Roi de la Grenade (en) King of Grenada | ||
Armoiries de la Grenade. | ||
Titulaire actuel Charles III depuis le (2 ans, 2 mois et 17 jours) | ||
Création | ||
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Titre | Sa Majesté | |
Mandant | Système héréditaire | |
Durée du mandat | Permanent | |
Premier titulaire | Élisabeth II | |
Résidence officielle | Government House[1] (Saint-Georges) |
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Liste des monarques de la Grenade | ||
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La monarchie grenadienne est le régime politique en vigueur à la Grenade, dans lequel un monarque héréditaire est le souverain et le chef d'État du pays. L'actuel monarque de la Grenade est le roi Charles III, qui est également roi de quatorze autres royaumes appelés royaumes du Commonwealth. Comme le monarque ne demeure pas à la Grenade, il délègue ses fonctions au gouverneur général de la Grenade (actuellement Dame Cécile La Grenade, depuis le ).
Bien que la personne du monarque soit partagée avec 14 autres États souverains du Commonwealth, les monarchies de ces pays sont séparées et juridiquement distinctes. En conséquence, le souverain est officiellement titré roi de la Grenade et, à ce titre, lui et les autres membres de la famille royale assument diverses fonctions publiques et privées dans le pays, et au nom de la Grenade à l'étranger. Le roi Charles III est cependant le seul membre de la famille royale à jouir d'un rôle constitutionnel. Si certaines fonctions appartiennent au seul monarque, la plupart de ses pouvoirs sont exercés par le gouverneur général.
Les origines historiques de la monarchie grenadienne résident dans le colonialisme britannique, lorsque le Royaume-Uni a étendu son empire et a établi, au XVIIIe siècle, des colonies dans différentes parties du monde[2],[3]. Progressivement, ces colonies reçoivent la souveraineté sur leur administration. Par le Statut de Westminster de 1931, tous ces États obtiennent une position complètement égale au sein du Commonwealth. Plusieurs anciennes colonies considèrent encore le monarque britannique comme leur souverain et sont aujourd'hui des royaumes du Commonwealth. En plus d'être le chef d'État nominatif de ces pays, le monarque est d'ailleurs le chef du Commonwealth. Bien que partageant le même souverain, les royaumes du Commonwealth sont des États indépendants les uns des autres, chacun possédant sa propre Couronne[3].
Pendant la période du Gouvernement révolutionnaire populaire, la Grenade est demeurée un royaume du Commonwealth ; la reine Élisabeth II a ainsi été, de 1979 à 1983, le chef d'État officiel d'un pays communiste[4].
Le souverain est théoriquement investi des pouvoirs d'un monarque constitutionnel, mais dans les faits, la quasi-totalité de ces pouvoirs est exercée par le gouverneur général de la Grenade, représentant du roi, qui agit uniquement sur avis du Parlement et du gouvernement. Par conséquent, comme d'autres pays du Commonwealth, le pays est une monarchie parlementaire. Quelques fonctions doivent néanmoins être remplies spécifiquement par le monarque (par exemple donner la sanction royale à la nomination du gouverneur général) ou réclament à la fois l'accord du monarque et celui du gouverneur général. Pour toutes les questions relatives à la Grenade, le souverain est conseillé uniquement par les ministres de la Couronne grenadiens[5]. En outre, le roi n'intervient jamais directement dans les affaires politiques[3].
Charles III possède officiellement un titre différent dans chacun de ses royaumes. Le titre du roi à la Grenade est le suivant[6],[7] :
« Charles the Third, by the Grace of God, King of the United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland and of Grenada and His other Realms and Territories, Head of the Commonwealth. »
« Charles Trois, par la grâce de Dieu, roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord et de Grenade et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth. »
La succession au trône se fait par primogéniture absolue, conformément aux dispositions de l'Acte de succession à la Couronne de 2013 ainsi que de l'Acte d'Établissement de 1701 et de la Déclaration des droits de 1689. Ces textes, bien que votés à l'origine par le Parlement du Royaume-Uni, font partie du droit constitutionnel de la Grenade. L'héritier du trône britannique héritera donc également de la Couronne grenadienne. L'héritier est actuellement le prince William, qui devrait devenir roi de la Grenade à la mort de son père[3].
No | Portrait | Nom | Début de règne | Fin de règne |
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1 | Élisabeth II ( – ) |
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2 | Charles III (né le ) |
En cours |
La reine Élisabeth II se rend à la Grenade pour la première fois accompagnée du prince Philip dans le cadre de sa tournée des Caraïbes en 1966[8]. Le couple royal visite la capitale du pays, Saint-Georges, où une régate de voile a alors lieu dans le port. Durant sa visite, la reine plante un arbre et assiste à une exposition agricole et à un spectacle de variétés[8]. En 1985, la reine ouvre le Parlement de Grenade à Saint-Georges et assiste à une cérémonie d'investiture ainsi qu'à une « présentation culturelle »[8].
En 2016, le prince Harry effectue une visite officielle à la Grenade lors d'une tournée des Caraïbes au nom de la reine[9].
Lors du référendum constitutionnel de 2016 (en), une proposition visant, entre autres, à supprimer les références au monarque dans le serment d'allégeance a été rejetée par 57 % des électeurs[10],[11]. Deux ans plus tard, un autre référendum visant à remplacer le Comité judiciaire du Conseil privé de la reine par la Cour caribéenne de justice comme ultime cour d'appel du pays échoue avec 55,20 % des votants défavorables à ce projet[12].
Alors que le Premier ministre, Dickon Mitchell, a fait part de son souhait que la Grenade devienne une république sous sa direction[13], un sondage réalisé par Lord Ashcroft avant le couronnement de Charles III en révèle que 56 % des Grenadiens soutiennent le maintien de la monarchie, contre 42 % en faveur d'un régime républicain[14].