Les expéditions espagnoles, ou explorations espagnoles, sont un ensemble d'expéditions menées par des explorateurs espagnols ou parrainées par l'Espagne (en incluant sous ce terme les différents royaumes qui ont formé la monarchie hispanique et les configurations territoriales et juridiques successives de l'État, jusqu'à l'actuel royaume d'Espagne) à des fins scientifiques (géographiques, botaniques, etc.), religieuses (prosélytisme, évangélisation, missionnaires, etc.) ou stratégiques (militaire, politique, économique, etc.).
Au cours du XVIe siècle et au début du XVIIe, les navigateurs espagnols ont été très actifs dans l'océan Pacifique. En 1545, Íñigo Ortiz de Retes atteint la Nouvelle-Guinée et lui donne ce nom en raison de la ressemblance des indigènes avec ceux de la Guinée en Afrique.
Plusieurs expéditions atteignent les îles Mariannes, les Carolines et les Palaos, qui sont rattachées à la Capitainerie générale des Philippines.
En 1565 Miguel López de Legazpi fonde le premier établissement espagnol dans le Pacifique, à Cebu (Philippines) et le navigateur Andres de Urdaneta découvre le « tornaviaje », l'itinéraire de retour de l'Asie vers l'Amérique.
Cet itinéraire permit d'établir une route transpacifique, connue sous le nom de Galion de Manille, qui a fonctionné pendant deux siècles et demi, de 1565 à 1815, reliant les ports d'Acapulco et de Manille.
Au cours du XVIIIe siècle, il se produit une adaptation aux idéaux de l'Illustration, qui fait que la finalité scientifique gagne en importance, sans toutefois que soient abandonnées les vues stratégiques et militaires. La plus importante expédition espagnole de l'époque fut l'expédition Malaspina qui a duré cinq ans, de 1789 à 1794. C'était un voyage d'exploration politico-scientifique qui fit le tour du monde dans le but de visiter les territoires espagnols d'Amérique et d'Asie, ainsi que de nombreux autres territoires, en recueillant des informations anthropologiques, géographiques, biologiques (flore et faune), mais également politiques. À la fin du XVIIIe siècle, sont organisées également plusieurs expéditions dans le Pacifique, dont les expéditions à Tahiti dans le Pacifique Sud et de multiples expéditions au Canada et en Alaska.
Expéditions des limites hispano-portugaises, qui ont exploité le potentiel scientifique de la délimitation des possessions espagnoles et portugaises en Amérique du Sud, qui fut l'objet de diverses interprétations scientifiques et diplomatiques :
Félix de Azara à la Colonia del Sacramento (Apuntamientos para la historia natural de los cuadrúpedos del Paraguay y río de la Plata, 1802 et Voyages dans l'Amérique méridionale, 1809).
L'expédition d'Alejandro Malaspina (1789-1794, José Bustamante, du cartographe Felipe Bauzá, des naturalistes Tadeo Haenke, Luis Née et Antonio Pineda, des peintres José Guío, José del Pozo, Fernando Brambila, Juan Ravenet et Tomás de Suria) dont les problèmes politiques avec Godoy provoquèrent la saisie et l'oubli de leurs matériaux collectés, qui n'aboutirent à aucun résultat concret en Espagne ; triste sort qui, pour une circonstance ou une autre, fut partagé par la plupart des trouvailles de ces expéditions, ce qui dénote la faible réceptivité de la société et du système productif espagnol à l'égard des innovations et des découvertes, fait beaucoup plus décisif que la volonté mouvante des gouvernements éclairés qui les impulsaient ou l'enthousiasme des scientifiques qui les dirigeaient.
Autres, plutôt d'espionnage que scientifiques, furent les voyages africains de Domingo Badía, travesti en Alí Bey (Plan de Viaje al África, 1801, Voyages d'Ali-Bey en Afrique et en Asie pendant les années 1803-1807, 1814, version castillane de 1836).
↑(es) María Pilar de San Pío, Expediciones españolas del siglo XVIII : el paso del noroeste, t. 12, Editorial MAPFRE, coll. « Colección Mar y América », , 314 p..
↑(es) Luis Conde-Salazar Infiesta, Manuel Lucena Giraldo, Atlas de los exploradores españoles : Viaje y Aventura, Barcelone, GeoPlaneta, , 313 p. (ISBN978-84-08-08683-3).
↑(es) Eduardo Estrella et Iván Cruz Cevallos, Flora huayaquilensis: La Expedición Botánica de Juan Tafalla a la Real Audiencia de Quito 1799-1808, t. 2, Ediciones Abya-Yala, coll. « Historia de las ciencias », , 103 p..
↑(es) José Antonio Rodríguez Esteban, Conmemoración de la expedición científica de Cervera-Quiroga-Rizzo al Sáhara occidental en 1886, Madrid, Madrid : Consejo Superior de Investigaciones Científicas, , 280 p. (ISBN978-84-00-08675-6, lire en ligne)