Le principal avantage du cotre était la division des voiles d'avant (focs) et donc leur surface, ce qui permettait une manipulation plus facile. La généralisation des enrouleurs de génois a quelque peu enlevé de l'intérêt à ce type de gréement sur les bateaux de plaisance actuels.
Leur gréement, présentant une surface de voile importante par rapport au gabarit (mât pouvant atteindre une trentaine de mètres)[2], en particulier grâce à leurs multiples voiles d'avant (focs), leur donnait d'excellentes qualités de vitesse et de manœuvrabilité, avec en particulier une capacité à remonter au vent bien meilleure que les navires à voiles carrées. Ils étaient très utilisés comme :
navire de pêche ; les termes sloop et cotre étaient à cette époque synonymes chez les pêcheurs[3] ;
bateaux pilotes dans les ports comme au Havre ; on appelait ces cotres « Hirondelles »[1]. Les cotres étaient aussi utilisés pour des missions de liaison et de surveillance côtière. Pour cette raison, les marines britannique et américaine continuent à appeler cutters leurs garde-côtes.
Au temps de la marine à voile, les cotres étaient les plus petites unités des flottes militaires utilisées comme navire de guerre (corsaire par exemple) et appelé alors « cotres de guerre »[1] (sloop-of-war). Ils étaient équipés de six à huit canons légers et de voiles carrées[1] pour en augmenter la vitesse : on parle de « cotre à hunier » dans cette configuration de voiles. Le Renard, dernier bateau corsaire armé par Robert Surcouf, en est un exemple caractéristique.
Le cotre est proche du sloop. Il diffère par la présence de focs multiples à l'avant (au moins deux focs pour le cotre et un seul pour le sloop).
Les voiliers à un mât sans foc ne sont pas des cotres ni des sloops, mais sont appelés « catboats » de façon générale et « bateau à livarde », « canot à misaine », « bateau à voile latine »… suivant le type de voile[4].
Comme vu précédemment, un « cotre à hunier » est un cotre qui possède une à deux voiles carrées au-dessus de la grand-voile (hunier seul ou hunier + perroquet).
E. Pâris et P.-M.-J. de Bonnefoux, Dictionnaire de marine à voiles, Éditions du Layeur, 1999 (réédition d'un ouvrage du xixe siècle), 720 p.
Collectif, Guides des voiliers : Reconnaître les gréements anciens, Douarnenez, Éditions du Chasse-Marée, , 72 p. (ISBN2-903708-13-4)
Collectif, Guide des termes de marine : Petit dictionnaire thématique de marine, Douarnenez, Éditions du Chasse-Marée - Armen, , 136 p. (ISBN2-903708-72-X)
Collectif, Guide des gréements : Petite encyclopédie des voiliers anciens, Douarnenez, Éditions du Chasse-Marée, , 127 p. (ISBN2-903708-64-9)
Collectif, Guide de la manœuvre des petits voiliers traditionnels, Douarnenez, Éditions du Chasse-Marée, , 135 p. (ISBN2-914208-05-7)