Boucher juif de Cologne converti au catholicisme, il publie en 1505 sous le nom de « frère Strohmann, dominicain de Cologne » plusieurs pamphlets antijudaïques dont le plus célèbre était Handspiegel (Le Miroir à main) et exigeait de l'empereur Maximilien Ier un mandat pour la saisie et l'autodafé de tous les écrits des Juifs. Il n'aura de cesse de dénoncer les passages anti-chrétiens dans le Talmud et il demandait aussi l'interdiction de tous les livres en hébreu. L'archevêque de MayenceUriel von Gemmingen chargea en 1510 Johannes Reuchlin d'examiner quelle influence la littérature juive avait eue sur le christianisme. Cela amena Reuchlin à entrer en conflit, par écrits interposés, avec Pfefferkorn[1], d'où naquit une opposition féroce et durable entre les deux hommes, au cours de laquelle Reuchlin défendit sa prise de position contre la destruction des livres juifs dans un livre intitulé métaphoriquement Augenspiegel[2] (Bésicles, 1511).
↑(en) John Flood, « Books: David H. Price, Johannes Reuchlin and the Campaign to Destroy Jewish Books », Times Literary Supplement,
↑J.-Chr. Saladin, La bataille du grec à la Renaissance, Paris, Les Belles-Lettres, coll. « Histoire », (ISBN2251380477), « 9. L'affaire Reuchlin », p. 209-210