Fils de Germain Pierre Marie Louis Du Plessis-Pégasse, propriétaire, et de Françoise Julienne de la Barre de Nanteuil, son épouse, Paul Du Plessis-Pégasse[Note 1] naît à Châteaugiron en 1819[1].
Il publie, sous le nom de Paul Duplessis, plusieurs romans d'aventures, ainsi que de nombreuses poésies populaires et pièces de théâtre.
Dans Les Chercheurs d'or du Sacramento, Paul Duplessis met en scène la ruée vers l'or en Californie[2]. Selon Simon Jeune, il s'agit d'un « mélodrame insignifiant »[3].
Émile Chevalet, écrivain contemporain de Duplessis, juge ainsi le roman de Duplessis intitulé Les Boucaniers : « Voilà un roman qui se lit avec la même voracité que les Trois Mousquetaires ou Monte-Christo et qui est traité absolument dans les mêmes conditions. Dire cela, c'est faire à la fois l'éloge et la critique des Boucaniers »[4].
Dans son roman Les Mormons, en plusieurs volumes et atteignant 1600 pages, Paul Duplessis raconte l'enlèvement de deux sœurs parisiennes par les mormons et leur délivrance par leur frère. Ce roman est l'occasion de décrire l'Ouest américain et les mœurs des mormons[5],[6],[7].
Paul Duplessis voyage au Mexique, dans la Sonora, ce qui nourrit ses récits, qui peuvent être considérés comme participant d'une préfiguration de l'intervention française au Mexique[8],[9]. Il met à profit l'intérêt du public français pour la Californie et le Mexique pour y situer les aventures de ses personnages des Aventures mexicaines, de La Sonora et du Batteur d'estrade[3].
Dans Les Peaux-Rouges, on trouve un ensemble de récits d'aventures et de guerres indiennes[5]. On y rencontre également des animaux sauvages comme le grizzly, dépeint comme particulièrement cruel[10].
Les romans d'aventures de Paul Duplessis s'inscrivent dans un courant, également illustré par Gustave Aimard, qui se situe dans le sillage de Fenimore Cooper et offre aux lecteurs français une Amérique rêvée, que les Français s'approprient par l'imaginaire[11]. C'est dans ses romans, comme dans ceux d'Émile-Henri Chevalier et de Gustave Aimard et dans les récits de Gabriel Ferry et de Louis-Xavier Eyma, que se constitue l'image que les Français se font des Apaches[9]. Les romans de Paul Duplessis participent donc de la constitution d'une culture de masse française de l'Ouest américain[12],[5].
Marc Fournier et Paul Duplessis, Les Chercheurs d'or du Sacramento (Drame en cinq actes et six tableaux joué au Théâtre de la Porte Saint-Martin), (lire en ligne).
Les Boucaniers, Paris, L. De Potter, 1853-1854 (lire en ligne).
Le capitaine Bravaduria, Paris, Alexandre Cadot, 299+302 (lire en ligne).
Les Étapes d'un volontaire, Paris, Alexandre Cadot, (lire en ligne).
Un Monde inconnu, Paris, Alexandre Cadot, , 354 p. (lire en ligne).
Le Batteur d'estrade, Paris, Alexandre Cadot, (lire en ligne).
Le Tigre de Tanger, Paris, Alexandre Cadot, (lire en ligne).
Aventures mexicaines, Paris, Alexandre Cadot, , 324 p. (lire en ligne).
L'Illustre Polinario, Paris, Alexandre Cadot, , 328 p. (lire en ligne).
Les Peaux-Rouges, Paris, Alexandre Cadot, , 311 p. (lire en ligne).
↑Acte de naissance no 26, , Châteaugiron, Archives d'Ille-et-Vilaine [lire en ligne] (vue 8/19)
↑(en) Malcolm J. Rohrbough, Rush to Gold: The French and the California Gold Rush, 1848–1854, New Haven, Yale, .
↑ a et bSimon Jeune, De F. T. Graindorge à A. O. Barnabooth : les types américains dans le roman et le théâtre français (1861-1917) (Thèse pour le doctorat ès lettres), Paris, Didier, (lire en ligne), p. 26.
↑Émile Chevalet, Les 365. Annuaire de la littérature et des auteurs contemporains, par le dernier d'entre eux, Paris, Gustave Havard, , 371 p. (lire en ligne), p. 184.
↑ ab et c(en) Richard H. Cracroft, « World Westerns: The European Writer and The American West », Western American Literature, vol. 20, no 2, , p. 111–132 (ISSN0043-3462, lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Wilfried Decoo, « The Image of Mormonism in French Literature: Part I », Brigham Young University Studies, vol. 14, no 2, , p. 157-175 (lire en ligne).
↑(es) Margarita M. Helguera, « Posibles antecedentes de la Intervención Francesa », Historia Mexicana, vol. 15, no 1, , p. 1-24 (lire en ligne).
↑ a et bDominique Kalifa, « Archéologie de l’Apachisme. Les représentations des Peaux-Rouges dans la France du XIXe siècle », Revue d’histoire de l’enfance « irrégulière ». Le Temps de l'histoire, no 4, , p. 19–37 (ISSN1287-2431, DOI10.4000/rhei.51, lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Ray A. Billington, « The Plains and Deserts Through European Eyes », The Western Historical Quarterly, vol. 10, no 4, , p. 467–487 (ISSN0043-3810, DOI10.2307/968086, lire en ligne, consulté le ).
« DUPLESSIS (Paul) », dans La grande encyclopédie : inventaire raisonné des sciences, des lettres et des arts, t. 15, Paris, H. Lamirault et Cie, 1885-1902 (lire en ligne), p. 85.