Patrice Desbiens est originaire de Timmins en Ontario[1]. Après des études secondaires au Collègue du Sacré-Cœur de Timmins, Patrice Desbiens devient journaliste à L'Express de Toronto[2].
Comme auteur, il signe des textes dans plusieurs revues et périodiques dont Estuaire, Exit, Le Sabord, Hamilton, Express, La Souche, Réaction, Alive Press, Poetry Toronto Newsletter, Steak Haché ainsi que Rauche[2].
En 1985, Patrice Desbiens est finaliste pour le Prix du Gouverneur général (pour Dans l'après-midi cardiaque). Il obtient la même année, le Prix du Nouvel-Ontario[2].
Que ce soit en tant que poète, conteur ou musicien, Desbiens est actif sur la scène littéraire et participe à des lectures publiques[2]. Il fait notamment la tournée de Trésor de la langue de René Lussier présentée dans plusieurs maisons de la culture de Montréal, à Paris, puis en Belgique. En 1999, René Lussier réalise deux disques inspirés de cette collaboration avec Patrice Desbiens : Patrice Desbiens et Les Moyens du Bord et La grosse guitare rouge[2],[4].
En poésie, Patrice Desbiens publie plus d'une trentaine de recueils dont Amour ambulance (Écrits des Forges, 1989), Bleu comme un feu (Prise de parole, 2001), Hennissements (Prise de parole, 2002), En temps et lieux (L'Oie de Cravan, 2007), Décalage (Prise de parole, 2008), Un pépin de pomme sur un poêle à bois (Prise de parole, 2011), Vallée des cicatrices (L'Oie de Cravan, 2015) ainsi que Sous un ciel couleur cayenne (Prise de parole, 2017)[5],[6],[7],[8],[9],[10],[11].
L'œuvre poétique de Patrice Desbiens s'inscrit dans le mouvement du pays et de l'identité de la littérature franco-ontarienne, souvent interprétée comme l'expression de la condition de minoritaire. Il présente l'effort et l'originalité de la situation linguistique, dans L'espace qui nous reste (1979)[14] :
« je vis à toronto ontario j'ai un larousse de poche avec 32 000 mots. je trébuche sur ma langue. ma langue se détache de ma bouche. elle se trotille, elle frémit comme un chien mourant sur la rue yonge. »
Patrice Desbiens décrit l'Ontario français comme un milieu inhospitalier, notamment dans le recueil Sudbury , « cette ville qui nous écrase », « qui nous mange comme un cancer », « qui nous arrache les ailes ». Héritier de la Beat Generation, Desbiens emprunte au jazz une syntaxe éclatée, mais rythmée, de même qu'une expression populaire et contestataire[15],[16].
La poésie de Patrice Desbiens offre un ton ironique qui passe, entre autres, par l'usage de métaphores[17]. L'écriture prosaïque, concise et répétitive de Patrice Desbiens conduit la professeure Lucie Hotte à qualifier cette approche d'« esthétique de la pauvreté »[18]. Élizabeth Lasserre parle quant à elle d’une « rhétorique du quotidien » afin de décrire l’écriture du poète, en ce sens où la notion de quotidien affecte tous les aspects de son œuvre[19].
Un pépin de pomme sur un poêle à bois, précédé de Grosse guitare rouge, précédé de Le pays de personne, Sudbury, Prise de parole, 1995, 205 p. (ISBN2-89423-056-7)
La fissure de la fiction, Sudbury, Prise de parole, 1997, 49 p. (ISBN2-89423-077-X)
Rouleaux de printemps, Sudbury, Prise de parole, 1999, 95 p. (ISBN2-89423-106-7)
Bleu comme un feu, Sudbury, Prise de parole, 2001, 67 p. (ISBN2-89423-107-5)
Hennissements, Sudbury, Prise de parole, 2002, 103 p. (ISBN2-89423-142-3)
Grosse guitare rouge, musique de René Lussier, Sudbury, Prise de parole, 2004, 1 livre, 1 disque. (ISBN2-89423-164-4)
En temps et lieux 3 : le dernier cahier, Montréal, L'Oie de Cravan, 2009, 57 p. (ISBN978-2-922399-57-8)
Poèmes anglais, suivi de, Le pays de personne, suivi de, La fissure de la fiction, Sudbury, Prise de parole, 2010, 223 p. (ISBN9782894232477)
Un pépin de pomme sur un poêle à bois, Sudbury, Prise de parole, 2011, 59 p. (ISBN9782894232583)
Pour de vrai, Montréal, L'Oie de Cravan, 2011, 60 p. (ISBN9782922399660)
Sudbury (poèmes 1979-1985) : L'espace qui reste, suivi de, Sudbury : textes 1981-1983, suivi de, Dans l'après-midi cardiaque, Sudbury, Prise de parole, 2013, 266 p. (ISBN9782894239070)
Les abats du jour, Montréal, L'Oie de Cravan, 2013, 71 p. (ISBN9782922399813)
Rouleaux de printemps, Sudbury, Prise de parole, 2015, 76 p. (ISBN9782894239391)
Vallée des cicatrices, Montréal, L'Oie de Cravan, 2015, 57 p. (ISBN9782922399967)
Le quotidien du poète, Sudbury, Prise de parole, 2016, 56 p. (ISBN9782894239698)
Sous un ciel couleur cayenne, Sudbury, Prise de parole, 2017, 58 p. (ISBN9782897440848)
En temps et lieux : les cahiers complets, Montréal, L'Oie de Cravan, 2017, 135 p. (ISBN9782924652084)
La cuisine de la poésie présente: Patrice Desbiens, Prise de parole, cassette audio, 1985.
Patrice Desbiens et les moyens du bord (avec René Lussier, Guillaume Dostaler, Jean Derome et Pierre Tanguay), Ambiance Magnétique, AM 065, CD, 1999, Durée totale: 57:47.
Grosse guitare rouge (musique de René Lussier), Sudbury, Prise de parole, 2004, 1 livre & 1 disque audio.
↑David Cantin, « Le poète comme improvisateur », Le Devoir, , p. D26.
↑Rachel Leclerc, « Patrice Desbiens, Robert Berrouët-Oriol », Lettres québécoises : la revue de l’actualité littéraire, no 135, , p. 39–40 (ISSN0382-084X et 1923-239X, lire en ligne, consulté le )
↑Ève Dumas, « Patrice Desbiens, poète jour et nuit », La Presse, , p. D6.
↑Dominic Tardif, « Poésie - Patrice Desbiens : partout et nulle part », Le Devoir, , p.F1.
↑Thierry Bissonnette, « Diagonales du fou », Le Devoir, , p. f3.
↑Louis Bélanger, « Patrice Desbiens : des mots, des choses », Spirale N° 174,, , p.13.
↑ a et bHugues Corriveau, « Le déroutant Patrice Desbiens », Le Devoir, , p. F5.
↑ a et b« Prix et distinctions », Lettres québécoises : la revue de l’actualité littéraire, no 91, , p. 54–54 (ISSN0382-084X et 1923-239X, lire en ligne, consulté le )
↑ ab et cAudrey Harvey, « Patrice Desbiens », sur L'encyclopédie canadienne / The Canadian Encyclopedia, (consulté le )
↑Yvette Bénayoun-Szmidt, « Littérature francophone en Ontario. De l'histoire et de l'écriture », Globe : revue internationale d'études québécoises, vol. 6, no 1, , p. 65-84 (lire en ligne)
↑Karen Joannette, La métaphore et la comparaison ironiques dans quatre recueils de Patrice Desbiens (mémoire de maîtrise en langue et littérature françaises), Montréal, Université McGill, , 112 p. (lire en ligne)
↑Élizabeth Lasserre, « Écriture mineure et expérience minoritaire : la rhétorique du quotidien chez Patrice Desbiens », Études françaises, vol. 33, no 2, , p. 63-76 (lire en ligne)
↑Brigitte Haentjens, « Patrice Desbiens, un grand écrivain : son ironie protège du désespoir », Liaison, no 40, , p. 5–5 (ISSN0227-227X et 1923-2381, lire en ligne, consulté le )