Le psaume 79 (78 selon la numérotation grecque) est une lamentation sur la destruction de la ville sainte, Jérusalem. Il est attribué à Asaph.
verset | original hébreu[1] | traduction française de Louis Segond[2] | Vulgate[3] latine |
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1 | מִזְמוֹר, לְאָסָף:אֱלֹהִים, בָּאוּ גוֹיִם בְּנַחֲלָתֶךָ-- טִמְּאוּ, אֶת הֵיכַל קָדְשֶׁךָ;שָׂמוּ אֶת-יְרוּשָׁלִַם לְעִיִּים | [Psaume d’Asaph.] Ô Dieu ! les nations ont envahi ton héritage, elles ont profané ton saint temple, elles ont fait de Jérusalem un monceau de pierres. | [Psalmus Asaph] Deus venerunt gentes in hereditatem tuam polluerunt templum sanctum tuum posuerunt Hierusalem in pomorum custodiam |
2 | נָתְנוּ, אֶת-נִבְלַת עֲבָדֶיךָ-- מַאֲכָל, לְעוֹף הַשָּׁמָיִם;בְּשַׂר חֲסִידֶיךָ, לְחַיְתוֹ-אָרֶץ | Elles ont livré les cadavres de tes serviteurs en pâture aux oiseaux du ciel, la chair de tes fidèles aux bêtes de la terre ; | Posuerunt morticina servorum tuorum escas volatilibus caeli carnes sanctorum tuorum bestiis terrae |
3 | שָׁפְכוּ דָמָם, כַּמַּיִם--סְבִיבוֹת יְרוּשָׁלִָם; וְאֵין קוֹבֵר | Elles ont versé leur sang comme de l’eau tout autour de Jérusalem, et il n’y a eu personne pour les enterrer. | Effuderunt sanguinem ipsorum tamquam aquam in circuitu Hierusalem et non erat qui sepeliret |
4 | הָיִינוּ חֶרְפָּה, לִשְׁכֵנֵינוּ; לַעַג וָקֶלֶס, לִסְבִיבוֹתֵינוּ | Nous sommes devenus un objet d’opprobre pour nos voisins, de moquerie et de risée pour ceux qui nous entourent. | Facti sumus obprobrium vicinis nostris subsannatio et inlusio his qui circum nos sunt |
5 | עַד-מָה יְהוָה, תֶּאֱנַף לָנֶצַח; תִּבְעַר כְּמוֹ-אֵשׁ, קִנְאָתֶךָ | Jusques à quand, Éternel ! t’irriteras-tu sans cesse, et ta colère s’embrasera-t-elle comme le feu ? | Usquequo Domine irasceris in finem accendetur velut ignis zelus tuus |
6 | שְׁפֹךְ חֲמָתְךָ-- אֶל הַגּוֹיִם, אֲשֶׁר לֹא-יְדָעוּךָ:וְעַל מַמְלָכוֹת-- אֲשֶׁר בְּשִׁמְךָ, לֹא קָרָאוּ | Répands ta fureur sur les nations qui ne te connaissent pas, et sur les royaumes qui n’invoquent pas ton nom ! | Effunde iram tuam in gentes quae te non noverunt et in regna quae nomen tuum non invocaverunt |
7 | כִּי, אָכַל אֶת-יַעֲקֹב; וְאֶת-נָוֵהוּ הֵשַׁמּוּ | Car on a dévoré Jacob, et ravagé sa demeure. | Quia comederunt Iacob et locum eius desolaverunt |
8 | אַל-תִּזְכָּר-לָנוּ, עֲוֹנֹת רִאשֹׁנִים:מַהֵר, יְקַדְּמוּנוּ רַחֲמֶיךָ-- כִּי דַלּוֹנוּ מְאֹד | Ne te souviens plus de nos iniquités passées ! Que tes compassions viennent en hâte au-devant de nous ! Car nous sommes bien malheureux. | Ne memineris iniquitatum nostrarum antiquarum cito anticipent nos misericordiae tuae quia pauperes facti sumus nimis |
9 | עָזְרֵנוּ, אֱלֹהֵי יִשְׁעֵנוּ-- עַל-דְּבַר כְּבוֹד-שְׁמֶךָ;וְהַצִּילֵנוּ וְכַפֵּר עַל-חַטֹּאתֵינוּ, לְמַעַן שְׁמֶךָ | Secours-nous, Dieu de notre salut, pour la gloire de ton nom ! Délivre-nous, et pardonne nos péchés, à cause de ton nom ! | Adiuva nos Deus salutaris noster propter gloriam nominis tui Domine libera nos et propitius esto peccatis nostris propter nomen tuum |
10 | לָמָּה, יֹאמְרוּ הַגּוֹיִם-- אַיֵּה אֱלֹהֵיהֶם:יִוָּדַע בַּגֹּיִים לְעֵינֵינוּ; נִקְמַת, דַּם-עֲבָדֶיךָ הַשָּׁפוּךְ | Pourquoi les nations diraient-elles : Où est leur Dieu ? Qu’on sache, en notre présence, parmi les nations, que tu venges le sang de tes serviteurs, le sang répandu ! | Ne forte dicant in gentibus ubi est Deus eorum et innotescat in nationibus coram oculis nostris ultio sanguinis servorum tuorum qui effusus est |
11 | תָּבוֹא לְפָנֶיךָ, אֶנְקַת אָסִיר: כְּגֹדֶל זְרוֹעֲךָ--הוֹתֵר, בְּנֵי תְמוּתָה | Que les gémissements des captifs parviennent jusqu’à toi ! Par ton bras puissant sauve ceux qui vont périr ! | Introeat in conspectu tuo gemitus conpeditorum secundum magnitudinem brachii tui posside filios mortificatorum |
12 | וְהָשֵׁב לִשְׁכֵנֵינוּ שִׁבְעָתַיִם, אֶל-חֵיקָם;חֶרְפָּתָם אֲשֶׁר חֵרְפוּךָ אֲדֹנָי | Rends à nos voisins sept fois dans leur sein les outrages qu’ils t’ont faits, Seigneur ! | Et redde vicinis nostris septuplum in sinu eorum inproperium ipsorum quod exprobraverunt tibi Domine |
13 | וַאֲנַחְנוּ עַמְּךָ, וְצֹאן מַרְעִיתֶךָ-- נוֹדֶה לְּךָ, לְעוֹלָם:לְדוֹר וָדֹר-- נְסַפֵּר, תְּהִלָּתֶךָ | Et nous, ton peuple, le troupeau de ton pâturage, nous te célébrerons éternellement ; de génération en génération nous publierons tes louanges. | Nos autem populus tuus et oves pascuae tuae confitebimur tibi in saeculum in generationem et generationem adnuntiabimus laudem tuam |
Le psaume 79 est récité le 17e jour de Tammuz dans certaines traditions. On en retrouve des versets dans divers textes : le verset 8 est dans le dernier paragraphe de Tachanun ; le verset 9 conclut le Tachanun régulier et fait partie du Tachanun long récité le lundi et le jeudi ; le verset 10 fait partie de Av HaRahamim ; le verset 13, le dernier, entre dans Baruch Hashem L'Olam, pendant le maariv, et un morceau se trouve dans la bénédiction Modim de la amidah[4].
Vers 530, saint Benoît de Nursie attribua ce psaume à l'office de matines du jeudi[5], selon sa règle de saint Benoît[6],[7].
Au XVIe siècle, ce psaume était singulièrement récité ou chanté par les fidèles selon l'ordonnance de saint Pie V, lorsque les Turcs envahirent la Méditerranée ainsi que les pays chrétiens[5].
Dans la liturgie des Heures actuelle, le psaume 79 est chanté ou récité à l’office du milieu du jour le jeudi de la troisième semaine[8].
Nombreux sont les auteurs qui ont commenté les psaumes. Voici quelques ouvrages parmi les plus connus, classés par ordre chronologique :