Pithaya, Pitahaya, Fruit du dragon, Thanh Long
Le fruit du dragon, également connu sous les noms espagnol de « pitaya » ou « pithaya »[1] ou « pitahaya »[2] (du taïno « fruit écailleux »), est le fruit de différentes espèces de cactus hémiépiphytes, et plus particulièrement de celles de l’espèce Selenicereus undatus (anciennement Hylocereus undatus et, même, auparavant H. triangularis).
Sur les étals, c'est le nom « pitaya » qui est très majoritairement employé.
Le genre Wilmattea Britton & Rose a été « fusionné » avec le genre Hylocereus. Certains botanistes[Lesquels ?] pensent actuellement que le genre Hylocereus devrait à son tour être fusionné avec le genre Selenicereus. Le fruit a été appelé fruit du dragon depuis l'époque de la colonie indochinoise : les colons français ont introduit la plante à la fin du XIXe siècle.
Les Vietnamiens ont baptisé son fruit thanh long, qui signifie « fruit du dragon » car sa plante grimpe en s'enroulant sur les troncs d'arbre, évoquant la forme d'un dragon, un monstre mythologique omniprésent dans la culture asiatique.
Hylocereus undatus, ou « raquette tortue » ou « Belle de nuit », est appelé en anglais night blooming cereus, c’est-à-dire « Cereus à floraison nocturne ». En effet, cette plante à rameaux triangulaires fleurit à la tombée de la nuit et la grosse fleur blanche à la douce odeur de vanille mesure près de 30 cm de diamètre mais ne tient généralement qu’une nuit. Cela a suffi pour faire de cette espèce une plante ornementale.
Le fruit du dragon mesure une dizaine de centimètres et pèse environ 350 grammes. Sa chair est comestible et ressemble par sa texture et la présence de petits pépins noirs à celle du kiwi jaune, avec un goût cependant beaucoup plus doux.
Cinq sortes de fruits sont commercialisées, provenant d’autant d’espèces distinctes. Ils comportent une peau épaisse à petites feuilles et une chair peu calorique :
Le fruit du dragon a des vertus digestives entre autres en ce qui concerne la constipation, car les graines de ce fruit ont un léger effet laxatif[3],[4].
100 grammes de fruit ne contiennent qu’une cinquantaine de calories et la pitaya est riche en vitamines, minéraux, fibres, antioxydants et bêtacyanine (principalement la variété à chair rouge). Le fruit du dragon rouge (Hylocereus sp.), a une faible teneur en vitamine (de 116 à 171 mg par gramme de pulpe fraîche). Cependant la pulpe est riche en antioxydants comme la bétacyanine (de 0,32 à 0,41 mg) et des composés phénoliques : son indice ORAC est de 8,8 à 11,3 (activité antioxydante par g exprimées en micromoles de Trolox équivalents)[5].
Elle aide aussi à réduire le taux d’acide urique dans le sang et favorise ainsi la prévention de la goutte[6].
L’expérience de consommation du fruit du dragon est proche de celle du kiwi. On le mange cru. Les graines ont la taille des graines de sésame et sont disséminées dans la pulpe. Elles sont donc absorbées avec le fruit. On peut en faire du jus ou du vin ; la grosse fleur du fruit du dragon est aussi comestible et on peut en faire une tisane.
La couleur attrayante du fruit, plus encore que ses qualités nutritives, en font un excellent produit commercial. En effet, le fruit du dragon rouge a un goût léger[7],[8], comparé au fruit du dragon jaune qui est plus sucré[9]. Le fruit du dragon sanguin est la plus goûteuse des trois espèces.
Le fruit du dragon a l’avantage de nécessiter de cinq à dix fois moins d’eau que n’importe quelle autre culture fruitière, ce qui en fait un produit intéressant à exploiter dans les zones arides.
En 2010, les principaux producteurs mondiaux de fruit du dragon sont la Colombie et le Mexique[10].
Originaires du Mexique et s'étendant jusqu'à l'Amérique centrale, ces cactus aux allures de vignes vierges ont été importés au Viêt Nam par les colons français au début du XIXe siècle. Initialement, les fruits y étaient réservés à la famille royale puis à la bourgeoisie locale. Ils devinrent ensuite le premier produit d’exportation du Viêt Nam et rivalisèrent en prix avec le fruit vedette d’Asie, le durian. Ils sont aujourd’hui cultivés et appréciés dans toute l’Asie du Sud Est (Malaisie, Taïwan) et la côte sud-est de la Chine.
La version bonsaï de Hylocereus est courante sur les marchés à fleur de Taïwan.
Depuis quelques années, la production de fruit du dragon se développe de plus en plus dans des pays tels que le Viêt Nam[11], Israël (sous serres car cette cactacée ne supporte pas le plein soleil), le Guatemala, l’Australie ou, pour ce qui est de la France, sur l’île de La Réunion, en Guadeloupe, en Guyane Française, en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie. En 2017, des essais de culture sont faits au Bangladesh[12]. Des essais de culture également entrepris en Algérie en 2021 et 2022, avec une assistance chinoise, notamment à Skikda dans l'Est algérien et à Chlef à l'ouest ont été concluants et des mesures ont été prises pour l'extension de sa production dans le reste du pays[13].
La seule difficulté de sa culture réside dans la fécondation des fleurs qui, originellement, est faite par les papillons ou les chauves-souris des forêts tropicales. On le multiplie généralement donc plutôt par bouture, et il est pollinisé manuellement.