Durant la trilogie et après sa conclusion, il participe à plusieurs pièces de théâtre à Broadway comme Amadeus (1981) ou The Elephant Man (1982-1983), mais la popularité de la franchise Star Wars affecte considérablement sa carrière. En 1991, il interprète le Trickster dans la série Flash de 1990 et reprend le personnage dans plusieurs de ses apparitions étalées sur près de trente ans. Durant cette décennie, il décide de se consacrer au milieu de l'animation ainsi qu'à la scène vidéoludique, et trouve un second souffle grâce à sa prestation du Joker dans la série animée Batman (1992-1994). Porté par le succès de la série, Hamill devient la voix du personnage dans nombreuses de ses adaptations jusqu'en 2024 ainsi que celle de plusieurs autres personnages, tels que le colonel Christopher Blair dans Wing Commander[Note 1] (1994-1997), Hobgoblin dans la série Spider-Man de 1994 (1995-1998) ou encore le Seigneur du feu Ozai dans la série Avatar, le dernier maître de l'air (2005-2008).
En 2015, trente ans après Le Retour du Jedi, il est de retour au premier plan en reprenant le rôle de Luke Skywalker, plus âgé, dans la troisième trilogie de Star Wars, dans laquelle son personnage fétiche est un allié majeur de l'héroïne Rey. En parallèle, ce regain de notoriété lui permet de multiplier les rôles dans divers projets, Hamill prêtant ainsi sa voix au troll Dictatious dans les séries Les Contes d'Arcadia (2017-2020), devient le nouvel interprète de la poupée Chucky dans Child's Play (2019), puis celui de Skeletor dans Les Maîtres de l'univers : Révélation (2021), ou plus récemment, prête sa voix à Art Rosebaum dans Invincible (2021-) et à Mervyn Pumpkinhead dans The Sandman (2022-).
Mark Richard Hamill est le fils d'un ancien capitaine de la US Navy, William Thomas Hamill (1926-2014) et de Virginie Suzanne (née Johnson, 1927-1998)[1], dans une famille de sept enfants, dont ses deux frères Will et Patrick, et ses quatre sœurs Terry, Jan, Jeanie et Kim[2]. Son père est d'ascendances anglaise, écossaise, galloise et irlandaise, et sa mère était d'ascendance française, suédoise et anglaise[3],[4]. Il a été élevé dans une famille catholique.
Après avoir grandi en Californie et au Japon, Mark Hamill fait des études d'art dramatique avant d'obtenir ses premiers rôles à la télévision. Il cite comme inspiration à son souhait de devenir acteur, les films de Laurel et Hardy qu'il regarde enfant. Déjà avant l'adolescence, il sait que « le showbiz, c'était ma voie »[5]. Il exerce un petit boulot à lʼAssociated Press[5].
Années 1970 et 1980 : Star Wars, une franchise inoubliable mais dont il est difficile de se détacher
Fan du film American Graffiti et souhaitant être acteur, il veut travailler avec George Lucas. Il vit alors avec Robert Englund qui lui recommande de faire le casting du prochain projet de Lucas[5]. Pour cette séance, il joue une scène un peu improvisée, sans indication du metteur en scène[5]. C'est finalement Marcia Lucas qui prend la décision de l'embaucher pour le rôle de Luke Skywalker, sans lui préciser que c'est le rôle principal et que « tout le film reposait sur [lui] »[5]. Ainsi, Mark Hamill devient l'une des têtes d'affiche aux côtés de Carrie Fisher et Harrison Ford du film Star Wars, épisode IV : Un nouvel espoir, premier volet d'une trilogie et premier opus de la franchise Star Wars qui connaît un succès planétaire[6],[7]. Durant le tournage, il est payé « au minimum du minimum »[8], mais il acquiert un statut de star en 1977 avec ce rôle.
En janvier 1977, un accident de voiture a pour conséquence une paralysie faciale qui limite son jeu d'acteur[9],[10],[11]. Dans le téléfilm Star Wars Holiday Special, produit en 1978, les lésions sur le visage de Hamill sont encore visibles, malgré un début de chirurgie esthétique, ce qui nécessite un maquillage et un éclairage spéciaux pour les camoufler. Aujourd'hui, l'assertion selon laquelle Lucas et Irvin Kershner adoptent l'idée d'introduire le personnage d'Hamill dans L'Empire contre-attaque à travers une scène où ce dernier se fait attaquer et capturer par une créature dans le but de crédibiliser ses cicatrices, est remise en question[12],[9],[10].
Mark Hamill est remarqué dans la comédie Corvette Summer en 1978, dans lequel il incarne le rôle principal de Kenneth, un jeune étudiant en carrosserie et mécanique automobile, qui ne vit que pour les voitures de luxe notamment les Corvettes (également nommées Stingray), reconnues dans les années 1970 aux États-Unis[6]. Il se fait également remarquer en 1980 pour son rôle du soldat Griff dans Au-delà de la gloire de Samuel Fuller[6]. La notoriété de son personnage de héros galactique bride sa carrière, son nom étant perpétuellement associé à son personnage de héros galactique[15] : il « n'a jamais réussi à se défaire de son image de Jedi » écrit la presse[16],[6]. Après quelques petits films, Mark Hamill disparaît de la scène cinématographique pendant toutes les années 1980 pour se consacrer au théâtre. Il précise plus tard que « Partout où j'allais, on voyait le personnage, pas l'acteur […] Après le premier Star Wars, on ne me proposait plus rien, et je me suis tourné vers le théâtre […] La critique a été cruelle[17]. » Il joue notamment la pièce Amadeus et Elephant Man[17][6]. Il se propose de jouer Mozart dans l'adaptation cinématographique dʼAmadeus mais le réalisateur Milos Forman le lui refuse sous prétexte que le public risque de voir Luke Skywalker être le jeune compositeur[6]. Il ne revient sur le grand écran qu'avec le film de science-fiction Slipstream : Le Souffle du futur en 1989.
Années 1990, 2000 et début 2010 : une nouvelle carrière loin des projecteurs
— Michael E. Uslan en 2021 pour le documentaire The Story of Batman The Animated Series
Au début des années 1990, il fait de nombreuses apparitions dans des séries B, ainsi que dans Le Village des damnés de John Carpenter[19], avant de trouver une nouvelle carrière dans l'animation et le jeu vidéo. Au-delà du cinéma à la filmographie finalement peu consistante, il effectue un nombre important d'enregistrements dans l'animation et le jeu vidéo, ce qu'il appelle sa « nouvelle carrière »[17].
Fan des comics, Mark Hamill a demandé à son agent d'être dans l'adaptation animée de Batman de 1992 pour jouer un méchant qui n'était pas encore apparu[20],[21]. Il s'est vu attribuer dans un premier temps le rôle de Ferris Boyle dans l'épisode Heart of Ice, pour lequel il a pris comme modèle Phil Hartman pour jouer les 2 facettes, la publique et la privée, du personnage[20],[21]. Souhaitant un rôle plus important et à la suite de sa performance, il a passé une audition pour le rôle du Joker qui devait être originellement interprété par Tim Curry avant que celui-ci se fasse écarter après avoir enregistré quelques épisodes[16],[22],[20],[21]. On lui a par ailleurs demandé de ne pas faire comme Jack Nicholson[20],[23],[24],[21]. Au départ, Mark Hamill pensait qu'une fois de plus son rôle de Luke Skywalker l'aurait recalé, mais il a finalement été choisi et d'après Andrea Romano(en), directrice chargée des comédiens, c'est son rire qui a scellé le choix[21],[20]. Il dit avoir puisé dans son interprétation de Mozart qu'il a joué dans la pièce de théâtre Amadeus pour les différents rires qu'il donne au personnage, expliquant que son rire est basé sur son humeur[21],[20]. Lors d'une interview pour les bonus de la série, il déclare : « Son rire devrait être comme un instrument de musique ; cela devrait en quelque sorte illustrer son humeur [...] Cela pourrait être inquiétant et intimidant ; il pourrait être jubilatoire avec un abandon sauvage. Mais je ne voulais pas d'un seul rire machinal. »[Note 2],[25] L'acteur se démarque également par le fait qu'il était constamment debout durant les enregistrements, alors que ses camarades de jeu étaient assis[18]. Kevin Conroy, qui interprète Batman, déclare qu'il n'aurait jamais pu être aussi bon s'il n'avait pas eu Mark Hamill, qui jouait ses répliques à ses côtés[18].
Il réalise également un film documentaire parodique Comic Book : The Movie en 2004 dans lequel il joue le rôle principal d'un fan de bande-dessinées nommé Donald Swan. Ce film contient plusieurs caméos d'acteurs ayant joué aux côtés de Hamill dans la trilogie Star Wars dont David Prowse (Dark Vador), Jeremy Bulloch (Boba Fett), Peter Mayhew (Chewbacca), etc.[27].
En 2011, il indique qu'il arrête la voix du Joker, sa dernière performance étant pour le jeu vidéo Batman: Arkham City pour lequel il glane un BAFTA Award[34],[35]. Il reprend malgré tout le rôle en 2012 pour l'expansion The Last Laugh. du jeu MMODC Universe Online[36].
Absent du jeu Batman: Arkham Origins dans lequel il est remplacé par Troy Baker qui joue une version plus jeune du Joker, il reprend néanmoins son rôle du « Clown Prince du crime » de manière inattendue pour le jeu Batman: Arkham Knight en 2015, ce dernier étant la conclusion de la saga Batman Arkham[38]. L'année suivante, c'est dans le jeu Batman: Arkham VR qu'il lui prête sa voix[29].
Depuis le milieu des années 2010 : de nouveau sur le devant de la scène
Mark Hamill retrouve en 2014 l'univers de Star Wars, dans un premier temps en participant à l'épisode final de la série d'animation Star Wars: The Clone Wars dans lequel il donne voix à Dark Bane[39]. Le Mark Hamill accepte la proposition de Disney de retourner dans la saga[16] : il est officialisé dans Le Réveil de la Force[40], tout comme Harrison Ford, Carrie Fisher, Peter Mayhew, Anthony Daniels et Kenny Baker de la première trilogie Star Wars. Il fait un régime, du sport, perd 24 kg : « Tout ça pour quoi ? Pour deux secondes à l'écran, juste le temps d'enlever une capuche ! » dit-il[16],. Effectivement, bien qu'il soit le sujet central de ce nouveau film (Luke Skywalker a disparu, le Premier Ordre et la Résistance fouillent la galaxie pour le retrouver), il n'y apparait que dans la toute dernière minute, juste avant le générique[6]. Malgré tout, il conserve auprès des fans une véritable vénération[16].
Il est en revanche un des acteurs centraux du film suivant Les Derniers Jedi de Rian Johnson. Finalement, il considère que « c'est parfois un peu pesant, ce rôle »[17], même s'il assume totalement les obligations liées à la promotion du film, entre autres auprès des fans[16]. En 2018, il reprend une nouvelle fois le personnage, mais cette fois-ci pour de l'animation, prêtant ainsi sa voix dans la série Star Wars : Forces du destin[41].
En 2020, lors du dernier épisode de la saison 2 de The Mandalorian, pour faire apparaître Luke Skywalker, le visage rajeuni de Mark Hamill a été incrusté sur celui du comédien Max Lloyd-Jones tandis que la voix du personnage est celle de Mark Hamill recréée grâce à l'application Respeecher[43],[44]. En 2022, ce procédé est réitéré dans la série Le Livre de Boba Fett.
En mai 2024, il est annoncé reprendre le rôle du Joker dans le jeu de combat MultiVersus qui réunit plusieurs personnages appartenant à Warner Bros. Discovery[58].
En juillet 2024[59], il doit reprendre l'iconique rôle du Joker de la série Batman de 1992 dans le film d'animation Justice League : Crisis on Infinite Earths Partie 3, conclusion de l'univers partagé Tomorrowverse[60]. Le film marque probablement les adieux de l'acteur au personnage qui a relancé sa carrière puisqu'il ne souhaite plus l'interpréter à cause de la mort de Kevin Conroy en , son partenaire de jeu et ami pendant plus de trente ans, comme il l'explique en durant une interview avec le magazine Empire : « Ils m'appelaient et me disaient : « Ils veulent que tu fasses le Joker », et ma seule question était : « Est-ce que Kevin est Batman ? ». S'ils disaient oui, je disais : « J'en suis »[...] Nous étions comme des partenaires. Nous étions comme Laurel et Hardy. Sans Kevin, il ne semble pas y avoir de Batman pour moi. »[Note 3],[61].
En , Mark Hamill épouse Marilou York, une hygiéniste dentaire, dans un mariage civil privé[62] ; de cette union naissent trois enfants : Nathan (né en ), Griffin (né en ), et Chelsea Elizabeth (née en )[63].
Par ailleurs, Nathan Hamill est né au cours de la production de L'Empire contre-attaque ; il apparaît dans un caméo dans le premier épisode de la prélogie Star Wars, La Menace fantôme, en jouant l'un des gardes royaux de Naboo[64].
Le 3 mai 2024, veille du Star Wars day, Hamill participe au briefing de Joe Biden à la Maison blanche et le qualifie de président « le plus performant de toute (sa) vie sur le plan législatif[65] ».
Il participe ensuite au Zoom « Comics for Kamala » où des humoristes et vedettes soutiennent la candidature de Kamala Harris, candidate démocrate à la présidentielle de 2024[66].
↑Citation originale : « His laugh should be like a musical instrument; it should sort of illustrate his mood,” [...] “It could be ominous and intimidating; it could be gleeful with wild abandon. But I didn’t want to just have one rote laugh.” »
↑Citation originale : « They would call and say, « They want you to do Joker », and my only question was, « Is Kevin Batman? » If they said yes, I would say, « I’m in »[...]We were like partners. We were like Laurel and Hardy. Without Kevin there, there doesn’t seem to be a Batman for me. »