0 | 661,2 | 662,3 |
6e à 3e | 1 453,2 | 2 954,2 | 3 082,3 | 3 190,5 | 3 380,1 | 3 265,5 | 3 239,5 | 3 186,5 | 3 129,6 | 3 090,1 | 3 071,8 | 3 073,7 |
CPA/CLIPA/DIMA[N 2] | 187,4 | 56,2 | 63,0 | 7,9 | 1,5 | 1,4 | 1,5 | 1,2 | 1,1 | 0,9 | 0,8 | |
UPI/Dispositifs relais[N 3] | 3,4 | 4,7 | 6,3 | 8,2 | 9,4 | 11,3 | 14,0 | |||||
Total | 1 453,3 | 3 141,7 | 3 138,5 | 3 253,5 | 3 388,0 | 3 270,3 | 3 245,6 | 3 194,3 | 3 139,0 | 3 100,6 | 3 084,0 | 3 088,5 |