Le Perche est une région naturelle française possédant une forte identité paysanne et culturelle qui désignait au VIe siècle une zone forestière connue sous le nom de Silva Pertica, d’un héritage probablement celte antérieur. Ce territoire de transition entre Massif armoricain et Bassin parisien s'étend des portes d'Alençon et de la rivière de Sarthe qui l'en sépare ainsi des monts d'Amain à l'est de Sées, jusqu'à celles de Châteaudun et de Vendôme par le Loir, là où débute la région naturelle de la Beauce.
D’une grande diversité paysagère, elle est composée de vallons, de plateaux, de collines, de crêtes et de vallées, résultant de la formation du massif armoricain la région est également un important château d'eau naturel, qui alimente les bassins versants de la Loire, de la Seine ou des fleuves côtiers normands.
On distingue le Perche-Gouët au centre, le Perche Vendômois sur sa partie méridionale (au Sud), le Perche Sarthois à l'Ouest, le Perche Dunois à l'Est et le Haut Perche dans le Nord. Ces dénominations sont soit pré-, soit post-Révolution Française, selon les découpages effectués par les responsables politiques des différentes époques ; malgré cela, elles forment une même unité territoriale naturelle.
Cette entité géographique ne doit pas être confondue avec l'ensemble formé par les circonscriptions ecclésiastiques des diocèses de Séez, Chartres, Évreux et Le Mans qui l'ont démembrée. Elle ne doit pas l'être non plus avec les divisions politiques établies par la suite sur son territoire à l'instar du comté du Perche qui regroupait le Corbonnais, le Bellesmois et la région de Nogent-le-Rotrou, du Perche-Gouët qui regroupait cinq baronnies, entre La Loupe et Thiron-Gardais, du Thymerais ou Terres démembrées et de ses puissants seigneurs, du comté puis Duché de Vendôme (Perche Vendômois), du comté du Maine (Perche Sarthois) et du duché de Normandie qui ont modelé son histoire, ni plus récemment à l'émergence d'entités administratives nées de la décentralisation.
Bien que l'intercommunalité et la création de pays lui aient redonné une visibilité en partie, que n'avait pu lui donner la Révolution, notamment lors de la création des départements, avec la création du Grand Perche par l'association des anciens pays du Perche d'Eure-et-Loir et du Perche ornais, du canton du Perche en Loir et Cher et celle du pays du Perche Sarthois, la région n'en demeure pas moins écartelée entre trois régions (le Centre-Val de Loire, la Normandie et les Pays de la Loire) et quatre départements (Eure-et-Loir, Orne, Sarthe, Loir-et-Cher)[1],[2].
Pays de plateaux (plaines), de vallées et de collines, le Perche trouve comme limite la Petite Beauce par la rivière du Loir au sud et à l'est, la Grande Beauce sur sa partie nord-est, le Pays manceau à l'ouest, la Campagne d'Alençon au nord-ouest et le Pays d'Ouche au nord.
L'ancienne forêt qui la constituait se discerne encore aujourd'hui. Différentes portions de celle-ci subsistent avec la forêt de Perseigne, située à l'extrémité nord-ouest de ce territoire, la foret de Vibraye à l'Ouest, la forêt du Perche plus à l'est, dans celles de Bellême et de Montmirail et dans une infinité de bois assez rapprochés les uns des autres pour en tracer encore les linéaments jusqu'aux forêts de Fréteval, de Bellande et de Vendôme au sud, sans oublier au nord-est les massifs de Senonches, de Châteauneuf-en-Thymerais ou de Montecôt.
La région est également un important château d'eau qui alimente les bassins versants de la Seine et de la Loire et qui donne naissance à nombre de rivières dont l'Eure, l'Huisne et la Sarthe ainsi qu'a des fleuves côtiers qui vont se jeter dans la Manche après avoir traversé la Normandie.
Sables du Perche
Les carrières d'ocres du Perche actuellement en exploitation sont localisées sur le village de Sargé-sur-Braye (Loir et Cher).
Ce sable est connu sous les noms de « sable du Perche », « sable d'or », « sable rouge » ou « sable à lapin ». Ses ocres ont eu de nombreuses utilisations. Ils ont servi entre autres à réaliser les décors intérieurs de la cathédrale de Chartres en plus de donner ses teintes aux enduits des habitats du Perche, proches en coloris des sables du Roussillon.
La région naturelle du Perche se caractérise par des paysages de plateaux, de vallées et de collines aux unités paysagères qui s'alternent d'une vallée ou d'un plateau à l'autre et soumis aux influences des unités et régions voisines.
Nom | Repères géographiques | Caractéristiques |
---|---|---|
La forêt de Bercé et ses vallons vers le Loir | Le Grand-Lucé |
|
La campagne ouverte de Saint-Calais | Saint-Calais |
|
La vallée de la Braye | Sargé-sur-Braye, Savigny-sur-Braye, Bessé-sur-Braye |
|
Le Perche méridional | La Ville-aux-Clercs, Danzé, Azé, Fontaine-les-Coteaux |
|
Les vallons boisés du Dué et du Narais | Bouloire, Parigné-l'Évêque, Thorigné-sur-Dué |
|
Les buttes boisées de Bonnétable | Bonnétable, Sillé-le-Philippe, Tuffé Val de la Chéronne |
|
La vallée de l'Huisne | Montfort-le-Gesnois, Connerré, La Ferté-Bernard, Val-au-Perche, Nogent-le-Rotrou, Rémalard en Perche |
|
Le Perche de la Haute Braye | Vibraye, Saint-Ulphace, Lamnay |
|
Le coeur méridional du Perche | Le Gault-du-Perche, Mondoubleau, Montmirail, Brou, Authon-du-Perche, Thiron-Gardais,Epuisay jusqu'à Illiers-Combray |
|
Les entonnoirs du Perche | Saint-Cosme-en-Vairais, Saint-Aubin-des-Coudrais, Saint-Germain-de-la-Coudre, Igé |
|
Vallées bocagères et plaines ouvertes | Mortagne-au-Perche, Pervenchères, Perche-en-Nocé |
|
La Forêt de Bellême | Bellême |
|
Le Perche septentrional : marches boisées et vallées encaissées herbagères | La Loupe, Longny-Les-Villages, Tourouvre au Perche |
|
Le Perche connait un climat de type océanique marqué surtout par l'influence des flux d'air maritimes d'ouest. En été le temps est chaud et lourd ; la pluviosité est maximale en automne. Néanmoins des différences locales existent notamment liées à la topographie et entre le nord et le sud de la région. Le sud du Perche connaîtra ainsi une faible pluviométrie avec des hivers doux, des étés chauds et orageux et un ciel lumineux tandis que plus au nord, le climat sera frais à froid et humide avec une insolation réduite, un ciel brumeux et des hivers frais et venteux.
La moyenne annuelle des températures est relativement douce et égale à la moyenne de la région Centre pour le Perche sud où l'on compte une moyenne de 57 jours de gel. Dans le reste du perche la moyenne annuelle des températures s'échelonne entre 10 et 9.5 °C avec plus de 80 jours de gel par an. Celle-ci atteint 87 jours dans le nord notamment sur le Haut plateau de Senonches qui est l'un des secteurs les plus froids de la région Centre avec 9,2 °C de température moyenne annuelle.
Les différences de précipitations entre le Perche méridional et le Perche septentrional sont du même ordre. La sous-région sud, sous le vent, reçoit une lame d'eau annuelle de l'ordre de 600 à 650 mm contre 750 environ dans le nord. Les écarts interannuels peuvent être importants : 372 mm (1953) à 860 mm (1958) dans le Perche vendômois.
La région nord à l'instar du Haut plateau de Senonches et la Cuesta de l'argile a silex orientés presque perpendiculairement aux masses d'air d'ouest reçoivent une pluviosité assez forte, respectivement 772 mm et 831 mm en moyenne annuelle. Les écarts interannuels peuvent cependant être importants : 478 en 1953 à 1136 en 1960 pour Senonches.
Nombre de cours d'eau et de rivières prennent naissance ou possèdent leur bassin dans la région naturelle du Perche. La région est un véritable château d'eau pour les versants de la Seine, de la Loire et de plusieurs fleuves côtiers.
Les principales rivières et fleuves que compte la région sont :
La Seine est un fleuve français, long de 777 kilomètres, qui coule dans le Bassin parisien et arrose Troyes, Paris, Rouen et Le Havre. Sa source se situe à Source-Seine, en Côte-d'Or sur le plateau de Langres. Elle se jette dans la Manche entre Le Havre et Honfleur. Son bassin versant, d'une superficie de 78 650 km2, est notamment alimenté, dans son cours inférieur par les rivières suivantes (affluents de rive gauche) :
La Loire est le plus long fleuve de France, avec une longueur de 1 013 kilomètres. Sa source est considérée être en Ardèche, au mont Gerbier de Jonc dans le Massif central. Son estuaire se trouve quant à lui dans le département de la Loire-Atlantique, à l'ouest de la région des Pays de la Loire et à l'ouest de l'Anjou. Son bassin versant de 117 000 km2 occupe plus d’un cinquième du territoire français est notamment alimenté par la Sarthe et ses affluents :
La région du Perche donne également naissance à des fleuves côtiers qui ont la caractéristique d'avoir un petit bassin versant et de se jeter dans la Manche sans avoir été un affluent :
Le terme Perche est mentionné sous les formes saltus Particus, silva Perticus avant le VIe siècle, pagus quem Pert[ic]ensem vocant au VIe siècle, pagus pertensis au VIe siècle, pagus Perticus vers 815, Particus saltus au IXe siècle, silva Perticus en 1045, [le] Perche en 1160 - 1174, Perche en 1238, foresta de Pertico en 1246, [le] Perche en 1308[16],[17].
Le nom du Perche serait issu du latin pertica (terra) « ensemble du territoire partagé à la perche entre les vétérans d'une colonia »[16], le latin pertica ayant abouti par évolution phonétique régulière à perche en français. Terra aurait d'abord désigné une petite région autour de Mortagne qui serait devenu un pagus par la suite[16]. Cependant, *terra n'est mentionnée nulle part et, bien que Mortagne ( comitis Mauritaniae 1086) tienne vraisemblablement son nom d'une colonia ou unité de soldats mauresques[18], on ne trouve pas non plus de trace documentaire (aucune mention dans la Notitia dignitatum par exemple) ou de trace archéologique de cet établissement permettant de confirmer cette théorie.
René Lepelley d'ailleurs ne se prononce pas sur l'origine du mot Perche qu'il considère comme incertaine[19], signe qu'il doute de la théorie accordant à Pertica une origine latine.
Pourtant, une deuxième hypothèse a été formulée, en s'appuyant sur le fait que le nom de Perche a initialement désigné la forêt et non la province. Il semble plutôt représenter, ainsi que l’a montré Guy Villette[20], [21], un appellatif pré-celtique d’origine indo-européenne *perkʷ-ik-ā « (forêt) aux grands arbres », dissimilé en *pertika, et transmis tel quel par le gaulois, alors même que le p- initial était étranger à cette langue[22]. Le radical indo-européen *perkʷu- « grand arbre : chêne, pin, sapin, hêtre… » est par ailleurs à l’origine du latin quercus « chêne » et du germanique commun *furhu-, d’où l’anglais fir « sapin » et l’allemand Föhre « pin ». Il explique également le nom du relief hercynien, qui repose sur celui de l’immense forêt de Germanie désignée par César sous le nom de Hercynia silva. Il s’agit dans ce dernier cas d’une appellation d’origine celtique, formée sur le radical *erkú- < *perkʷu- (avec cette fois chute régulière de [p])[17].
Remarque : Le suffixe gaulois *-ika sert à former des adjectifs à l'origine, mais a aussi permis la substantivation[23]. On remarque aussi que le nom du pays d'Ouche, directement au nord du Perche, est issu d'un terme dérivé avec le même suffixe *-ika > -ica : Utica, dont la racine ot / ut (pré-celtique ?) semble s'appliquer également à un élément forestier[24] cf. La forêt d'Othe dans l'Yonne. Se trouve-t-on en présence d'une ancienne opposition entre une silva Pertica et une silva Utica ? Il existe aussi en gaulois un radical pert- que l'on rencontre dans différents noms de lieux Perthes (attestés généralement sous la forme Perta dès l'époque mérovingienne) qui représenterait un anthroponyme gaulois non attesté *Pertus, mais déduit d'après le nom de la déesse gauloise Perta, déesse des jardins clos[18]. Xavier Delamarre rapproche l'élément pert- des différents lieux Perthes, Perte(s) du substantif gallois perth qui signifie « buisson, haie »[25].
Le Perche est baptisé de divers surnoms[Lesquels ?]. Ils évoquent surtout la qualité de son patrimoine paysagé et bâti[réf. nécessaire].
Plusieurs sites archéologiques du Néolithique, comme « la Pierre Procureuse » entre L'Hermitière et Gémages ou encore « la Pierre Cochée » à Droué attestent de l'ancienneté de l'occupation humaine dans la région.
Les populations celtiques arrivées dans la contrée dès l'âge du bronze, puis à l'âge du fer y laissent définitivement leur empreinte, comme le montre l'étymologie de la plupart des noms de lieux importants : Gémages - de *Gemetiko (Gemmeticum XVe siècle), sur * gem, de signification obscure, suivi de deux suffixes celtiques -at/-et + iko (cf gallois eithefig < *ektamiko)[26] ou Nogent, du gaulois Noviento, fondé sur l'adjectif noviios, neuf, et le suffixe -ento localisant à l'origine, signifiant « endroit ».
La plus grande partie du Perche, bien que cela ne soit pas clairement défini, était située sur le grand territoire du peuple celtique des Carnutes, qui y aurait exploité le fer. On peut y voir l'origine partielle de l'appartenance des coutumes du Perche au groupe de celles du pays de Chartres et de l'Orléanais.
La forte identité du Perche tient en partie à son droit coutumier avant la Révolution : « la coutume du Perche » ou plutôt « les coutumes du Perche », distinctes de la coutume de Normandie, de celle du Maine et celles de l'Île-de-France[27].
La proximité de la Normandie en fait du Xe siècle au XVe siècle une région stratégique pour les rois de France.
En 1227, le Perche fut inclus dans le domaine royal français. Une partie fut alors démembrée pour constituer le comté d'Alençon au profit de Pierre Ier d'Alençon, fils de France. Cependant, il réintégra le domaine royal en 1283. Il fut, une seconde fois, en partie adjoint au comté d’Alençon pour Charles II d'Alençon, comte d’Alençon et du Perche en 1326.
La Renaissance est un temps fort de l’histoire percheronne : la région se couvre de manoirs et l’industrie locale (étamines à Nogent, tanneries et ganteries à Cormenon, minerais…) approvisionne Paris. Le principal ministre d’Henri IV, Sully, est marquis de Nogent-le-Rotrou, où il est enterré. Le Perche est aussi la région natale du poète Rémy Belleau, membre de la Pléiade, menée par Pierre de Ronsard, le Vendômois.
À partir de 1634 un mouvement d'émigration percheronne vers la Nouvelle-France s'amorce, grâce au pouvoir de persuasion de Robert Giffard, un apothicaire de Tourouvre pour les familles du nord et une seconde vague au sud partant des villages de Choue ou encore Fontaine-Raoul. Il ne doit pas être attribué à la misère, mais plutôt à l’esprit d’aventure. En une trentaine d’années, 277 émigrants, exerçant divers métiers souvent liés à la construction (maçon, menuisier, charpentier, briquetier, etc.), vont ainsi entreprendre le grand voyage. Quelques-uns vont revenir au pays, mais la grande majorité choisit de s’établir sur les rives du fleuve Saint-Laurent pour y défricher et faire prospérer les terres nouvelles.
Au Québec, c’est probablement toute la population de souche canadienne-française qui peut retracer un ancêtre percheron dans son arbre généalogique, directement ou indirectement.
Leur descendance est aujourd’hui estimée à 1 500 000 personnes au Canada, en dehors du Québec. Beaucoup plus sans doute si on tient compte d’un important essaimage dans toute l’Amérique du Nord (Nouvelle-Angleterre et Louisiane, plus particulièrement). La famille qui compte le plus de descendants est la famille Tremblay, qui remonte entièrement à un seul ancêtre, Pierre Tremblay, natif de Randonnai. Le nombre total de ses descendants nord-américains portant le patronyme Tremblay est estimé à environ 180 000[28], sans compter les descendants des femmes qui se sont mariées.
Le Perche conserve une forte identité régionale en dépit de son morcellement en départements à la Révolution entre l’Orne, l’Eure-et-Loir, la Sarthe et le Loir-et-Cher. Aujourd'hui, l'éclatement entre les modernes régions Basse-Normandie (aujourd'hui Normandie), Centre - Val de Loire et Pays de la Loire contribue à masquer la cohérence physique, géographique et historique de cette région.
Au XIXe siècle, la région est désenclavée par l’arrivée du chemin de fer. Le Perche exporte ses chevaux en Amérique où ils participent à la conquête de l'Ouest. L’agriculture est progressivement reconnu dans l’élevage équin et bovin, ainsi que dans la production cidricole. Les clivages politiques toujours d’actualité se forment à cette période : le Perche ornais, longtemps bonapartiste et clérical, reste plutôt conservateur, tandis que le Perche d’Eure-et-Loir, du Loir et Cher et de la Sarthe ont une tradition radicale. Paul Deschanel, député de Nogent-le-Rotrou, sera brièvement président de la République après la Grande Guerre.
Création des pays et des communautés de communes grâce aux lois de décentralisation et du Parc naturel régional du Perche qui redonne en partie une visibilité à la région.
L’agriculture reste la principale activité économique. Les deux tiers de la superficie du Perche lui sont dévolus en faisant un territoire de polyculture et d'élevage. Les exploitations agricoles du Perche sont principalement orientées vers les céréales et élevages en Eure-et-Loir et Loir-et-Cher, l’élevage pour la partie ornaise et sarthoise. Le maintien de l’élevage est un enjeu stratégique pour le territoire car il permet la conservation des prairies.
Connue autrefois pour son bocage, la région a développé des traditions particulières comme les trognes (arbres têtards), le plessage à la percheronne (technique de tressage de haie vivante). Le territoire recèle une grande diversité de poires (poire de Calot, de Loup, de Curé…) et de pommes (pomme de Coudre, de Rose, de Moisson…) ancestrales pour des utilisations très diverses (cidre, poiré, compote, séchée, au vinaigre…).
Le cheval percheron est sans nul doute l'emblème le plus connu de la région.
Il existe également une race de vache percheronne presque disparue. Elle entre cependant dans le patrimoine génétique des races normande, saosnoise et maine-anjou. Elle est aujourd'hui spécifiée et incluse dans la race actuelle saosnoise.
Le Perche méridional ou Perche Vendômois abrite une région viticole qui s'articule autour de la vallée du Loir. L'origine du vignoble est lointaine. La première mention écrite des vins d'appellation Vendôme remonte à l’an 1000. Henri IV s'est arrêté un jour à l’Ouest de Vendôme et avait apprécié ce vin local et en avait commandé pour son château de Saint-Germain-en-Laye[29].
L'appellation a obtenu son AOC en mai 2001 après avoir entrepris des démarches en ce sens dès 1987 et s'applique à une aire géographique de production de 450 ha clairement définie qui concerne 27 communes de Loir-et-Cher. La production tient en la production de vins rouges, gris et blancs à base de cépages gamay, chenin blanc, pineau d’aunis, pinot noir. Les terres viticoles profitent d'un climat moins océanique que dans la Sarthe voisine, mais profitent du microclimat de la vallée du Loir et de ses sols d’argile à silex.
Le Perche a toujours été une terre à forêt en témoigne son nom silva Pertica et l'existence de ses forêts. Aujourd'hui encore, la forêt couvre plus de 20 % du Perche et le chêne représente les 2/3 de la ressource en bois des forêts. Cette abondance forestière permet son exploitation et la production de bois qui a permis à son tour de développer les activités de l'ameublement. La filière s'est structurée à la fin des années 1990 et 1997 a vu la création de l'association Perchebois qui mène différentes actions notamment liées à la promotion de la filière et du mobilier percheron ainsi que le savoir-faire des entreprises du Perche et par extension la construction en bois et le bois énergie.
Production de cidre et de calvados.
L'AOC Cidre du Perche, 3e appellation cidricole de Normandie, reconnaît depuis 2020 l'origine et les spécificités des terroirs percherons. Son aire englobe 106 communes de l'Orne, de la Sarthe et d'Eure-et-Loir[30],[31].
Le territoire se distingue par l'utilisation de grès roussard, de grison (additionné de colombage observé sur les plaines) ou de tuffeau dans l'habitat traditionnel. Le sable du Perche typique y est souvent accompagné dans les enduits à la chaux. Sa couleur varie du blanc-crème au jaune-orangé, jusqu'à des couleurs plus soutenues.
Le Perche compte un nombre très important d’entreprises artisanales de qualité[non neutre] qui maintiennent des savoir-faire qui font aujourd’hui la richesse du territoire[32]. Plusieurs filières artisanales se sont développées ces dernières années dans le Perche et ont abouti à des synergies:
Les pôles principaux d’activité commerciale se situent à Nogent-le-Rotrou, La Ferté-Bernard, Mondoubleau et Mortagne-au-Perche. Les Percherons sont très attachés aux commerces multiservices, épiceries, bars ou restaurants, présents dans les plus petites communes du territoire et qui sont très fréquentés. Pour renforcer leur image et développer de nouveaux services, les commerçants se sont organisés autour du réseau Perche Multiservices[33].
Le Perche est un territoire rural industriel. L’industrie est le premier employeur du Perche. Plusieurs filières sont présentes: la mécanique et l’automobile, l’industrie graphique et le papier-carton, le bois et l’ameublement, l’agroalimentaire et l’équipement. Parmi les entreprises les plus importantes du Perche :
Lors de la christianisation de la France, la région du Perche a été découpée entre plusieurs diocèses[34] et s'étendait sur 167 paroisses :
Au cœur de la forêt du Perche et de la Trappe, la région abrite aussi l'abbaye Notre-Dame de la Trappe, longtemps à la tête de l'ordre à laquelle elle a donné son nom.
Le comté de Vendôme est constitué des châtellenies de Lavardin, de Montoire - dont les seigneurs deviennent comtes de Vendôme en 1218 - de Trôo et de Mondoubleau - annexé au comté en 1406 et qui géographiquement appartiennent aux paysages et cultures du Perche. La seigneurie de Beaugency est un alleu qui passera aux comtes de Blois. Le sud du Perche appartient dès lors au comté puis duché de Vendôme
Le Perche-Gouët est une ancienne province composé de cinq baronnies : Alluyes (dite la Riche), Brou (la Noble), Authon (la Gueuse), La Bazoche (la Pouilleuse) et Montmirail (la Superbe). Son unité était assurée par sa coutume, respectée dans toutes les paroisses relevant de ces cinq baronnies, sans aucun lien ni féodal, ni judiciaire ni administratif avec le Grand Perche.
Le Thymerais fut très tôt distrait du Perche et entra dans la mouvance des rois de France et des Comtés de Chartres et de Dreux. Il abrite à partir du Xe et jusqu'au XIIIe une puissante baronnie basée à Châteauneuf-en-Thymerais qui défendait le royaume de France face au duché de Normandie. Les différents seigneurs du Thymerais étaient proches du pouvoir royal et étaient assez puissants pour ne relever que du roi. Nombre d'entre eux firent des unions matrimoniales avec de puissantes familles à l'instar des familles de Bellême, de de Montgommery, de de Beaumont, de de Donzy, de Gouët, des comtes de Dreux. Une descendante sera également à l'origine de la branche capétienne de Dreux. Les belliqueux barons du Thymerais régnaient sur l'ensemble du Thymerais et des Terres françaises mais aussi sur des fiefs compris dans d'autres secteurs à l'instar de Rémalard et de Champrond-en-Gâtine dans le Perche mais aussi à Sorel-Moussel et dans l'Eure. Sans descendance, la Famille de Châteauneuf s'éteint et la seigneurie fut divisée (terres démembrées) malgré la tentative de Charles Ier de Mantoue de reconstituer le domaine.
Le Saosnois fut une baronnie dont le territoire fut placé par Richard Ier duc de Normandie, sous le contrôle d'Yves de Bellême de la Seigneurie de Bellême, avec l'Alençonnais et une partie du Bellêmois, avec pour mission de le défendre contre les comtes du Maine et le roi de France. Il en fit un territoire tampon entre le duché de Normandie et le comté du Perche. Le Saosnois passe dans les mains des comtes puis ducs d'Alençon à la mort de l'un de ses successeurs, Guillaume III Talvas, puis Comté du Maine, Généralité d'Alençon.
Note: Le Grand Perche est le nom donné actuellement à l'association des Pays du Perche Ornais et du Pays du Perche d'Eure-et-Loir.
Régions | Départements | Cantons | Appellation/régions agricoles[35] |
---|---|---|---|
15 |
Perche d'Eure-et-Loir (15 cantons)
| ||
8 |
Perche Vendômois (8 cantons) | ||
6 |
Perche ornais (6 cantons) | ||
1 |
Perche (1 canton) | ||
8 |
Perche Sarthois (8 cantons) |
Note : Les cantons sont à prendre tout ou juste en partie
Le tableau ci-dessous présente la correspondance des différents découpages administratifs de la région naturelle du Perche : régions, départements et intercommunalités.
Régions | Départements | Pays | Communautés | ||
---|---|---|---|---|---|
| |||||
|
| ||||
Créé en 2015, le pôle d'équilibre territorial et rural du Pays du Perche ornais (PETR du Pays du Perche ornais) regroupe 4 communautés de communes situées sur la partie ornaise du Perche[36].
Créé en 2016, le pôle d'équilibre territorial et rural du Perche d'Eure-et-Loir (PETR du Perche) regroupe 3 communautés de communes situées sur la partie eurélienne du Perche[37].
Créé en 2005, le pays du Perche sarthois (syndicat mixte du Pays du Perche sarthois) regroupe 4 communautés de communes situées sur la partie sarthoise du Perche[38].
La maison botanique de Boursay (Loir-et-Cher) étudie le lien étroit que l’homme et la femme ont entretenus avec la nature les temps passés dans le Perche (trognes, plessages, greffages fruitiers, variétés endémiques de poires et de pommes, etc.).
Chaque année, se perpétue la tradition de course montée de chevaux percherons la plus ancienne, à Mondoubleau[réf. nécessaire]. Bénis par le curé du village, un cavalier, un cheval représentant une commune de l’ancien canton courent pour se départager à l’hippodrome du Perche.
Parc naturel
Chevaux
En plus de la presse nationale, le Perche est couvert en entier ou en partie par plusieurs journaux régionaux ou départementaux :
Presse quotidienne
Presse hebdomadaire
Seuls trois grands axes routiers traversent le Perche :
Le Perche est traversé par la ligne de Paris-Montparnasse à Brest (en partie TGV), qui dessert notamment les communes de La Loupe, Nogent-le-Rotrou et La Ferté-Bernard. Il est aussi desservi au sud par la gare de Vendôme - Villiers-sur-Loir TGV, qui est à 42 minutes de la gare de Paris-Montparnasse.