Naissance |
Comté d'Allegheny, en Pennsylvanie (États-Unis) |
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Décès |
(à 96 ans) New York (États-Unis) |
Activité principale | Chorégraphe, danseuse |
Style | Danse moderne |
Lieux d'activité | New York |
Années d'activité | 1916-1987 |
Formation | Denishawn School |
Maîtres | Ruth Saint Denis |
Élèves | Merce Cunningham, Paul Taylor, Twyla Tharp |
Récompenses | American Dance Festival Award (1981) |
Distinctions honorifiques | National Medal of Arts (1985) |
Œuvres principales
Martha Graham, née le dans le comté d'Allegheny (Pennsylvanie, États-Unis) et morte le (New York), est une danseuse et chorégraphe américaine. Elle est considérée comme l'une des plus grandes innovatrices de la danse moderne et par conséquent l'une des fondatrices de la danse contemporaine.
Elle naît en 1894 en Pennsylvanie. Son père est médecin aliéniste. En 1908, sa famille s'installe en Californie. C'est là qu'elle a l'occasion de voir danser Ruth Saint Denis dans les années 1910, et qu'elle commence à s'intéresser à la danse[1]. Envisageant une carrière de danseuse, elle se forme à la Cumnock School of Expression, à Los Angeles[1]. Elle entre à la Denishawn School en 1917, et a son premier grand rôle en 1920 dans Xochilt[1]. En 1925, elle commence à enseigner la danse à la Eastman School of Music à Rochester, avant de fonder sa propre école. En 1926, elle fonde sa propre compagnie, The Martha Graham Dance Company, à laquelle participèrent un certain nombre de danseuses (la troupe étant exclusivement féminine jusqu'en 1938), dont Sophie Maslow, Anna Sokolow, Jean Erdman et Jane Dudley, qui toutes quatre rejoignirent ensuite le New Dance Group, plus ou moins impliqué dans le mouvement des droits civiques. Cette troupe est pendant des années uniquement féminine. Elle ne s'ouvre aux hommes qu'à partir de 1938, année où le danseur Erick Hawkins, qui va devenir son époux, les rejoint. Merce Cunningham y fait ses armes d’interprète, de 1935 à 1940[2].
Son style unique de danse moderne est le reflet de l'art moderne de son époque. Ses créations la rendent très vite célèbre pour les innovations qu'elle apporte à la danse moderne. Figure importante de la danse moderne, on lui doit une technique fondée sur la respiration, la contraction et la détente du corps, ainsi que de nombreuses œuvres comme Lamentation en 1930[1], Cave of the Heart en 1946[1] ou encore The Rite of Spring en 1984[2]. Elle mesurait 1 mètre 60 mais paraissait souvent plus grande sur scène grâce à des costumes qu'elle avait le goût de choisir.
Elle décide d’arrêter de se produire sur scène en 1969, à 75 ans. « Plus que tout être humain, un danseur meurt deux fois : la première, physique, quand le corps puissamment entraîné ne répond plus… », confie-t-elle[2].
Elle eut comme élève la future star internationale Madonna[3], qu'elle retrouvera en 1990[4]. Madonna lui rendra hommage en intitulant son quatorzième album studio "MadameX"[5].
En 1981, elle reçoit le tout premier American Dance Festival Award pour l'ensemble de sa carrière. En 1998, le magazine américain Time a désigné Martha Graham comme la « danseuse du siècle » et l'une des personnalités les plus importantes du XXe siècle.
Jusqu'à un âge très avancé, Martha Graham a accompagné les membres de sa troupe dans leurs tournées à travers les États-Unis et le reste du monde, pour superviser leur travail. On l'a ainsi vue, en juillet 1987, apparaître en fin de représentation, pour une ovation debout, sur la scène dressée dans la Cour d'honneur du palais des Papes, lors d'une série de représentations données dans le cadre du Festival d'Avignon[6].
Martha Graham s'est engagée quant à elle sur la voie d'un langage chorégraphique narratif basé sur les contractions et les relâchements autour du bassin, centre de toutes les pulsions. Son travail est très influencé par la psychanalyse. Elle parle beaucoup de désir féminin, de la façon dont il est vécu. Il n'y avait que des femmes dans sa compagnie jusqu'en 1938 où Merce Cunningham et Erick Hawkins (en) ont dansé avec elle. Elle questionne également l'identité américaine, les grands espaces et revisite les mythes antiques.
Le schéma narratif de ses pièces est assez classique, comme dans Night journey où Jocaste rêve du drame d'Œdipe. Le corps de ballet incarne la femme matriarcale par des danses flamencas, les danseurs s'engagent dans un duo de rapprochement érotique, on sent dans le corps de ballet une atmosphère de drame, d'oppression. Mise en avant des cages thoraciques en signe de délivrance.
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En 1984, le ministre de la Culture Jack Lang la nomme chevalier dans l'Ordre de la Légion d'Honneur lors d'une cérémonie au palais Garnier. Elle reçoit en 1990 le prix Geoffrey-Beene du Conseil des créateurs de mode américains.