Les phares aéronautiques sont des repères de navigation aérienne à vue, de nuit ou par temps brumeux, employés à partir des années 1920.
En France, ils furent, dans un premier temps, destinés à l'Aéropostale et les premières lignes aériennes régulières (Londres-Paris). Ancêtres des moyens de radionavigation actuels, ils étaient allumés peu de temps avant le passage de l'avion, par un habitant local (instituteur, garde-champêtre, meunier) qui en recevait la demande par la Poste ou Télégramme.
À en reprendre l'œuvre de Saint-Exupéry, Vol de nuit dans lequel la philosophie du courrier sacré y est décrite, on comprend à quel point les aviateurs ont risqué leur vie pour faire passer les lettres par nuit. En effet, pour annoncer une heureuse ou triste nouvelle dans les familles, pour porter les mots d'amoureux, ces phares aéronautiques constituaient la dernière main tendue vers les pilotes.
Avant l'invention des méthodes de télécommunication, les pilotes naviguaient le jour au cap et à la montre, avec des repères visuels au sol et sur la carte. De nuit, cela n’était pas possible[1].
Cette impossibilité aux avions de voler de nuit a motivé les différents pays survolés à installer de multiples phares installés à intervalles réguliers le long des « routes aériennes » empruntées par les « liners » de l’époque. Les avions d’Air Bleu, assurant le transport du courrier, en seront également des utilisateurs assidus[1].
Pylone en ciment, haut de 7 à 11 m, ils étaient composés d'une plateforme accueillant une source de lumière alimentée par acétylène, néon ou électricité. L'éclat de cette lumière était entrecoupée suivant le type de phare, transmettant ainsi un code morse permettant au pilote d'identifier sa localisation mais aussi la direction.
On distingue trois types de phares :
Quelques phares sont encore « debout » (carte des phares aéronautiques) et pour certains, d'entre eux, des associations cherchent à les rénover.
Le phare de Baziège, village à l'Est de Toulouse, est le premier à être inscrit au titre des Monuments Historiques de France[2].
Phares existants toujours sur les communes suivantes :
(liste mise à jour le 28/08/2020)
Dans les Pays-Bas, les Gazomètres sont peints avec une flèche pointant vers le nord et de lettres identifiant le lieu.
Aux États-Unis, environ 1500 balises ont été érigées, signalant quelque 29 000 km de route aérienne. Les balises étaient constituées d'une plaque de base en béton en forme de flèche surmontée d'une tour lumineuse rotative et d'une cabane d'équipement, sur laquelle étaient peints les panneaux d'identification de l'itinéraire.