Une goélette est un voilier équipé de deux à sept mâts, apparu entre le XVIe et le XVIIe siècle et qui connut son apogée aux XVIIIe et XIXe siècles. Elle se caractérise :
Ce gréement a été inventé par des marins hollandais au XVIe siècle sous le nom de Schoener (qui a notamment donné le terme anglais Schooner ou le mot allemand Schoner).
Un terme francophone n'apparut que tardivement en France, vers 1740, celui de « goëlette », probablement de « goéland »[1] par analogie avec l'aspect effilé de ces navires. L'utilisation de noms d'oiseaux de mer pour désigner des navires ou type de navire est en effet fréquente, comme la frégate qui est également un oiseau de mer.
En Polynésie française, le terme de goélette désigne de nos jours parfois les petits cargos et caboteurs modernes qui assurent les liaisons et le ravitaillement des différents archipels.
Les goélettes, apparues au XVIe siècle, sont des voiliers élégants, généralement équilibrés et bons marcheurs, et ne nécessitant pas un équipage très nombreux pour la manœuvre. Cependant, contrairement aux voiliers à gréement carré, elles ne pouvaient pas porter une grande surface de voiles, ce qui les limita à des rôles de cabotage ou de pêche hauturière, où leur manœuvrabilité faisait merveille.
Pour compenser ce désavantage tout en conservant une bonne maniabilité, les gréements en brick goélette et les goélettes à hunier sont utilisés. Ils incorporent un gréement mixte à voiles auriques et carrées.
Très utilisé à partir du XVIIIe siècle en Amérique du Nord[2] dans sa version à 2 mâts pour sa maniabilité et sa vitesse malgré des vents défavorables, et ceci grâce à ses voiles auriques, tout en conservant de bonne capacité de charge (cargaison ou hommes) pour un équipage minimal. Ces navires pouvaient également naviguer en eaux peu profondes et être armés d'assez nombreux canons de petit calibre, pour intimider les navires marchands. Au XVIIIe siècle ces navires furent utilisés dans des opérations militaires (embargo, piraterie), de transport (traite négrière, cargo)[3] et de pêche. Il était utilisé couramment pour la pêche à la morue près du Groenland, de l'Islande et de Terre-Neuve (à partir par exemple des ports de Paimpol et Fécamp en France).
L'apogée des goélettes survient à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle avec le développement de la marine de commerce dans des versions de goélette perfectionnées de grande taille à 3 mâts et plus.
Les services du pilotage de San Francisco, créés au milieu du XIXe (à l'époque de la ruée vers l'or) par des pilotes de la Côte Est, adoptèrent également ce gréement. Les goélettes militaires de la jeune marine des États-Unis jouèrent un rôle décisif dans la guerre de Sécession grâce à leurs qualités nautiques de premier ordre, notamment leur vitesse.
Sur la route du thé, où la vitesse était un facteur primordial pour le commerce, ce gréement équipa des navires de plus en plus grands, avec un nombre de mâts croissant de quatre à cinq puis six et jusqu'à sept, pour tenter de concurrencer la vapeur qui allait bientôt supplanter définitivement la voile.
Ce gréement, développé et optimisé pour une recherche de vitesse maximum tout en restant maniable par un équipage réduit pour les navires professionnels, a été adopté par la plaisance depuis la fin du XIXe siècle. On trouve de nombreuses goélettes de toutes les tailles, construites à toutes les époques et encore actuellement, et on trouve des associations de propriétaires de goélettes, très actives.
C'est la fameuse goélette America construite sur le modèle des goélettes pilotes de New York qui vint en 1851 arracher aux Anglais la coupe que les Américains dès lors baptisèrent coupe de l'America.
Les goélettes ont généralement deux mâts (mais peuvent en comporter jusqu'à sept). Le mât de misaine (à l'avant du navire) est plus court ou de même taille que le grand mât. Tous les mâts portent des voiles auriques (voiles au tiers, à cornes ou à livarde) ou triangulaires.
Classiquement, les goélettes présentent plusieurs voiles par mât : les grandes voiles sont auriques et les voiles supérieures sont triangulaires ("Gaff topsail" en anglais). Il est également fréquent d'observer un ou plusieurs mâts à voile unique triangulaire (gréement bermudien) ce qui est souvent le cas dans les bateaux modernes ou de petite taille.
La très grande majorité des goélettes ont une coque bois et 2 mâts mais il existe des goélettes à coque acier et à plusieurs mâts : jusqu'à 7 mâts. Le seul grand voilier en acier gréé en goélette à sept mâts, le Thomas W. Lawson eut une carrière très courte de cinq ans.
La goélette se distingue du ketch par son mât avant plus petit que le mât arrière (ou de même taille), tandis que le ketch a un mât à l'avant plus haut que le mât arrière (grand mât à l'avant, mât d'artimon à l'arrière). Ils sont tous deux à voiles auriques.
La goélette se distingue du brick par son gréement en voiles auriques, tandis que le brick est gréé en voiles carrées avec une brigantine à l'arrière.
Il existe des variantes de gréements voisins des goélettes :
Type de | Brick | Brigantin | Brick-goélette | Goélette à doubles huniers | Goélette à Hunier | Goélette ou Goélette franche |
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("brig" en anglais) | ("Brigantine" s.s. en anglais) | ("hermaphrodite-Brig" ou
"shooner-brig" ou "brigantine" s.l. en anglais) |
("double-topsail schooner" ou
"jackass brig" en anglais) |
("topsail schooner" en anglais) | ("schooner" en anglais) | |
Exemple de
Navire |
Types de goélettes | ||||
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Selon une autre classification, on pouvait vers le milieu du XIXe siècle distinguer trois types principaux de goélettes :
Exemples de goélettes visibles (navires anciens ou répliques) | |
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Exemples de goélettes musées |
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Exemples de goélettes disparues | |
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Parmi les plus connues, la goélette America qui donna son nom à la Coupe de l'America, ou concourent de nombreuses goélettes modernes.Autre goélette célèbre Pen Duick III de Tabarly.