La dictature des minorités ou tyrannie des minorités est un concept politique selon lequel des groupes minoritaires exercent une pression sur la majorité en culpabilisant ou ostracisant celles et ceux de la majorité qui énoncent des appréciations non conformes à la pensée de ces groupes minoritaires.
La notion est décrite en 1980[1], mais s'étend au début du XXIe siècle, poussée par la mondialisation[2].
Cette tendance d'origine américaine[3],[4] se manifeste par des appels au boycott à l'encontre de qui, par ses opinions ou ses actes, déplaît à telle communauté, par l'exigence de mise en place d'avertissements avant tout propos contraire à la pensée de la minorité ou encore d'espaces protégés où ses membres ne sont pas confrontés à des avis adverses. Elle fructifie sur l'individualisme croissant, et sur le déclin des morales communes que portaient les religions ou les grands courants politiques[4].[source insuffisante][non neutre]
Selon les promoteurs de ce concept cette tendance menace les libertés démocratiques : ce mode de pensée et de comportement est contradictoire avec la recherche de la juste mesure, du compromis ou avec l'acceptation des décisions prises à la majorité caractéristiques de la démocratie[4].[source insuffisante][non neutre] Il bat également en brèche la notion d'universalisme républicain[2].
En s'appuyant sur les réseaux sociaux certaines de ses minorités saperaient sciemment le fonctionnement de la démocratie[5][source insuffisante]. Cette dérive est notamment fustigée en vertu de la défense de la liberté d'expression, notamment par Riss, éditorialiste de Charlie Hebdo[6] :
« Hier, on disait merde à Dieu, à l'armée, à l'Église, à l'État. Aujourd'hui, il faut apprendre à dire merde aux associations tyranniques, aux minorités nombrilistes, aux blogueurs et blogueuses qui nous tapent sur les doigts comme des petits maîtres d'école. (...) Aujourd'hui, le politiquement correct nous impose des orthographes genrées, nous déconseille d'employer des mots supposés dérangeants. »
Sont notamment pointés du doigt des militants végan[3], des communautarismes religieux, des associations antiracistes[7], écologistes, féministes[7], transgenres[7], etc.[source insuffisante]
Le mathématicien et essayiste Nassim Nicholas Taleb théorise cette notion en expliquant que dans un système complexe, la minorité la plus intransigeante impose ses vues, la majorité étant souvent plus tolérante et plus flexible[8],[9].