Forme juridique | association à but non lucratif |
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Zone d’influence | Qatar, monde |
Fondation | 1992 |
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Siège | Doha |
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Site web | www.qcharity.com |
Connue autrefois sous le nom de Qatar Charitable Society, Qatar Charity est l'une des principales organisations non gouvernementales d’aide au développement et d’aide humanitaire au Moyen-Orient.
Entre 2012 et 2017, l'organisation a dépensé plus de 1,3 milliard de dollars américains dans des opérations et des projets humanitaires et de développement qui ont apporté secours et assistance à plus de 178 millions de personnes dans plus de 50 pays[1]. Ces projets sont menés soit directement par Qatar Charity, par l’intermédiaire de ses 24 filiales dans le monde entier, soit par des partenariats avec des ONG internationales ou locales.
Cette organisation est un partenaire stratégique du HCR depuis 2012, avec des contributions totales de 50 258 913 millions de dollars pour les personnes déplacées en Irak, au Yémen, en Somalie et en Syrie et les réfugiés au Liban, en Jordanie et au Myanmar, atteignant plus de 1,6 million de bénéficiaires.
Toutefois, Qatar Charity est suspectée de financer des groupes djihadistes et fondamentalistes islamistes sous couvert d'aide humanitaire.
Depuis 2015, Qatar Charity était sous la direction du président Hamad ben Nasser al-Thani[2] et du PDG Yousef ben Ahmed al-Kuwari[3],[4].
Qatar Charity est aussi présente dans le domaine du secours aux sinistrés lors de catastrophes naturelles. Ainsi, l’association a distribué de la nourriture ainsi que d’autres produits de première nécessité tels que des couvertures et des matelas d’une valeur de plus de 100 000 USD aux victimes du tremblement de terre au Népal en [5].
L’association a également joué un rôle dans la mission d’assistance humanitaire dans la bande de Gaza en 2008 et 2009, en livrant à la population sous embargo du matériel médical[6].
Un documentaire local, nommé, «The One heart program», produit par la Qatar Charity en mai 2022, présente les idées d'un groupe de jeunes Qatariens talentueux dans les domaines du plaidoyer, des médias, de la création de forums de discussion, des aventures poétiques, du travail caritatif et du divertissement. Il a été filmé en Turquie, le documentaire vise à faire la lumière sur les circonstances difficiles auxquelles est confrontée la population locale[7].
En 2016, l'organisation a lancé une application web basée sur des cartes, nommée «Tayef», conçue pour faciliter les connexions entre les donateurs et les personnes dans le besoin au Qatar[8].
Boutique et aide : un programme qui permet aux individus de soutenir les initiatives de Qatar Charity en achetant divers produits en ligne, les bénéfices étant reversés aux efforts caritatifs de l'organisation[9].
Dal ala alkheer : ce programme permet aux individus de partager divers cas en ligne via le site Web de l'organisation et de gagner des points en guise de récompense. L'objectif du programme est d'encourager les gens à contribuer à la cause de l'organisme sans avoir à faire de dons monétaires. Le nom du programme, «the one who tells about good», est dérivé d'une parole du prophète Mahomet qui souligne que ceux qui partagent de bonnes actions avec les autres reçoivent des bénédictions similaires à ceux qui accomplissent eux-mêmes les actions[10],[11].
Voyage et aide : une plateforme de réservation de vols et d'hôtels qui aide les particuliers et les organisations à effectuer des réservations tout en contribuant également à l'organisation via les frais de courtage associés à chaque réservation[12].
Qatar Charity fait l'objet d'une surveillance de l'autorité de contrôle des associations au Royaume-Uni tout comme des autorités américaines. Qatar Charity, notamment sa filiale britannique Nectar Trust, financerait des groupes djihadistes et fondamentalistes islamistes dans le monde entier sous couvert d'aide humanitaire.
Fondé en , Nectar Trust est connu jusqu'en octobre 2017 sous le nom de Qatar Charity UK (ou QCUK). Nectar Trust est la filiale britannique de Qatar Charity, grâce à laquelle elle a reçu plus de 28 millions de £ en 2016/2017[13],[14],[15]. Saleh Mohammed Fahad Gharrab Al-Marri, né en , est un ressortissant qatari administrateur du Nectar Trust depuis . il est également le conseiller exécutif du président de l'organisation mère Qatar Charity[16].
Elle fait l'objet d'une surveillance de l'autorité de contrôle des associations au Royaume-Uni, en raison de son manque d'indépendance vis-à-vis de sa maison-mère, et en raison d'« allégations de financement du terrorisme » portées contre Qatar Charity Qatar et de son rôle dans le financement de mosquées dirigées par des intégristes[17],[18].
Le Nectar Trust a également fait don de plus de 1,5 million de £ en 2015/2016 à la Human Relief Foundation, organisation interdite par Israël en raison de son soutien au groupe terroriste Hamas[19],[20].
Le Nectar Trust continue de soutenir les groupes des Frères musulmans en Europe, notamment l'UCOII (la principale association islamique d'Italie) et le fonds de dotation Passerelles, une organisation régionale islamique française[15],[13],[21].
Les médias britanniques ont révélé que le responsable qatari qui dirigeait la branche britannique de Qatar Charity avait également créé un site internet antisémite[13].
En 2013, Qatar Charity a conclu un partenariat avec la Fondation Bill-et-Melinda-Gates pour obtenir le financement d'une initiative de six ans approuvée par l'Organisation mondiale de la santé et visant à éradiquer la polio à l'échelle mondiale[22].
Qatar Charity est présente en Afrique. En parallèle, l’organisation investit dans la modernisation du secteur agroalimentaire. Au Burkina Faso, Qatar Charity a remis en 2012 une aide humanitaire d’une valeur de plus de 3 millions de francs CFA aux réfugiés maliens[23].
Avec la révolution tunisienne de 2011 et la levée de l’embargo sur les associations à vocation religieuse, Qatar Charity a investi en Tunisie. L’ONG a ainsi alloué 7,5 millions d’euros à la Tunisie à travers trois structures : Tunisia Charity, Marhama (conduite par Mohsen Jendoubi, membre du conseil consultatif d’Ennahdha) et l’Association tunisienne de coopération et de communication sociale. Outre les activités humanitaires classiques (aide alimentaire et assistance aux démunis), l’enveloppe financière a été accordée pour financer des projets de développement, notamment la réhabilitation d’infrastructures, le réaménagement de terres agricoles ou la construction de logements sociaux, d’écoles et de structures sanitaires[24].
Les associations humanitaires qatariennes, dont le Qatar Charity, ont des bureaux en Mauritanie, au Niger et au Mali, démontrant leur présence dans la région du Sahel[25].
En décembre 2023, une collaboration entre les ONG mondiales, SPARK et Qatar Charity, soutenue par le Fonds du Qatar pour le développement (Qatar Fund for Development), vise à améliorer les voies d'accès à l'emploi formel pour les réfugiés en Turquie grâce à l'éducation, à la formation et à l'assistance au développement des entreprises[26].
En juin 2023, Qatar Charity a participé à trois projets humanitaires au Soudan, axés sur une aide humanitaire globale et des partenariats techniques avec la Commission d'aide humanitaire pour des initiatives en matière d'eau et d'éducation. L'objectif de l'association est de renforcer le système de santé et de fournir des services holistiques aux communautés marginalisées touchées par le conflit. Le deuxième accord technique porte sur un projet de retour à l'école en toute sécurité, comprenant 25 installations, 100 unités d'eau et d'assainissement, des cartables, des fournitures et 89 glacières[27].
En octobre 2023, un pèlerinage collectif de la Omra a été organisé pour 28 orphelins syriens dans le cadre du programme de la Omra. En outre, l'organisation a fourni une aide humanitaire à des pays comme la Syrie, le Yémen et le Liban[28],[29].
En novembre 2023, Qatar Charity, en collaboration avec QFFD, a installé 2 000 nouvelles tentes et distribué 10 000 couvertures et 10 000 matelas à environ 10 000 personnes déplacées de leur domicile à la suite du tremblement de terre Turquie-Syrie en février 2023[30].
En collaboration avec Qatar Charity et Croissant-Rouge du Qatar, le delégation du Qatar Fund for Development s'est rendu à Port Soudan en avril 2024, à rencontrer le ministère de la Santé, à inspecter les travaux logistiques et à surveiller les projets[31],[32].
En outre, Qatar Charity a fourni des avions des Forces armées qatariennes, est arrivée à El Arish, en Égypte, transportant l'aide, y compris les fournitures alimentaires, à amener dans la bande de Gaza[33],[34].
Le 8 avril 2024, Qatar Charity et Croissant-Rouge du Qatar ont commencé à travailler sur l'appareil de cathétérisme cardiaque «Azurion 3 F15», pour se préparer à l'ouverture du service de cathétérisme cardiaque au centre cardiovasculaire de Taiz, Yémen[35].
L'Europe semble être une priorité de Qatar Charity. En France, elle a été à plusieurs reprises accusée de financer la promotion d’un islam militant et extrémiste. Un documentaire de la chaîne de télévision Canal + a révélé que, contrairement aux affirmations de l'ambassadeur du Qatar en France, Mohamed Al-Kuwari, selon lequel son pays n'aurait jamais financé de mosquée et n'aurait pas de visée prosélyte en France, Qatar Charity a financé sept projets de centres islamiques sur le territoire français. La mosquée de Mulhouse a notamment bénéficié d'un million d'euros du Qatar. L'association des musulmans d'Alsace, à l'origine du projet, se réclame des Frères musulmans et a reçu le soutien de l’imam al-Qaradawi, prédicateur extrémiste sur la chaîne Al Jazeera auquel Nicolas Sarkozy avait interdit le territoire français en 2012[36].
Qatar Charity a par ailleurs financé en grande partie le lycée Averroès, un établissement privé musulman à Lille. En , un professeur de philosophie de l’établissement a révélé dans une tribune, publiée dans le journal Libération, les liens de l’établissement avec l’Union des organisations islamiques de France, proche de l’idéologie des Frères musulmans[37]. Les affirmations du professeur Sofiane Zitouni (selon lesquelles le contenu de ses cours avait dû être modifié pour se conformer à « l’éthique » musulmane du lycée, etc.) ont été confirmées dans une enquête du journal en ligne Mediapart[38].
L'association finance de nombreux projets en France : à Mulhouse, Strasbourg, Lille, Reims, Le Havre, Clermont-Ferrand, Nîmes, Longwy, Montpellier, Poitiers, Nantes, Décines, Saint-Denis, Saint-Léger-de-Fougeret, des projets ont été recensés par Christian Chesnot et Georges Malbrunot[39].
Dans une interview avec le journal français «Le Point», l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, a abordé les critiques récurrentes concernant les prétendues liens du Qatar avec les Frères musulmans. Il a déclaré: «Cette relation n'existe pas et il n'y a pas de membres actifs des Frères musulmans ou de groupes connexes sur le sol qatari[40].»