Premier ministre du Pakistan (ur) وزیر اعظم | ||
Armoiries du Pakistan | ||
Drapeau du Premier ministre du Pakistan. | ||
Titulaire actuel Shehbaz Sharif depuis le | ||
Création | ||
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Mandant | Assemblée nationale du Pakistan | |
Premier titulaire | Liaquat Ali Khan | |
Résidence officielle | Prime Minister House (en), Islamabad | |
Site internet | http://pmo.gov.pk/ | |
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Le Premier ministre du Pakistan (en ourdou : وزیر اعظم, wazir-e-azam signifiant « grand vizir ») est le chef de gouvernement du Pakistan. Son rôle et ses pouvoirs sont définis par la Constitution de 1973. Son rôle est prépondérant dans la politique du pays, alors qu'il dirige le gouvernement, détermine et mène la politique de la nation. Il est responsable devant la seule Assemblée nationale, par laquelle il est élu et peut être démis par elle. Il n'est donc pas responsable devant le président de la République, qui détient des pouvoirs et un rôle surtout honorifiques.
Toutefois, sous l'influence des régimes militaires, le Premier ministre a souvent disposé de pouvoirs bien plus réduits sous l'effet de réformes constitutionnelles. Cela a notamment été le cas sous la Constitution de 1962, puis officiellement entre 1985 et 1997 et entre 2003 et 2010 sous la Constitution de 1973. Durant ces périodes, le régime politique était fortement présidentiel et le Premier ministre était nommé discrétionnairement par le chef de l’État.
Le , Benazir Bhutto devient la première femme Premier ministre du Pakistan.
Alors que le président de la république islamique du Pakistan est, selon la Constitution de 1973, le chef de l’État et le représentant de l'unité de la nation, le Premier ministre est le chef du gouvernement : il est désigné par la norme suprême comme le « chef de l’exécutif de la fédération ». Alors que les pouvoirs du président de la République sont avant tout symboliques et honorifiques, le Premier ministre dispose de larges pouvoirs. Il mène la politique de la nation et dirige la fédération.
Les pouvoirs du Premier ministre sont surtout définit le chapitre III (« Le gouvernement fédéral ») de la partie 3 (« La fédération pakistanaise »), aux articles 90 à 100. Le Premier ministre est avant tout le chef du gouvernement pakistanais : il dirige le « cabinet fédéral » et nomme ses membres. Il préside les plus stratégiques commissions et comités déterminant la politique de la nation[1].
L'article 91 fixe l'élection du Premier ministre par l'Assemblée nationale. Le scrutin se fait sans débat et plusieurs candidats peuvent se présenter. L'élu est ensuite formellement nommé par le président. Pour être élu, il faut avant tout avoir été élu député, et donc répondre aux critères d’éligibilité de cette fonction : avoir 25 ans, être Pakistanais, être honnête, intègre ainsi que connaitre respecter les principes islamiques[2]. De plus, le Premier ministre plus particulièrement doit être musulman selon l’article 91[1].
L'article 95 prévoit que le Premier ministre est responsable devant l'Assemblée nationale, c'est-à-dire que cette dernière peut voter une motion de censure à son encontre. Elle doit être initiée par au moins 20 % des députés puis approuvée par une majorité absolue des membres de l'Assemblée[1].
La fonction du Premier ministre existe depuis la création du Pakistan le et le poste est occupé par Liaquat Ali Khan, à l'époque du Dominion. Le chef du gouvernement était sous ce régime accompagné d'un gouverneur général alors que le chef de l’État demeurait le souverain du Royaume-Uni. La première Constitution, en 1962, prévoit un régime très présidentiel dans lequel le rôle du Premier ministre est mineur. À l'inverse, la Constitution de 1973 mise en place sous l'impulsion de Zulfikar Ali Bhutto prévoit un régime parlementaire avec un rôle présidentiel réduit à des titres honorifiques et des pouvoirs symboliques, alors que le chef du gouvernement se voit attribuer la conduite de la politique de la nation.
Bien que la Constitution de 1973 soit toujours d'actualité, elle a été plusieurs fois modifiée en profondeur afin d'accorder au président des pouvoirs supplémentaires, comme celui de démettre le Premier ministre et de dissoudre l'Assemblée nationale et les assemblées provinciales. Des réformes en ce sens ont été adoptées après des coups d’État, sous des régimes militaires. C'est le cas par un amendement à la Constitution en 1985 annulé par un nouveau en 1997, et de nouveau en 2001, annulé en 2010. Durant ces deux périodes, le régime politique était fortement présidentiel et a retrouvé sa forme parlementaire originaire depuis 2010[3],[4].
Le , Benazir Bhutto devient la première femme et la plus jeune personnalité à occuper les fonctions de Premier ministre dans le pays. Elle est, de surcroît, la première femme du monde contemporain élue démocratiquement à la tête d'un pays musulman.