Elle participe à l'émergence du mouvement du Nouveau Réalisme[2]. À travers ses expositions, elle contribue à faire connaître certains artistes de l'avant-garde de la deuxième moitié du XXe siècle.
Iris Athanassiadis est issue d’une famille bourgeoise grecque. Elle vit à Athènes jusqu’à l’âge de 5 ans, où sa famille quitte son pays après la « Grande Catastrophe » de 1922. Au fil des voyages, Iris découvre Vienne et Paris. Elle s’engage pendant la Seconde Guerre mondiale dans la Résistance aux côtés de son mari, le producteur de cinéma Claude Clert, de qui elle divorce au milieu des années cinquante.
Dans le climat figé de la scène artistique française de l'après-guerre, les artistes contemporains ont du mal à émerger. La galeriste lance de nouveaux artistes et de nouvelles idées, ce qui va permettre l'émergence de nouveaux mouvements artistiques en France. Elle crée la sensation et le scandale sur la scène artistique parisienne entre les années 1950 et 1970.
En 1955, lors d’un voyage dans l'île de Mykonos, elle rencontre le sculpteur Takis[3]. Elle accepte d’ouvrir une galerie à Paris. En juillet de la même année, elle organise sa première exposition à la Galerie du Haut-Pavé à Paris, dirigée par le Père Vallée. Trois artistes grecs sont exposés : Takis, Karahalios et Tsingos.
Iris Clert ouvre sa propre galerie, en , au 3 rue des Beaux-Arts à Paris. Elle y présente entre autres les artistes Camille Bryen, René Laubiès et Asger Jorn. En 1957, elle fait la connaissance d’Yves Klein. De 1957 à 1960, aux côtés de Pierre Restany, elle est impliquée dans la promotion des Nouveaux Réalistes. De l’Exposition du Vide d’Yves Klein en 1958 à l’Exposition du Plein d’Arman en 1960, elle aide ces artistes à produire leurs créations[4],[5].
En 1962, Iris Clert transfère sa galerie rue du Faubourg-Saint-Honoré et présente successivement Gaston Chaissac, Ad Reinhardt, Pol Bury, Lucio Fontana, Yolande Fièvre, Bernard Quentin et Raymond Hains. En 1964, elle lance la « Biennale Flottante » à Venise. Elle conçoit l’Iris-Time, une revue artistique et pamphlétaire, qu’elle publiera jusqu’au début des années 1980. Malgré l’échec financier de sa galerie qu’elle ferme en 1972, elle acquiert le Stradart, « Le Poids Lourd Culturel », un camion Berliet dont le hayon, en plexiglas, fait office de cimaises ambulantes, et se lance à son volant dans un tour de France. En 1970, elle emménage dans une petite galerie en étage, rue Duphot, dans le quartier de la Madeleine[5].
Mémoires sonores d'Iris Clert : Coffret de six cassettes audio, entretiens avec Ralph Rumney. Avec la participation de Takis, Pierre Restany, Harold Stevenson…
Iris-Time, L'Artventure, éditions Denoël, 1978, réédité en 2003
Certaines informations figurant dans cet article ou cette section devraient être mieux reliées aux sources mentionnées dans les sections « Bibliographie », « Sources » ou « Liens externes » ().
« Du Stradart d'Iris Clert au Centre Pompidou Mobile. Expositions et Nomadisme “institutionnel” », Histoire(s) d’exposition(s) – Exhibitions’ Stories, Hermann, Paris, 2016, pp. 211-221.
« Iris Clert : réseaux et territoires d’une femme montreuse d’art », communication lors de la journée d'étude « Territoires et réseaux de création au féminin : visibilité et reconnaissance des réseaux de femmes », organisée le , université de Bourgogne, Centres Textes, Images, Langages et Centre Georges Chevrier. Publication : « Iris Clert ; The territory and networks of a female gallery owner Drawn from the exhibition Homage à Iris Clert, Grand Palais, Paris. Organised by Christiane de Casteras, June 1988 », Women in Art and Literature Networks, Cambridge Scholars Publishing, Newcastle-upon-Tyne, 2018, pp. 130-142.
« Iris Clert et la mise en œuvre de soi. "Fictionalisation", mythification et mystification », Pour de faux ? Histoire et fiction dans l’art contemporain, Sociétés et Représentations n° 33, Paris, Publications de la Sorbonne, printemps 2012, p. 145-1564
Fonds d'archives de la galerie Iris Clert, déposé à la bibliothèque Kandinsky du Centre Pompidou à Paris
Clément Dirié, Iris Clert, l'astre ambigu de l'avant-garde, Paris, Hermann, , 250 p. (ISBN979-1037002532)
Fonds : Galerie Iris Clert.- Archives de fonctionnement de la galerie. (1952-1984) [archives écrites et photographiques ; 57 boites, 9 fichiers, grands formats.]. Cote : GALCLER 1 - 115. Paris : Bibliothèque Kandinsky, Centre Pompidou (présentation en ligne).
↑Ces dates apparaissent dans la notice de la BNF. Selon les sources, la date de sa naissance est parfois indiquée comme non connue, parfois indiquée en 1917 ou en 1918. Voir René Passeron, « Clert Iris (morte en 1986)», Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 17 juillet 2015.
↑« Iris Clert », sur Centre Pompidou (consulté le )
↑Roxana Azimi, « Les « anthropométries » scandaleuses d’Yves Klein », Le Monde, (lire en ligne)
↑ a et bServin Bergeret, « La révolte d'Iris ou Iris Clert l'Anar-chic », Sciences humaines combinées. Revue électronique des écoles doctorales ED LISIT et ED LETS, no 9, (ISSN1961-9936, lire en ligne, consulté le )