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Académisme, orientalisme, néo-grec, mouvement néo-pompéien (d) |
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Jean-Léon Gérôme, né à Vesoul le et mort à Paris le , est un peintre et sculpteur français.
Membre de l'Académie des beaux-arts, il compose des scènes orientalistes, mythologiques, historiques et religieuses. À partir de 1878, il réalise des sculptures, la plupart polychromes, représentant des scènes de genre, des personnages ou des allégories.
Promu grand officier de la Légion d'honneur, Gérôme est distingué lors des différentes expositions universelles auxquelles il participe et fait figure de peintre officiel à la fin du XIXe siècle. Il devient professeur à l’École des beaux-arts durant près de quarante années, et forme plus de 2 000 élèves.
Considéré comme l'un des artistes français les plus célèbres de son temps, Jean-Léon Gérôme est l'un des principaux représentants de la peinture académique du Second Empire. Il a été un éminent professeur aux Beaux-Arts de Paris, formant de nombreuses générations d'élèves. Après avoir connu un succès et une notoriété considérables de son vivant, son hostilité violente vis-à-vis des avant-gardes, et principalement des impressionnistes, le fait tomber dans l'oubli après sa mort. Son œuvre est redécouverte à la fin du XXe siècle et connaît une postérité en devenant, entre autres, une source d'inspiration pour le cinéma[1].
Peintre prolifique, son œuvre est estimée à environ 600 tableaux, 60 sculptures et plusieurs centaines de dessins et d'études préparatoires[2].
Jean-Léon Gérôme est né le au no 9 de la rue du Centre (actuelle rue d'Alsace-Lorraine) à Vesoul, préfecture du département de la Haute-Saône[3]. Son père, Pierre Gérôme, est orfèvre et sa mère, Mélanie Vuillemot, est la fille d’un négociant. Mariés le 1er mai 1823, ses parents sont tous deux âgés de 23 ans à sa naissance[4].
Il étudie au collège de Vesoul, établissement scolaire qui prend son nom en 1907 (collège Gérôme), où il montre des talents naturels pour le dessin. Il obtient le baccalauréat en 1840, puis va poursuivre ses études à Paris en 1841. Par la suite, il devient l’élève du peintre Paul Delaroche et suit des cours aux Beaux-Arts. En 1842, il expose à Vesoul ses premiers tableaux : Esquisse de bataille, Chiens savants, Moines au lutrin[5],[6].
Il part en Italie au cours des années 1840 avec son maître Paul Delaroche. À son retour d'Italie, Gérôme se fait connaître au Salon de 1847 par son Jeunes Grecs faisant se battre des coqs (1846, musée d'Orsay, Paris), toile qui déjà illustre son souci du détail authentique et pour laquelle il reçoit la médaille d'or. Il devient alors chef de file d'un nouveau courant, le mouvement néo-grec, qui compte également parmi ses membres les peintres Jean-Louis Hamon et Henri-Pierre Picou[7]. Puis il change de genre et expose La Vierge, L'Enfant Jésus et saint Jean, et comme pendants, Anacréon, Bacchus et l'Amour. Gérôme obtient en 1848 une deuxième médaille. Cette même année, il peint La République dans le cadre du concours organisé pour trouver la figure peinte de la nouvelle république[8]. Il réalise ensuite : Bacchus et l'Amour ivres, Intérieur grec et Souvenir d'Italie (1851), Vue de Paestum (1852), Idylle (1853).
Gérôme effectue des excursions dans l'Empire ottoman, sur les bords du Danube en 1854 et en Égypte en 1857, tout en remplissant ses carnets de nombreux dessins. En 1855, il envoie à l'Exposition universelle Pifferaro, Gardeur de troupeaux, Concert russe et une grande toile représentant Le Siècle d'Auguste et la naissance de Jésus-Christ, acquise par le ministère d'État. Sa réputation augmente considérablement au Salon de 1857, où il expose sept tableaux d'un genre plus populaire, entre autres Suites d'un bal masqué[9].
En 1859, il envoie au Salon une Mort de César et deux petites compositions, pleines de détails érudits, l'une retraçant un détail de gladiateurs et intitulée Ave Cæsar, l'autre représentant Le Roi Candaule. L'année suivante, il expose La mort de César au Salon de Bruxelles de 1860[10]. À l'issue de cette exposition, il est élevé au rang de chevalier de l'ordre de Léopold[11]. En 1861, il fait paraître Phryné devant l'aréopage, Socrate venant chercher Alcibiade chez Aspasie, Les Deux Augures.
Au même Salon, il envoie une scène orientale, Le Hache-paille égyptien, et Rembrandt faisant mordre une planche à l'eau-forte. Ses meilleures œuvres lui ont été inspirées par le courant orientaliste, sur la base de sujets égyptiens ou ottomans : Le Prisonnier et le Boucher turc (1861), La Prière, La Porte de la mosquée El-Hasanein au Caire (1866), Le Charmeur de serpent (1879), Le Marché d'esclaves, Le Marché ambulant au Caire et Promenade du harem[12].
Dès 1862, ses toiles connaissent une large diffusion, notamment due au fait qu'il collabore avec Adolphe Goupil, un éditeur et marchand d'art renommé[7].
Le , il épouse Marie Goupil, fille d'Adolphe Goupil[13]. Ensemble, ils ont quatre filles : Jeanne (1863-1914), épouse du marchand d'art Étienne Boussod, Suzanne-Mélanie (1867-1941), épouse du peintre Aimé Morot, Blanche-Valentine (1878-1918), Juliette-Madeleine (1875-1907), épouse de l'éditeur Pierre Masson, et un fils, Jean-Armand Gérôme (1864-1891)[14].
En 1864, il devient professeur de peinture à l'École des beaux-arts de Paris. Il y enseigne avec Alexandre Cabanel et Isidore Pils. Le dessin constitue la base de son enseignement[15].
Il est élu à l'Académie des beaux-arts le 2 décembre 1865.
Il peint souvent des scènes historiques telles que Louis XIV et Molière (1863), La Réception des ambassadeurs du Siam à Fontainebleau (1865), L'Exécution du maréchal Ney (1868), L'Éminence grise (1873), Réception du Grand Condé à Versailles (1878), scènes qui privilégient la théâtralisation de l'anecdote et le goût du détail par rapport aux tableaux d'histoire traditionnels[7].
Gérôme arrive tardivement à la sculpture. Il commence sa carrière officielle de sculpteur à l'Exposition universelle de 1878 avec son groupe Les Gladiateurs, inspiré du groupe central de son tableau Pollice verso (1872), premier exemple des allers-retours permanents entre son œuvre peint et sculpté[7]. Suivent ses groupes Anacréon, Bacchus et l'Amour, et ses statues d'Omphale (1887) et de Bellone (1892) (cette sculpture polychrome en ivoire, métal et pierres précieuses, est exposée à l'Académie Royale de Londres et attira beaucoup l'attention), Tanagra. La polychromie est une caractéristique technique de ses sculptures. Gérôme parvient à ses fins soit en variant les matériaux comme dans son Bellone, soit en peignant directement la pierre à l'aide d'une cire teintée (Sarah Bernhardt, 1894-1901). Il entreprend aussi une série de sculptures de conquérants, travaillées dans l'or, l'argent et les gemmes : Bonaparte entrant au Caire (1897), Tamerlan (1898) et Frédéric le Grand (1899). C'est également à Gérôme que l'on doit le Monument au duc d'Aumale (1899) qui se trouve devant les grandes écuries à Chantilly. Il est l'auteur de L'Aigle blessé, monument érigé à Waterloo, à l'emplacement du dernier carré, deux ans après sa mort.
En 1888 il est membre du jury, dans la section « Dessins », de la troisième Exposition internationale de blanc et noir, en compagnie de Louis Français, Henri Pille, et Auguste Allongé[16].
Gérôme s'est souvent représenté dans ses propres tableaux en train de sculpter (Le Travail du marbre, 1895, Autoportrait peignant la Joueuse de boule, 1901-1902). Il existe également un certain nombre de photographies où il se met en scène devant ses propres œuvres[17].
Jean-Léon Gérôme connaît un large succès de son vivant, si bien qu'il a son buste dans la cour de l'Institut de France. Pourtant, à la fin de sa vie, sa farouche hostilité envers les impressionnistes, qu'il considérait comme « le déshonneur de l'art français[18] », contribue au déclin de sa popularité, notamment en France, connaissant en cela le sort réservé par les tenants du modernisme aux artistes représentatifs de l'académisme.
Gérôme meurt le dans son atelier et domicile, au 65 boulevard de Clichy dans le 9e arrondissement de Paris[19] et est inhumé au cimetière de Montmartre (18e division)[20].
Il est le beau-père du peintre Aimé Morot (1850-1913).
Parmi les œuvres les plus connues de Gérôme, nous retrouvons notamment Bonaparte devant le Sphinx, Cave canem, prisonnier de guerre à Rome, La Prière à la mosquée, Marchand de tapis au Caire...
Oublié de la fin de sa vie jusqu'au milieu du XXe siècle au profit de l'art moderne, Gérôme voit son œuvre être redécouverte à la fin du XXe siècle.
De nombreux musées conservent ses œuvres aux États-Unis, car des collectionneurs américains l'achetèrent de son vivant. Son influence a été déterminante dans l'esthétique des peplums du cinéma italien du début du XXe siècle et des superproductions hollywoodiennes des XXe et XXIe siècles[21].
L'œuvre de Gérôme a fait l'objet de multiples expositions à titre posthume. Un universitaire américain, Gerald Ackermann, a établi le catalogue de ses œuvres et organisé la première exposition à lui être consacrée, en 1981, à Vesoul, sa ville natale[22]. En conséquence, un grand nombre de ses œuvres sont visibles au musée Georges-Garret de Vesoul, et la municipalité donna son nom à un de ses collèges. En 2000, Hélène Lafont-Couturier a organisé une exposition ayant pour thème Jean-Léon Gérôme et son marchand de tableaux, Adolphe Goupil, à Bordeaux, New York et Pittsburgh. Une importante rétrospective lui a été consacrée à Paris au musée d'Orsay en 2010[23]. Une exposition lui a été consacrée au musée Anne-de-Beaujeu de Moulins en 2012, autour du tableau La Vérité sortant du puits, armée de son martinet, pour châtier l'humanité, qui est conservé dans ce musée[24].
Par ailleurs, une plaque commémorative a été apposée en son hommage sur la maison natale de Jean-Léon Gérôme à Vesoul.
Le peintre américain Jean Leon Gerome Ferris, dont le père était admirateur du travail de Gérôme, porte le nom du peintre français.
Élève de Paul Delaroche, Claude-Basile Cariage et de Charles Gleyre, Gérôme a eu à son tour de nombreux élèves, parmi lesquels :