Une fondation se définit comme la partie d'un bâtiment ou d'un ouvrage de travaux publics qui assure la transmission dans le sol des charges (poids propre, forces climatiques, sismiques et charges d'exploitation) de celui-ci.
Les fondations d’un bâtiment représentent un enjeu essentiel de sa construction, car elles forment la partie structurelle qui assure sa portance et permet de contrôler les tassements dus aux charges qu'il applique au sol et les infiltrations dues à la présence éventuelle d'eau dans le terrain.
Suivant la capacité portante du sol, l'environnement de l'ouvrage à fonder, les forces mises en jeu et les tassements admissibles, le constructeur choisira une solution du type fondation superficielle, semi-profonde ou profonde, qui diffèrent par leur niveau de fondation, leur géométrie et leur fonctionnement.
La fondation est la partie inférieure du bâtiment qui a pour but de supporter les charges et les surcharges d'un bâtiment et de le transmettre dans le bon sol.
Les fondations varient selon la qualité du sol sur lequel le bâtiment doit être implanté, ainsi que selon la nature et la taille du bâtiment. Il est fortement recommandé que ce sol soit de bonne portance et peu sujet au tassement.
L'ingénieur chargé de l'étude des sols est un ingénieur géotechnicien. À partir d'un rapport géotechnique, il peut déterminer le type de fondation ou les renforcements de sol nécessaires et le niveau d'assise d'un ouvrage adapté au terrain en place.
Selon la hauteur d'encastrement D, c'est-à-dire l'épaisseur minimale des terres qui se trouvent au-dessus de la base de la fondation, et la largeur de la base B, on peut définir les fondations comme étant :
Note : si D/B augmente, le prix de la réalisation (le coût) augmente aussi.
Historiquement, le dimensionnement des fondations en France devait respecter la norme française DTU 13.12 qui impose un dimensionnement aux états-limites (ELU et ELS). Actuellement, ces études sont faites conformément aux règles de l'Eurocode 7 (norme NF EN 1997-1) et ses annexes nationales (NF EN 1997-1/NA). Pour les fondations superficielles, la norme NF P 94-261 est la norme d'application nationale de l'Eurocode 7 pour les fondations superficielles. Dans le cas des fondations profondes, la norme NF P 94-262 est la norme d'application nationale de l'Eurocode 7 pour les fondations profondes.
Lorsque l’on définit les situations de calcul et les états-limites, il convient de considérer les facteurs suivants :
Par ailleurs, les cycles de gel-dégel peuvent déstructurer le sol d’assise des semelles de fondation et c’est pourquoi il est impératif de construire les fondations à une profondeur « hors-gel » suffisante. Cette profondeur varie en fonction de la région à laquelle appartient la construction ainsi que de son altitude. La carte ci-contre indique en mètres la profondeur à respecter en France pour atteindre un niveau hors-gel pour une altitude entre 0 et 150 m. Pour chaque 200 m supplémentaires, on ajoute 5 cm à la valeur lue.
Selon la capacité portante du sol, les forces mises en jeu et les tassements admissibles, trois types de fondations sont envisageables : superficielle, semi-profonde et profonde.
Les fondations superficielles forment un type d'assise pouvant être mise en place sur des sols de bonne portance, c'est-à-dire capables de reprendre les charges du bâtiment en entraînant un tassement minimum[1]. Leur simplicité de réalisation et leur faible coût font de ce type de fondation les structures les plus courantes.
Selon la structure qu'elles supportent, les fondations superficielles peuvent porter différents noms :
Le niveau de sol sur lequel reposent les fondations superficielles est appelé « niveau d'assise », « fond de coffre » ou encore « fond de fouille ».
Différentes étapes sont nécessaires à la création de fondations superficielles[2] :
Lorsque la capacité portante du fond de coffre n'est pas homogène, la mise en œuvre d'un radier général sera une alternative économique aux fondations semi-profondes et profondes.
Les fondations profondes et semi-profondes sont des structures permettant de fonder un bâtiment en profondeur lorsque la couche superficielle de sol n'est pas suffisamment résistante pour employer des fondations superficielles : la reprise des charges se fait alors par la résistance du sol sous la base de la fondation (portance) à laquelle s’ajoutent les frottements latéraux exercés par le sol sur la fondation (résistance à l’enfoncement). Un exemple simple de ce phénomène est un parasol installé dans le sable : la résistance du sol augmente au fur et à mesure que le tube s’enfonce.
L’interaction entre la fondation et le sol fait alors intervenir la notion de « profondeur critique[3] » : au-delà de cette profondeur, la résistance sous la base de la fondation n’augmente plus, et la longueur de la fondation profonde devient alors le critère déterminant de son dimensionnement. C’est le cas des fondations profondes, généralement appliquées dans le cas d'un sol stable à une profondeur supérieure à 6–8 m.
Dans le cas de la fondation semi-profonde, la fondation se trouve au-dessus de cette profondeur critique, et le frottement latéral n’est plus prédominant dans la résistance au tassement. Le dimensionnement se fait alors au cas par cas selon la méthode des fondations superficielles ou profondes. Ce type de fondation, atteignant généralement une profondeur comprise entre 3 et 6 m, est utilisé lorsque des fondations superficielles ne peuvent être réalisées et que des fondations profondes ne sont pas nécessaires, ce qui évite un coût trop important.
Il existe de nombreux types de fondations profondes, qui diffèrent par leur mode d’installation et de fonctionnement. Les plus courants sont les fondations en pieux qui peuvent être battus, foncés ou forés (avec ou sans refoulement du sol). La technique de la paroi moulée est également très répandue, en particulier lors de la construction de fouilles (parking souterrains, tranchée couverte…), où elle possède également un rôle de paroi de soutènement.
D’autres techniques peuvent être utilisées comme fondations profondes : micropieux, jet-grouting, palplanches, etc. Lorsque les ouvrages d'infrastructure se trouvent soumis aux composantes horizontales des pressions hydrostatiques, la réalisation d'un cuvelage sera parfois nécessaire pour garantir l'étanchéité à l'eau (principe inverse de la piscine).
Ce type de fondation peut être utilisée dans le cas d'un sol stable en faible profondeur : des puits d'une profondeur suffisante pour se stabiliser sur la couche stable sont remplis de « gros béton » (un béton grossier dosé à environ 200 kg de ciment/m3). Bien souvent, ces puits peuvent être creusés à la pelle mécanique hydraulique, permettant ainsi à l'entreprise chargée de la réalisation du gros œuvre de réaliser l'ouvrage sans faire appel à une entreprise spécialisée, comme dans le cas de fondations profondes.
On a également souvent recours au système de puits et longrines préfabriquées. Dans ce cas, les longrines sont posées sur les plots ainsi créés et permettent de supporter le poids des murs. Elles se rejoignent au niveau de nœuds (clavetages).
En plus leur simplicité d’exécution, les fondations semi-profondes présentent aussi l'avantage de se prémunir contre le phénomène de gel et de dégel des sols.
Les techniques de renforcement des sols ont pour objectif d’améliorer in situ les caractéristiques d’un sol peu résistant afin de permettre l’emploi de fondations superficielles et ainsi éviter l'utilisation de fondations profondes ou semi-profondes.
Plusieurs catégories de techniques existent :
Les mouvements transversaux du sol lors d'un séisme peuvent créer des efforts de cisaillements très importants entre les fondations et l'ossature du bâtiment. Au lieu d'opter pour des fondations très résistantes et donc très onéreuses, l’ingénierie parasismique cherche plutôt à diminuer les interactions sol-structure en employant des matériaux qui amortissent les vibrations (isolement bas) : galets en caoutchouc, appuis néoprène (empilement de feuillets de néoprène et de plaques d'acier), etc.
Des techniques de renforcement des sols permettent également de prévenir les phénomènes de liquéfaction du sol qui peuvent survenir lors d'un séisme. Il faut néanmoins faire attention au mur porteur.
La semelle peut être soumise à différents efforts[6] :
Selon le règlement DTU 13.12, ces efforts ont plusieurs origines[6] :