La pertica désigne soit une ancienne unité de mesure romaine de longueur équivalente à dix pieds romains (decempeda) ou à deux double-pas, soit une ancienne unité agraire de superficie. Dans cette dernière acception, il s'agit alors d'un raccourci désignant la pertica quadrata. Ces termes correspondent aux anciennes unités de mesure françaises appelées perche et perche carrée.
Durant l'Antiquité tardive et au haut Moyen Âge, la pertica désigne aussi l'étendue du territoire rural d'une civitas. En Italie, elle servit de mesure agraire légale dans la plupart des régions jusqu'à la fin du XIXe siècle, avec cependant des valeurs différentes d'une région à une autre.
La pertica romaine de l'Antiquité mesurait environ à 2,964 mètres.
La pertica italienne est une unité de mesure traditionnelle n'appartenant pas au système métrique, parfois encore utilisée de façon informelle[réf. souhaitée] :
Près de Milan, où l'on préfère de nommer cette mesure gettata (« jetée »), peut-être pour éviter toute confusion avec l'unité de superficie. La gettata est aussi divisée en douze pieds, soit deux trabucchi de six pieds chacun.
À partir d'une certaine époque[Quand ?] en Italie, on commença à utiliser des pieds beaucoup plus longs qu'un pied naturel. On appelle ces pieds « pieds à main » (cf. Pes manualis).
En Italie (et notamment dans le nord-ouest), où elle est utilisée depuis le Haut Moyen Âge, une pertica désigne aussi la pertica quadri (« perche carrée ») ; le mot quadri était souvent omis.
La pertica (pluriel : pertiche) faisait partie d'un système complet de mesures agraires.
Alors que jugères et manses n'ont été utilisés qu'au Moyen Âge, la table (tavola, pluriel tavole) a été, jusqu'au XIXe siècle, bien plus employée que la pertica pour définir de grandes superficies, celles correspondant aux journées de travaux dans les champs.
On rencontre ainsi :
À l'époque gallo-romaine et au début du Haut Moyen Âge, la pertica désigne aussi l'étendue du territoire rural d'une cité, ou civitas. Elle est elle-même divisée en territoires plus restreints, de la taille d'un canton contemporain, le pagus (« pays »).
Par dérivation, le terme pertica, évoquant à la fois une surface et la perche (en bois), a également pu désigner une étendue boisée. Ainsi, la région du Perche, connue dans l'Antiquité et au haut Moyen Âge pour ses forêts, se serait appelée autrefois « pertica » ou « sylva pertica »[1],[2].