Située dans une région peuplée depuis le VIe siècle, la ville a été fondée vers l'an 1000 en tant que cité-état haoussa indépendante[1]. À la croisée de plusieurs routes caravanières trans-sahariennes, Kano prospéra grâce au commerce d'or, de cuir, d'ivoire, de sel, d'esclaves, etc.
D'après l'explorateur allemand Heinrich Barth qui y séjourna en 1851, cité par Edmund Dene Morel dans un de ses écrits journalistiques rapporté par Jules Marchal : « la province de Kano, avec son maïs et son cheptel pour l'alimentation de la population et son coton pour l'industrie, est le jardin de l'Afrique Centrale ; Kano doit être une des plus heureuses places du monde parce que sa grande industrie cotonnière n'y est pas le fait d'établissements gigantesques, mais de travail à domicile fournissant besogne et revenu aux familles. Morel y ajoute que les produits des tisserands et des teinturiers de Kano dépassent tout ce que Manchester peut produire. Il qualifie Kano de grande ville vibrant d'une force vitale industrielle unique en Afrique, entourée d'un mur de 15 milles, avec une population flottante évaluée à deux millions d'hommes, venant des coins les plus reculés de l'Afrique du Nord et de l'Est »[3].
Le , alors que Alu, le septième émir de Kano, est en voyage à Sokoto, une force armée britannique de 800 hommes s'empare de la ville pour l'intégrer au protectorat du Nigeria du Nord. Kano perd alors son influence politique au profit de Kaduna et ne la retrouve en partie qu'en 1967, quand le gouvernement indépendant crée l’État de Kano.
Kano connaît ensuite, à la fin du XXe siècle et début du XXIe siècle, un développement significatif, aidé par la mise en place d'infrastructures routières (qui débouchent quelquefois sur des allées terreuses), la construction de nouveaux lotissements ou «nouvelles villes» et l'essor du commerce et de l'agriculture dans la région[4],[5],[6].
La Gongony company ltd y a installé un des principaux sites de production du Bint el Sudan.
(de) Christoph Becker, Kano, eine afrikanische Grossstadt, Deutsches Institut für Afrika-Forschung, Hambourg, 1969, 184 p.
(en) Olawale Albert, Women and urban violence in Kano, Nigeria, Spectrum Books Limited, IFRA, Ibadan, 1996, 120 p. (ISBN978-2462-87-X)
(en) Adamu Mohammed Fika, The Kano civil war and British over-rule : 1882-1940, Oxford University Press, Londres, Ibadan, New York, 1978, 307 p.
(en) Roy Maconachie, Urban growth and land degradation in developing cities : change and challenges in Kano, Nigeria, Ashgate, Aldershot, 2007, 194 p. (ISBN978-0-7546-4828-4)
(en) D. J. M. Muffett, Concerning brave captains : being a history of the British occupation of Kano and Sokoto and of the last stand of the Fulani forces, A. Deutsch, Londres, 1964, 224 p.
(en) Rasheed Olaniyi, Community vigilantes in Metropolitan Kano : 1985-2005, Institut Français de Recherche en Afrique, IFRA-Ibadan, 2005, 86 p. (ISBN978-8025-12-9)
(en) Steven Pierce, Farmers and the state in colonial Kano : land tenure and the legal imagination, Indiana University Press, Bloomington, Indianapolis, 2005, 262 p. (ISBN0-253-34661-4) (texte remanié d'une thèse de doctorat)
(en) M.G. Smith, Government in Kano, 1350-1950, Westview Press, Boulder, Colo., 1997, 595 p. (ISBN0-8133-3270-2)
(fr) Ousmane Kane, Les mouvements islamiques et le champ politique au nord du Nigeria : le cas du mouvement Izala à Kano, Université Paris, 1993, (thèse de doctorat de Science politique)