Parc de Bruxelles | |
L'entrée Ducale du parc de Bruxelles | |
Géographie | |
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Pays | Belgique |
Subdivision administrative | Région de Bruxelles-Capitale |
Commune | Bruxelles |
Quartier | Quartier de la Cour |
Altitude | entre 61 et 66 m |
Superficie | 11 ha |
Histoire | |
Création | 1775 |
Personnalité(s) | Barnabé Guimard et Joachim Zinner |
Caractéristiques | |
Type | jardin à la française |
Gestion | |
Propriétaire | Ville de Bruxelles |
Ouverture au public | gratuite de 7 à 21 h[1]. |
Protection | Patrimoine classé (1971) |
Lien Internet | www.bruxelles.be |
Accès et transport | |
Stationnement | gratuit : place des Palais payant : parking Loi |
Gare | Bruxelles-Central ligne 0 : IC S P |
Métro | Arts-Loi Parc Trône |
Tramway | Parc, Palais |
Bus | Ducale |
Localisation | |
Coordonnées | 50° 50′ 40″ nord, 4° 21′ 50″ est |
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Le parc de Bruxelles (en néerlandais : Warandepark) anciennement appelé Parc royal[2] (ce dernier se trouve en réalité à Laeken, face au Domaine royal et au Château royal et est accessible par l'avenue du Parc royal) est un parc public du centre bruxellois dans le quartier de la Cour d’environ 11 hectares et classé au patrimoine de la Région de Bruxelles-Capitale depuis le .
La création du parc coïncide avec celle de la place Royale, édifiée à partir de 1775 sur les ruines du château des ducs de Brabant, situé au sommet du Coudenberg et appelé communément depuis l'incendie qui l'a ravagé en 1731, « l'Ancienne Cour » ou « la Cour brulée ».
Remanié et agrandi sous Jean III de Brabant et ensuite sous Philippe le Bon, le château était entouré de la place des Bailles, clôturée, et, à l’arrière, d’un parc divisé en deux parties : le grand parc ou warande, réserve à gibier (voir garande) qui s’étendait, à la fin du règne de Charles Quint, jusqu’à la rue de Louvain et aux remparts situés porte de Namur ; le petit parc, situé dans le vallon du Koperbeek, entre l’arrière du palais et le bois. Celui-ci comprenait un jardin d’agrément privé, dénommé au fil de ses réaménagements successifs, tantôt « Feuillée », tantôt « Labyrinthe » par évocation des berceaux de verdures, portiques et bassins du labyrinthe de Corinthe. Sur le versant opposé, un vignoble, une orangerie et des volières d’oiseaux exotiques et, dans le reste du vallon, un jardin de fleurs et un étang agrémentaient l’ensemble.
Le château est la proie des flammes dans la nuit du 3 au . L’incendie a pris dans les cuisines où l’on préparait des confiseries pour le prochain bal. Il laisse derrière lui un champ de ruines et un parc délaissé. D’aucuns proposent une reconstruction partielle du site, mais l’argent manque.
Pour le vingt-cinquième anniversaire de son installation comme gouverneur des Pays-Bas autrichiens, les États de Brabant souhaitaient ériger une statue à Charles de Lorraine. Le prince de Starhemberg, ministre plénipotentiaire de l’impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, proposa de l’installer sur la place, devant les ruines arasées pour l’occasion. Dans la foulée, il suggéra d’étendre la place, de la border d’édifices réguliers et de remanier le parc. L’impératrice donnait son accord le , à condition que la Ville de Bruxelles en assume le financement. Ardues, les négociations aboutiront à la signature de deux conventions, l’une pour la place, l’autre pour le parc. La Ville assurait le financement des voiries limitrophes tandis que le gouvernement prenait l’aménagement du parc à sa charge.
La volonté du concepteur du plan du quartier, Barnabé Guimard assisté, pour l’aménagement du parc, de Joachim Zinner, était de faire, du quadrilatère formé par le parc, un point central de réorganisation du quartier environnant en le dotant de bonnes communications avec la ville en expansion. Les travaux s’étaleront de 1776 à 1783. Tout est aplani et refait : 1 218 arbres sont abattus pour tracer les nouvelles allées en patte-d’oie qui relient le Palais de justice de Bruxelles, le Palais royal de Bruxelles, le palais de la Nation et la place du Trône.
Mais en 1793, les occupants révolutionnaires français le ravagent et abattent sauvagement les statues et les bustes des empereurs romains dont on l’avait orné.
La Ville de Bruxelles, qui gère le parc dès 1797 avant d’en devenir propriétaire par arrêté royal du , s’attache à réparer les dégâts et repeuple bientôt le parc de statues et de bustes actuels. À court d’argent, elle organise aussitôt une souscription publique au terme de laquelle la direction de l’entretien du parc est confiée aux trente plus généreux donateurs. Les résultats dépassent largement les attentes et les mécènes victorieux délèguent sept représentants qui constituent la commission du parc.
Lors de la révolution d’indépendance de la Belgique, le parc sert de refuge à l’armée hollandaise assiégée par les insurgés du 23 au , date de sa retraite vers Anvers.
Victime des outrages du temps, le parc a fait l’objet d’une campagne de restauration en profondeur qui s’est achevée en 2001. Des arbres ont été abattus et replantés, les taillis revivifiés, les chemins et les pelouses recoupés et refaits, le mobilier rajeuni et les kiosques du côté du Palais royal reconstruits.
Selon l'ASBL bruxelloise Alias, le parc royal de Bruxelles, et plus particulièrement les vestiges du vallon du Koperbeek, serait un lieu de prostitution masculine et de maraude sexuelle[3].
Le parc Royal, qui est en fait un grand rectangle aux angles coupés, est conçu selon les principes de l’architecture classique tout en conservant un caractère forestier. La composition géométrique est déterminée par les contraintes urbanistiques des rues avoisinantes que les allées du parc prolongent.
Les cheminements, qui occupent près de la moitié de la superficie, comportent trois grandes allées en patte-d’oie, entrecoupées de deux allées transversales assurant la liaison entre les rues Royale et Ducale d’une part et le bas de la ville d’autre part. L’axe de l’allée droite de la patte-d’oie est déterminé par la place Royale, elle-même décalée par rapport à la rue Royale en raison de la présence d’un coude des anciens remparts et de la nécessité de maintenir des voiries préexistantes. Enfin, une allée extérieure agrémentée de tilleuls palissés entoure la totalité du parc.
C’est un dessin en patte d'oie couramment utilisé dans le tracé des jardins paysagers depuis le XVIIe siècle.
Certains auteurs ont voulu voir des symboles maçonniques dans ce tracé — le compas notamment — ajoutant comme preuve les lettres V. I. T. R. I. O. L. qui forment une phrase initiatique de la maçonnerie, situées sur le mur au fond du parc, mais cet argument s'effondre quand on sait que ces lettres sont le reste d'une installation placée là lors d'une exposition d'œuvres d'art au Parc de Bruxelles de juin-[4]. Ce dernier détail n'est pas suffisant pour écarter complètement cette hypothèse[5] si l'on tient compte du fait que le prince de Starhemberg, le concepteur du plan d'ensemble du parc, était membre de la Loge Minerve aux Trois Palmiers de la Stricte Observance Templière. Sous le gouvernement de Charles Alexandre de Lorraine, il eut les pleins pouvoirs. Albert de Saxe-Teschen, le successeur de Charles de Lorraine en 1781, était également membre de la Stricte Observance et Protecteur des Rites rectifiés. Il faisait partie de la même Loge que Starhenberg. Apparenté à ce dernier, le Prince Wenceslas Antoine de Kaunitz, Chancelier d’État de Marie-Thérèse d'Autriche, était membre affilié de la Loge L'Heureuse Rencontre à Bruxelles. Enfin, le sculpteur principal du Parc et du fronton allégorique du Palais de la Nation, Gilles-Lambert Godecharle, était lui aussi Franc-maçon. Sur un refus de Joseph II, un obélisque du même Godecharle, orné de Minerve, Hermès et l'Abondance et protégé par huit sphinges ne prit jamais place au milieu du bassin rond. Il devait constituer la dernière pierre de tout l'édifice. Houdon, membre de la Loge des Neuf Sœurs devait en sculpter le bassin principal "qui doit faire parler le monument". Le timbre dit du premier jour du bicentenaire des Amis Philanthropes (1998), qui reprend un plan du parc de 1790, semble confirmer l’hypothèse du Parc de Bruxelles maçonnique[6].
Au carrefour des trois chemins, près de l’entrée principale située en face du Parlement, une place circulaire est ornée d’une fontaine depuis 1855. Il s’agit d’un monument à l’ouvrage d’adduction d’eau dont Bruxelles venait de se doter pour assurer l’alimentation en eau courante de ses habitants. Les sources étaient captées au-delà de Braine-l'Alleud. Ce site a inspiré plus d’un artiste puisqu’il fut question d’y édifier un mémorial à Marie-Thérèse et Joseph II, un obélisque en souvenir de Waterloo ou de la révolution belge. Ils ont trouvé place ailleurs.
Les hautes futaies bordées de taillis, les arbres d’alignement le long des allées et les deux grands salons de verdure du côté de la place des Palais, donnent à l’ensemble un caractère forestier un peu austère. Des plantations ordonnées enserrent des bosquets à la façon des cabinets de verdure, de Versailles, de Beloeil et d’ailleurs. Toutes les tentatives pour implanter des parterres de fleurs ont échoué.
La résistance opposée régulièrement par le public lorsqu’il est question du renouvellement des massifs a contrarié leur régénération depuis l’aménagement du parc. À titre d’exemple, il a fallu attendre que l’orme, qui dominait les autres essences au parc Royal, ait totalement disparu lors de la dernière épidémie de graphiose de l'orme en 1979, pour remplacer les 360 arbres morts par du tilleul, du chêne et du hêtre.
À partir de 1781, on commence à entourer le parc de grilles interrompues par des portes monumentales, flanquées de piédestaux ou de piédroits ornés de sculptures aux motifs cynégétiques de Gilles-Lambert Godecharle. Trois d’entre elles ont été offertes par l'abbaye de Cambron dans le Hainaut. La clôture en fer forgé sur plinthe moulurée en pierre bleue sera complétée grâce à une souscription publique de 1849 à 1851. Ses plans sont dessinés par l’architecte du quartier Léopold, Tilman-François Suys.
Du côté de la place des Palais, deux dépressions de terrain de huit mètres de profondeur surprennent le visiteur. Vestiges de l’ancien parc, les bas-fonds n’ont pas été entièrement comblés au moment de l’aménagement. L’ampleur de la tâche a fait reculer ses concepteurs. Aussi ont-ils été dessinés en jardins à l’anglaise et clôturés. En 1830, ils serviront d’abri et de tombeau aux troupes hollandaises acculées par les insurgés. Au fil du temps, leur réputation de lieu de perdition, théâtre en plein jour de scènes contraires aux bonnes mœurs, aboutira à leur fermeture au public. Le mur de soutènement, surmonté d’une balustrade, est ajouté en 1907 par l’architecte de Léopold II, Henri Maquet, qui, au mépris de l’opposition de la Ville, avait tenté d’amputer encore le parc au profit de la place des Palais. Celle-ci avait pourtant été élargie de 30 mètres, trois années auparavant, pour dégager la nouvelle façade du Palais royal et permettre l’aménagement des jardins qui la bordent. Fâchée, la Ville obtiendra la condamnation en justice du conseiller du roi.
Sur le mur de droite, se trouvent sept lettres en fer forgé « V.I.T.R.I.O.L. », tandis qu'à gauche, on trouve en miroir « L.O.I.R.T.I.V. ». Ces lettres sont l'abréviation de Visita Interiora Terrae Rectificando Invenies Occultum Lapidem (« Visite l'intérieur de la Terre et en te rectifiant tu trouveras la pierre cachée »). Ces inscriptions sont tout ce qui reste sur place d'une exposition d'œuvres d'art (Parc de Bruxelles) de juin-.
Le parc de Bruxelles contient une soixantaine de sculptures inspirées de la mythologie gréco-romaine. Elles proviennent, pour la plupart, du parc du château de Tervueren dont elles ont été déplacées au moment de la mort de son propriétaire, Charles de Lorraine. Payant un lourd tribut aux guerres, au vandalisme et à la pollution, elles ont, pour la plupart, été remplacées par des copies.
Originellement, les statues étaient peintes dans des tons gris ou pierre de France. Ce n’est qu’à partir de 1921 que, cédant à une mode, un programme de décapage systématique a été mis en place.
Sous le parc de Bruxelles se dissimule un abri anti-aérien, dont l'emplacement fut sans doute déterminé par la proximité du Parlement et du Palais royal. Construit en 1939, il était destiné à abriter le Centre Général de Renseignement et d'Alerte, qui s'occupait de la surveillance de l'espace aérien belge. Au cours de la Seconde guerre mondiale, l'endroit fut utilisé par l'occupant allemand, pour centraliser l'activité des équipes de radiogoniométrie qui travaillaient à repérer les postes émetteurs de la Résistance. Au cours de la Guerre froide, l'endroit fut aménagé en abri antiatomique, puis, à partir de 1960, affecté à la Protection civile pour actionner les commandes des sirènes de prévention à destination de la population tous les premiers jeudis du mois. Le lieu, accessible depuis le Cercle Gaulois, est actuellement désaffecté.
Ci-dessous, quelques-uns des arbres remarquables du parc répertoriés par la Commission des monuments et des sites :
nom français | nom latin | cir. en cm |
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Platane à feuilles d'érable | Platanus x hispanica | 345 |
Marronnier commun | Aesculus hippocastanum | 325 |
Érable sycomore | Acer pseudoplatanus | 304 |
Platane d'Orient | Platanus orientalis | 290 |
Hêtre d'Europe | Fagus sylvatica | 283 |
Frêne commun | Fraxinus excelsior | 222 |
Érable plane | Acer platanoides | 202 |
Micocoulier d'Amérique | Celtis occidentalis | 126 |
Zelkova du Japon | Zelkova serrata | 106 |