Naissance | Gut Externbrock Empire allemand |
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Décès | |
Nom de naissance |
Hugo Lassalle |
Surnom |
Makibi Enomiya |
Nationalité |
Allemande, puis japonaise |
Formation |
Religions orientales, philosophie et théologie |
Activité |
Pédagogue, écrivain |
A travaillé pour | |
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Ordre religieux |
Hugo Makibi Enomiya-Lassalle, né Hugo Lassalle le à Gut Externbrock, en province de Westphalie et mort le à Münster (Allemagne), est un prêtre jésuite allemand, missionnaire au Japon où, devenu fervent adepte et précurseur du bouddhisme zen auprès des occidentaux, il obtient le titre de « Maître Zen » (Rōshi). Il est également un survivant du bombardement atomique d'Hiroshima (Hibakusha).
Fait citoyen japonais en 1948, il adopte alors le nom de Makibi Enomiya.
Le jeune Hugo entre dans la Compagnie de Jésus le . À la fin de la formation spirituelle et académique, durant laquelle il s’intéresse particulièrement aux mystiques médiévaux chrétiens, il est ordonné prêtre le . Deux ans plus tard, en 1929, il part comme missionnaire au Japon où bientôt il s’intéresse au bouddhisme et à ses coutumes religieuses. Il est vicaire de la paroisse d'Hiroshima et y conduit en 1943 sa première session de zen.
Le , la ville d'Hiroshima est détruite par une bombe atomique. Le père Lassalle est blessé et est rapatrié en Allemagne pour y être traité. Reçu en audience par le pape Pie XII en , il lui révèle son projet de construire à Hiroshima un sanctuaire-mémorial dédié à la paix dans le monde. L’architecte japonais Tōgo Murano en dessine les plans. Commencée en 1950, la « cathédrale-mémorial pour la paix mondiale » est consacrée le .
En 1956, Enomiya-Lassalle se place sous la direction du maître Harada Daiun Sogaku pour une initiation approfondie au bouddhisme zen. Deux ans plus tard, en 1958, il publie son premier livre (Zen, a way to enlightenment) qui suscite quelques interrogations au Saint-Siège. L’heure n’est pas encore à l’ouverture aux religions orientales.
À la mort de Harada en 1961, Enomiya-Lassalle devient disciple d’un proche de Harada, Yamada Koun. Ce dernier est très ouvert aux possibilités qu’offre le zen à la pratique chrétienne de méditation. Il affirme que le zen deviendra un jour un courant important de spiritualité chrétienne. L’ouverture aux religions non-chrétiennes du concile Vatican II (1962-1965) change l’atmosphère. Enomiya-Lassalle y participe lui-même comme conseiller-théologien de l’évêque d’Hiroshima. Fruit du concile le dialogue théologique et spirituel qu'il engage à Hiroshima avec des moines bouddhistes.
Grâce au soutien d'Enomiya-Lassalle, un nombre croissant de prêtres, religieux et religieuses s'ouvrent au zen. Vers la fin des années 1960, il reçoit son agrégation comme maître dans la secte Sanbō Kyōdan de Yamada, tout en continuant à professer et pratiquer ouvertement sa foi chrétienne. En , il fonde Shinmeitkutsu, un centre de méditation à Tokyo. Quatre fois l’an, jusqu’en 1986, il y dirige des retraites zen (sesshin) de sept jours. Mais il fait toujours une différence nette entre ces retraites zen et les Exercices spirituels suivant la méthode de Saint Ignace. Il est de plus en plus souvent invité en Europe pour y donner des « retraites Zen ». Il y encourage par ses conférences l’interaction entre spiritualités orientale et occidentale.
En 1985, il propose à Ama Samy, prêtre jésuite indien et maître zen, comme lui, de l’accompagner dans sa tournée européenne[1],[2].
A titre de reconnaissance pour son activité, la ville d'Hiroshima le nomme « citoyen d’honneur ».
Des raisons de santé le contraignent à quitter le Japon en 1987. Il meurt à Münster (Allemagne) le [3].