Ginette Michaud fait des études de médecine et un internat de psychiatrie. En 1950, elle fait une maîtrise et un DES de psychologie à la Sorbonne, puis obtient un diplôme de philosophie. Proche de Lucien Sebag et de Félix Guattari[1], elle commence en 1955 son travail à la clinique de La Borde avec Jean Oury[1]. Elle a également travaillé avec François Tosquelles[1] et participé à la mise en place du Groupe de travail de psychothérapie et de sociothérapie institutionnelles (GTPSI)[1]. Elle devient psychiatre en 1969, puis réalise un cursus d'enseignante-chercheuse qui la conduit à devenir professeur de psychopathologie et psychanalyse à l'université Paris Diderot[2]. Elle assure également des enseignements de psychiatrie à la faculté de médecine Broussais-Salpêtrière et est membre fondateur d’Euro-psy[1],[3].
Sur le plan clinique, elle a commencé sa formation clinique à L'IMP d'Herbaut [4] dans le Loir-et-Cher où elle travaille avec des enfants autistes et psychotiques, qu'elle prend en charge, individuelle et institutionnelle, selon les méthodes de Fernand Oury. Elle continue à travailler avec les enfants dans le service d'Horace Torrubia à PréMontré[4]. Dès son arrivée à la clinique de La Borde, elle a été confrontée à des patients psychotiques, depuis les grands malades chroniques jusqu'à de jeunes adolescents[5] dont la psychose n'était pas confirmée. En travaillant auprès de Felix Guattari, elle lui propose le terme de « transversalité »[6], terme que celui-là va développer progressivement[7].
À partir du cas d'Harriet qui maniait de façon complexe le transfert à travers les matériaux qu'elle sculptait, Ginette Michaud s'interrogea sur la place psychique de ces matériaux, et elle s'intéresse aux sujets qui utilisaient des matériaux solides pour exprimer leurs mouvements psychiques (bois, fer, pierre) elle introduit la notion des « paraphrènes » constructeurs[8],[7].
Figures du Réel. Clinique psychanalytique des psychoses, Préface de Jean Oury, Collection L'Espace analytique, Denoël, 1999, recension de Françoise Savelli, Le Carnet Psy, N° 50, p. 23-24, [lire en ligne]
Essai sur la schizophrénie et le traitement des psychoses, t. 1 L'impossible réalité, Toulouse, Éditions Érès, coll. « La clinique du transfert », , 286 p. (ISBN9782749203638), DOI : 10.3917/eres.micha.2005.01. [lire en ligne]
↑ a et bGinette Michaud, Ecoles buissonnières (Pédagogie, Psychiatrie, Psychanalyse), Paris, Gauthier-Villars, , 199 p. (ISBN2-04-010356-2, lire en ligne), p. 80-130
↑Ginette Michaud, Les mouvements psychotiques à l'adolescence (Chapitre 8), Figures du Réel, Dénoel, , 384 p. (ISBN2-207-24894-1), p. 175-205
↑François Dosse, Gilles Deleuze et Félix Guattari, Biographie Croisée, Paris, Découverte, 2007, p. 81.
↑ a et bGuattari, Felix, Psychanalyse et transversalité, Paris, Maspero, 1972.
↑Catherine Verney, « Le sinthome de pierre du facteur Cheval », communication pour la journée du 17/06/2010 sur "Le facteur Cheval"
↑Ginette (1932- ) Auteur du texte Michaud, Écoles buissonnières : pédagogie, psychatrie, psychanalyse : Ginette Michaud..., Gauthier-Villars, (lire en ligne)
Catherine de Luca-Bernier, « Logique du soin en psychothérapie institutionnelle », Le Coq-héron, vol. 206, no 3, , p. 98-106 (DOI10.3917/cohe.206.0098)
Catherine de Luca-Bernier, « La symbiose partielle », Psychothérapies, vol. Vol. 33, no 3, , p. 143-148 (DOI10.3917/psys.133.0143)
Catherine de Luca-Bernier, « La symbiose partielle, une dimension d'entre-corps dans l'approche thérapeutique des psychoses », Cliniques méditerranéennes, vol. 89, no 1, , p. 147-161 (DOI10.3917/cm.089.0147)
[compte-rendu] « Livres reçus », Le Coq-héron, vol. 180, no 1, , p. 164-170 (DOI10.3917/cohe.180.0164)
Ignacio Gárate Martínez, Conversations psychanalytiques [avec] François Tosquelles, Octave Mannoni, Michel de Certeau, Joël Dor, Maud Mannoni, Xavier Audouard, Ginette Michaud, Paris, éditions Hermann, (OCLC494136064)