Neil Gaiman naît le à Portchester, dans une famille juive originaire de Pologne[1]. Son arrière grand-père paternel quitte Anvers pour émigrer au Royaume-Uni avant 1914[2]. Son grand-père s'installe à Portsmouth et fonde une chaine d'épiceries. Son père David Bernard Gaiman est promoteur immobilier, sa mère, née Sheila Goldman, est pharmacienne[1]. Neil a deux jeunes sœurs, Claire et Lizzy. En 1965, sa famille déménage à East Grinstead, où ses parents ont étudié la dianétique au Centre de scientologie local. Son père est devenu une sommité dans le milieu scientologue ; une de ses sœurs travaille pour l'église de scientologie à Los Angeles. Neil lui-même n'est pas un scientologue tout en se disant solidaire de la religion de sa famille[1].
Dans sa jeunesse, il est très attiré par les comics. Après avoir vu certains de ses manuscrits refusés par plusieurs éditeurs, il commence en 1984 une carrière de journalisme qu'il abandonne trois ans plus tard. Il écrit alors son premier livre, la désormais très recherchée biographie du groupe Duran Duran (1984) ainsi que de nombreux articles pour Knave magazine(en). Il fait ses débuts littéraires en pastichant des auteurs qu'il aime : la biographie de Douglas Adams dans le style de Douglas Adams (1988), la nouvelle We Can Get Them for You Wholesale dans le style de John Collier, ou bien plus tard Study in Emerald (2004, récompensé par le prix Hugo) dans le style de H.P. Lovecraft[1]. Il trouve finalement son propre style à l'âge de 26 ans en écrivant le roman graphique Violent Cases, illustré par Dave McKean, dont l'histoire reprend un épisode de son enfance[1].
Son intérêt pour les comics renaît lorsqu'il découvre, en 1984, le Swamp Thing d'Alan Moore, qui était alors en train de transformer le comic book en une œuvre littéraire à dimension psychologique[1]. Profitant de son statut de journaliste, il se met à fréquenter les congrès de fantasy. C'est ainsi qu'il rencontre Alan Moore, qui l'initie à la technique du roman graphique[1]. Gaiman rédige pour DC Comics la mini-série Orchidée noire, publiée en 1987. L'année suivante, Karen Berger, rédactrice en chef de DC Comics l'invite à créer sa propre version de Sandman, en réinventant un mensuel qui avait été populaire en 1974-76. Gaiman publie 75 numéros de Sandman entre 1988 et 1996.
Il a eu trois enfants avec son ex-femme Mary McGrath. Dans les années 1990, il s'installe avec elle dans une maison victorienne au Wisconsin, en pleine campagne[1]. American Gods (2001) résulte du choc culturel qu'il a alors éprouvé en quittant l'Angleterre pour les États-Unis : il imagine que les immigrants apportent avec eux les divinités de leur pays d'origine pour ensuite les abandonner au fil des ans[1].
Il épouse Amanda Palmer le . Le couple annonce son divorce en novembre 2022[4].
Depuis 2013, il attire l'attention du public sur le problème des réfugiés et travaille à aider ces derniers. En , il est nommé Ambassadeur de bonne volonté du HCR par l'Agence des Nations-Unies pour les réfugiés[5].
En juillet 2024, le média britannique Tortoise révèle dans un podcast[6] que Neil Gaiman — qui se présentait publiquement comme un homme féministe, qui disait « croire les victimes » — est accusé par deux femmes d'agressions sexuelles. Les faits se seraient déroulés en 2002 et 2022 ; il est notamment question de « pénétrations sexuelles violentes et dégradantes » d'après l'une des victimes[7],[8],[9]. Le même mois, une troisième femme accuse également l'auteur de comportements jugés déplacés[10]. Deux nouvelles victimes se déclarent début août[11],[12],[13], et fin août, Tortoise livre le témoignage d'une sixième victime[14].
Alors que le podcast de Tortoise est très téléchargé, peu de grands médias relayent l'enquête, peut-être, selon les hypothèses d'Arrêt sur images, parce que l'information est tombée pendant l'été, parce que la stratégie médiatique de Gaiman est de ne pas prendre la parole sur le sujet, ou parce qu'il est protégé par son aura littéraire[15]. Il dément les faits[15], mais Disney interrompt l’adaptation de son livre L’Étrange vie de Nobody Owens à la suite de ces accusations[16].
Mini-séries : La vie n'a pas de prix (Death: The High Cost of Living, 1993) et Le Choix d'une vie (Death: The Time of Your Life, 1996). Dessins de Chris Bachalo
Neil Gaiman's Only the End of the World Again (Oni Press), 1994.
Les Éternels, série en 6 numéros paru en septembre 2007 en français, aux éditions Panini. Avec l'aide de John Romita Jr au dessin, Neil Gaiman réexamine les personnages de Jack Kirby et définit le concept d'immortel.
L'Étrange Vie de Nobody Owens (The Graveyard Book, 2008) - Publié en français en 2009 aux éditions Albin Michel Jeunesse. Roman pour la jeunesse qui remporte en 2009 la médaille Newbery (prestigieux prix américain pour une œuvre de fiction jeunesse) et le prix Hugo[19]. Il remporte également en 2010 la médaille Carnegie (prestigieux prix anglais pour une œuvre de fiction jeunesse), devenant ainsi le premier ouvrage à remporter les médailles Newberry et Carnegie.
Odd et les Géants de glace (Odd and the Frost Giants, 2008) - Publié en français en 2010 aux éditions Albin Michel Jeunesse.
Par bonheur, le lait (Fortunately, the Milk, 2013) - Publié en français en 2015 aux éditions Au diable vauvert, illustré par Boulet.
La Belle et le Fuseau (The Sleeper and the Spindle, 2014) - Publié en français en 2015 aux éditions Albin Michel Jeunesse avec des illustrations de Chris Riddell puis dans le recueil Signal d'alerte.
Pourquoi notre futur dépend des bibliothèques, de la lecture et de l’imagination : une conférence sur le devoir de chaque citoyen d'exercer son imagination et de pourvoir à ce que les autres exercent la leur. Trad. de l'anglais par Patrick Maurel. - Au diable vauvert, 2014.
Pas de panique ! - Douglas Adams et le Guide du voyageur galactique (Don't panic - Douglas Adams and the Hitchhiker's Guide to the Galaxy, 2002) - Publié en français en 2004 aux éditions Folio SF. Histoire de la création du Guide du voyageur galactique, feuilleton radiophonique, puis livre et série télévisée en Angleterre, écrit par Douglas Adams.
Who Killed Amanda Palmer: A Collection of Photographic Evidence par Amanda Palmer et Neil Gaiman, Eight Foot Music, juillet 2009.
L'art compte : Parce que votre imagination peut changer le monde (Art Matters: Because Your Imagination Can Change the World, 2018) - Publié en français en 2020 aux éditions Au diable vauvert
Vu des pop cultures : Essais, discours et textes choisis (The View from the Cheap Seats: Selected Nonfiction, 2016) - Publié en français en 2022 aux éditions Au diable vauvert.
↑(en-GB) Liam Kelly, « He was a poster boy for progressive causes. Then Neil Gaiman was hit by sex abuse allegations », The Telegraph, (ISSN0307-1235, lire en ligne, consulté le )
Dana Goodyear, « Kid Goth. Neil Gaiman’s fantasies », The New Yorker, (lire en ligne)
(en) Jacob Lewis, « Gaiman, Neil », dans M. Keith Booker (dir.), Encyclopedia of Comic Books and Graphic Novels, Santa Barbara, Grenwood, , xxii-xix-763 (ISBN9780313357466), p. 243-244.