Les fortifications de Königsberg, ville aujourd'hui nommée Kaliningrad, sont les fortifications de la ville prussienne de Königsberg, qui ont commencé à être construites lors de la construction du château de Königsberg par les chevaliers Teutoniques en 1255. La ville était en tête de pont, signifiant que ses fortifications s'étendaient des deux côtés du fleuve Pregel. La ville hébergeait la garnison militaire la plus puissante de Prusse.
Les fortifications se sont étendues au fil des siècles, s’agrandissant en même temps que les extensions progressives de la ville. Königsberg n'eut cependant pas souvent besoin de ses fortifications, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. La guerre, ainsi que l'ère soviétique qui s'ensuivit, a endommagé de nombreuses parties des fortifications, et leur protection n'a seulement commencé que dans les années 1960.
Entre 1355 et 1370 est construite la première enceinte autour de la ville médiévale de Königsberg. De plus, chacun de ses trois quartiers que sont Altstadt, Kneiphof et Löbenicht sont entourés de leurs propres murailles.
En 1626, la ville établit un plan de fortification, alors que le roi Gustave II Adolphe menace Königsberg et Pillau. Dès lors, une nouvelle ceinture est construite , entourant Königsberg et tous ses quartiers. La ceinture se compose de remparts, de 32 tours et ravelins, ainsi que de sept portes au nord du Pregel et de deux portes au sud du Pregel. Elle est complétée en 1657 avec l'achèvement de la forteresse de Friedrichsburg, qui garde l'entrée fluviale depuis la mer de la ville. Lorsque Pierre Ier le Grand mène sa Grande Ambassade, il il passe par Königsberg. Il y arrive le 18 mai 1697, et y reste jusqu'à fin juin. Il prend connaissance de l'urbanisme de la ville et de ses fortifications, dont de la forteresse de Friedrichsburg, et applique ces nouvelles connaissances à son retour en Russie en décidant de construire Kronstdat pour garder sa nouvelle ville de Saint-Pétersbourg.
Au XIXe siècle, avec l'expansion de la ville, un nouveau plan pour de nouvelles fortifications est établi. La construction commença en 1843, la première pierre étant posée le 15 octobre pour la caserne défensive Kronprinz. Cette deuxième ceinture fut dirigée par le général et ingénieur prussien Ernst Ludwig von Aster. De nombreux forts sont construits (l'entourage des fortins), avec aussi des portes, et un remblai au nord de la ville. Le fort de Friedrichsburg est amélioré tandis que deux tours, Donha et Wrangel, sont construites au sud-est et sud-ouest de l'étang supérieur.
Mais la fin du XIXe siècle et le début du XXe rende les fortifications de plus en plus dépassées par rapport à leur temps. Le maire Siegfried Körte, élu en 1903, souhaite percer les murailles afin de laisser places à des espaces verts. En 1906, la ceinture est percée pour la première fois au niveau de la tour Wrangel. En 1910, la forteresse de Friedrichsburg est vendue, et la majeure partie de celle-ci est détruite afin de laisser place au réseau ferroviaire nouveau. Cette même année, la ville achète 318 hectares de remparts à l'État pour 29 millions de marks. La porte de Tragheim est démolie en 1910, et celle de Steindamm en 1912, mais les autres portes survivent. Les murailles détruites laissent souvent places à des infrastructures modernes (gares, port, avenues).
Pendant la Première guerre mondiale, la ville reste à l'écart des combats, et subit ainsi aucun dommage.
L'élection de 1918 voit Hans Lohmeyer devenir maire de Königsberg. Il continue dans la lignée de son prédécesseur, dans le but de transformer les remparts en une ceinture verte de parcs. 602 hectares sont convertis en parc au cours de sa mandature jusqu'en 1933. Seuls les parties d'importance historique, comme les tours Donha et Wrangel et les forts sont préservées.
Lorsque la Seconde guerre mondiale éclate, les fortifications se résument aux différents forts, mais sans liens entre eux. En août 1944, la ville est presque entièrement détruite par les raids aériens, mais reste contrôlée par l'Allemagne nazie, tandis que les fortifications restent presque toutes intacts. Mais lorsque l'offensive de Prusse-Orientale commence, la ville se retrouve directement menacée par l'Armée rouge. La bataille de Königsberg commence le , la ville est alors une des dernières poches de résistance de l'Allemagne nazie. Mais malgré la prise en 3 jours de la ville, les forts ne subissent que peu de dégâts. L'artillerie n'arrive pas à pénétrer les murs épais tandis que les forts sont des cibles trop petites pour les bombardiers. Malgré la prise de la ville, les forts restent presque intacts.
Après la Seconde Guerre mondiale, la ville de Königsberg est renommée Kaliningrad tandis que la région devient l'oblast de Kaliningrad, sous contrôle soviétique. La plupart des forts sont repris par le ministère de la Défense, et serviront fréquemment de dépôts d'armes et de munitions. Les armes stockées proviennent principalement du matériel allemand récupéré après la prise de la forteresse.
À partir des années 1970 et 1980, les fortifications commencent à susciter un intérêt culturel. En 1974, le fort n°5 est placé sous protection de l'État en tant qu'objet patrimonial culturel d'importance fédérale. La tour Donha devient le Musée de l'ambre dans les années 1970, tandis qu'un restaurant est ouvert dans la tour Wrangel. De nombreux forts restent cependant sous le contrôle de la Défense jusqu'à la démilitarisation de la région dans les années 1990. Les fortifications sont alors pour certaines devenues des sites touristiques, tandis que d'autres ont été abandonnées. En 2007, presque toutes les fortifications encore non protégées sont classées Objets du patrimoine culturel d'importance régionale[1].
L'entourage des fortins est construit au XIXe siècle, à 5 kilomètres du centre de la ville, avec 12 grands forts et 3 petits. Son diamètre est de 13 kilomètres, sa longueur supérieur à 40. En moyenne, chaque fort est distant de 2 à 4 kilomètres. En moyenne, il y avait 200 à 300 soldats par fort avec 30 à 40 canons.
Fritz Gause, Die Geschichte der Stadt Königsberg in Preußen, 3 Volumes. 2./3. ergänzte Auflage. Böhlau, Cologne, Weimar, Vienne, 1996, (ISBN3-412-08896-X).