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Au jeu d'échecs, la défense Schliemann ou gambit Jaenisch est l'ouverture qui survient après les coups suivants d'une partie espagnole: 1. e4 e5 2. Cf3 Cc6 3. Fb5 f5!? (coup intéressant et provoquant). Son code ECO est C63.
La défense Schliemann est aussi appelée gambit Jaenisch, du nom de Carl Jaenisch, le théoricien qui a justement lancé la vogue de l'Espagnole par son livre Analyse nouvelle des ouvertures (paru en français). Il a inventé la variante 3...f5 de la partie espagnole en 1847. Cependant, elle a par la suite pris le nom d'un juriste allemand, Adolf Schliemann (1817-1872) qui, vers les années 1860, a joué 3...Fc5 4. c3 f5 (une variante de gambit de la défense Cordel).
Dans le Tournoi d'échecs de Morelia-Linares de 2008, le grand maître international Teimour Radjabov (figurant parmi les dix meilleurs mondiaux) a employé la défense Schliemann avec succès, dans la mesure où il a obtenu la partie nulle, contre le champion du monde Viswanathan Anand. Un tel emploi de cette variante au plus haut niveau est rare, car la défense Schliemann est jugée douteuse par les théoriciens. Elle est cependant très populaire auprès des joueurs de club car, à leur niveau où la technique est moins raffinée, très peu de personnes sont préparées en profondeur à cette ouverture. Même lorsqu'on affronte un joueur préparé, l'avantage des Blancs n'est souvent pas décisif. Par ailleurs, les Noirs disposent de nombreuses ressources tactiques dans la défense Schliemann si les Blancs ne procèdent pas avec précision. Il est donc impératif pour les joueurs des Blancs qui souhaitent adopter l'Espagnole de connaître une bonne réplique face à cette variante. Dans le cas contraire, l'effet de surprise pourrait fonctionner à plein en faveur des Noirs. Tout ceci fait que la variante est idéale pour les joueurs des Noirs qui aiment prendre l'initiative et ont une bonne mémoire. Nigel Davies l'a bien compris, lui qui en a fait l'épine dorsale du répertoire de son livre Gambiteer II.
En optant pour 3...f5 face au défi espagnol, les Noirs veulent ouvrir la colonne f, ce qui faciliterait une attaque contre le roque blanc, quitte à sacrifier un ou deux pions. L'échange du pion central e4 par ...fxe4 leur donnerait la maîtrise du centre. Les parties qui en découlent sont, si les Blancs jouent les coups recommandés par la théorie, très animées et pleines de complications. En effet, la « meilleure » réponse selon la théorie ne consiste pas à opter pour e4 x f5 mais plutôt à contrôler le centre en mettant à profit la faiblesse que les Noirs ont engendrée par 3...f5 (l'aile Roi noire est affaiblie, un peu comme dans le gambit du roi pour les Blancs).
La variante Schliemann différée 3...a6 4. Fa4 f5 est jugée inférieure à la variante Schliemann proprement dite (elle est donc moins populaire) car les Blancs ont une réponse très satisfaisante à leur disposition par 5. d4! exd4 6. e5.
L'arborescence des coups théoriques est la suivante :