Fauteuil 12 de l'Académie française | |
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Président PEN club | |
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Président PEN Club français | |
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Cimetière du Père-Lachaise, Grave of Jules Romains (d) |
Nom de naissance |
Louis Henri Jean Farigoule |
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Gabrielle Romains (d) (de aux années 1930) Lise Romains (d) (de à ) |
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Distinctions | Liste détaillée |
Jules Romains, nom de plume de Louis Farigoule, né le à Saint-Julien-Chapteuil (Haute-Loire) et mort le à Paris, est un écrivain, philosophe, poète et dramaturge français.
Il est connu pour son cycle romanesque Les Hommes de bonne volonté, publié entre 1932 et 1946, une œuvre monumentale de 27 tomes qui suit l'histoire de la France entre 1908 et 1933. Sa pièce de théâtre Knock ou le Triomphe de la médecine connaît un grand succès.
Il est élu à l'Académie française en 1946.
Son père, Henri Farigoule (1855-1933), est né à Coubladour (commune de Loudes, près du Puy-en-Velay), sa mère Marie Richier à Saint-Julien-Chapteuil.
Fils unique, Louis Henri Jean, naît le dans la ferme de ses grands-parents maternels à la Chapuze, dans la commune de Saint-Julien-Chapteuil, où son père était instituteur.
Très attaché à la terre natale, il revient chaque été s'y ressourcer ; elle sert d'ailleurs de toile de fond dans plusieurs romans[1].
Son père rejoint Paris où il obtient en 1887 un poste d'instituteur à Montmartre à l'école de la rue Hermel[2],[3].
Élève du lycée Condorcet et de l'École normale supérieure, Louis Farigoule est agrégé de philosophie[4] en 1909. Ayant suivi des cours de physiologie à l'ENS, il effectue des expériences sur la vision extrarétinienne qui sont publiées sous son nom en 1919.
Ayant pris le nom de plume de Jules Romains, il est proche du groupe de l'abbaye de Créteil (groupe de l'Abbaye) fondé en 1906 par Charles Vildrac et Georges Duhamel, qui réunit, entre autres, l'écrivain René Arcos, les peintres Charles Picart Le Doux, Albert Gleizes et le musicien Albert Doyen. Avec eux, en 1912, il découvre la littérature de Jean-Pierre Brisset, qu'il fait couronner prince des penseurs.
Il échappe à la Grande Guerre en occupant un « obscur poste à l'arrière » loin du front.
Sa carrière l'emmène à Brest, Laon, puis au lycée de Nice (aujourd'hui lycée Masséna) où il enseigne la philosophie de 1917 à 1919[5].
En 1927, il signe la pétition (parue le dans la revue Europe) contre la loi sur l’organisation générale de la nation pour le temps de guerre, qui abroge toute indépendance intellectuelle et toute liberté d’opinion[réf. nécessaire]. Son nom côtoie ceux de Lucien Descaves, Louis Guilloux, Henry Poulaille, Séverine… et ceux des jeunes normaliens Raymond Aron et Jean-Paul Sartre.
En 1929, il achète une propriété à Saint-Avertin, près de Tours : le manoir de la Grand'Cour. Il y possède une vigne dont il tire un vin blanc qu'il offre fièrement à ses visiteurs ou hôtes de passage. Il y séjournera tous les étés et y écrira une grande partie de son roman fleuve Les Hommes de bonne volonté.
Entre 1935 et 1939, il participe au comité France-Allemagne, animé par Otto Abetz et Fernand de Brinon, plus par pacifisme que par convictions politiques. Il adhère dans le même temps à la Ligue internationale des combattants de la paix. Ses efforts en faveur du rapprochement franco-allemand lui valent d'être reçu par les personnalités nazies. Ses pièces sont jouées en Allemagne et ses ouvrages traduits. Il rompra en 1939. Avant cela, il publie en 1934 Le Couple France Allemagne, ouvrage consternant d'angélisme et de naïveté face à l'Allemagne hitlérienne[réf. nécessaire].
De 1936 à 1939, il préside le PEN club.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, soucieux de mettre un océan entre lui et les armées allemandes, il s'exile aux États-Unis (comme de nombreux intellectuels français[6],[7]), où il s'exprime parfois à la radio (Radio Boston ou Voice of America), puis à partir de 1941 au Mexique, où il participe avec d'autres réfugiés à la fondation de l'Institut français d'Amérique latine (IFAL) à Mexico.
Auteur polygraphe, il est élu à l'Académie française en 1946, au fauteuil 12, succédant à Abel Bonnard, lequel avait été radié l'année précédente pour indignité nationale.
En 1964, Jules Romains est nommé citoyen d'honneur de Saint-Avertin.
Il est à l'origine du concept d'unanimisme, dont il fut le principal représentant, et dont la gigantesque fresque Les Hommes de bonne volonté, odyssée de deux amis, Jallez et Jerphanion, l'écrivain et l'homme politique, racontée sur une période de vingt-cinq ans, constitue le plus remarquable exemple romanesque.
Après la guerre, il contribue de 1953 à 1971 au quotidien L'Aurore que dirige Robert Lazurick.
En , il cosigne l’Appel aux enseignants lancé par l'Institut d'études occidentales après la démission de Robert Flacelière de la direction de l'École normale supérieure[8]. Il meurt à Paris le 14 août 1972 à presque 87 ans. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (3e division)[9],[10] auprès de son épouse Lise décédée, quant à elle, en 1997.
Avec Paul Claudel, Maurice Garçon, Charles de Chambrun, Marcel Pagnol et Henri Mondor, il est une des six personnes élues le à l'Académie française lors de la deuxième élection groupée de cette année visant à combler les très nombreuses places vacantes laissées par la période de l'Occupation.
Élu face à Léon-Paul Fargue, il y remplace Abel Bonnard, toujours en vie mais radié de l'Académie pour faits de collaboration[11]. Ainsi, quand il est reçu le par Georges Duhamel, il ne prononce pas dans son discours l'hommage de son prédécesseur.
Après sa mort, il est remplacé à l'Académie française, en 1973, par Jean d'Ormesson.
Fresque romanesque constituée de 27 volumes, publiés régulièrement entre 1932 et 1946, Les Hommes de bonne volonté commence le , par une présentation de Paris et des principaux protagonistes, et se termine le .
Une plaque commémorative est installée 6 rue de Solférino (7e arrondissement de Paris), où il vécut de 1947 à 1972.
La rue Jules-Romains, dans le 19e arrondissement de Paris, lui rend hommage.