Le relief est la forte variation verticale d'une surface solide, soit positivement, en saillie, soit négativement, en creux. Ce mot est souvent employé pour caractériser la forme de la lithosphèreterrestre.
La géomorphologie distingue traditionnellement trois grands types de relief :
Le dénivelé est la différence d'altitude entre deux points du sol. La pente, la position vis-à-vis du niveau de la mer caractérisent également le relief.
La topographie mesure les reliefs aériens tandis que la bathymétrie mesure les reliefs sous-marins.
Au premier ordre, la formation des modelés géomorphologiques résulte des interactions entre deux processus majeurs de la géologie, les processus tectoniques générés par le mouvement des différents continents, et les processus de surface qui redistribuent les différents terrains par l'érosion et la sédimentation.
Les caractéristiques du relief mondial et les principaux modelés géomorphologiques
Les reliefs du globe terrestre comprennent les zones émergées et les zones sous-marines[1].
Les reliefs émergés ou aériens comprennent les reliefs glaciaires et les reliefs terrestres stricto sensu.
Au XXe siècle, les glaces ont occupé à leur apogée de 15 à 16 millions de kilomètres carrés, soit une étendue une fois et demie égale à celle de l'Europe. 97 % de cette surface est occupée par les deux inlandsis subsistant, celui de l'Antarctique et celui du Groenland[2]. Le premier est un plateau uniforme de 2 800 m d'altitude parfois dominé de nunataks, cet inlandsis austral étant accidenté de chaînes de montagnes élevées[3]. L'inlandsis groënlandais offre le même type de relief, avec une glace qui atteint une altitude moyenne de 2 135 mètres[4].
La carte mondiale des reliefs terrestres fait apparaître le triptyque classique plaines/plateaux/montagnes, auquel peut être ajouté les grands rifts, les ergs et champs de dunes, les trapps et volcans actifs, ainsi que les chaînes de montagnes récentes ou anciennes de structure plissée ou non[5].
Les vastes ensembles morpholithologiques ou morphostructuraux, conditionnés par la lithologie et les facteurs endogènes, sont l'expression directe de la tectonique (épirogenèse, orogenèse, volcanisme et séismes). Altérés par des facteurs exogènes (météorisation, érosion), ces grands ensembles deviennent des modelés géomorphologiques. Les géomorphologues parlent alors d'ensembles ou de systèmes géodynamiques, morphodynamiques, voire morphoclimatiques quand le climat est un facteur essentiel relativement à l'eustatisme[11],[12]. La combinaison de phénomènes géodynamiques participe ainsi à la formation de grandes unités géomorphologiques à l'échelle du globe :
des zones stables anciennes, inactives, au cœur des continents et qui ont une croûte continentale très épaisse, de l'ordre de plusieurs dizaines de km, formée essentiellement de roches granito-gneissiques. Ces « noyaux » sont des cratons d'âge précambrien qui ont subi une érosion sur des épaisseurs de roches de plusieurs milliers de mètres depuis leur exposition, donnant naissance à des régions de plaines et de plateaux. Lorsque le craton est exposé, il s'agit d'un bouclier. Lorsqu'il est recouvert d'une couverturephanérozoïque de plusieurs kilomètres d'épaisseur de sédiments (essentiellement des dépôts marins paléozoïques, favorisés par des épirogenèses puis par une des successions pelliculaires du Mésozoïque), il s'agit d'une plateforme. À l'intérieur de ces vieux cratons continentaux se forment des bassins sédimentaires régis par une subsidence dont l'origine est la plupart du temps tectonique (amincissement crustal) et/ou thermique[13], d'où les régions de plaines sédimentaires à l'échelle du globe[14]. À la périphérie des vieux cratons, se sont formées des ceintures orogéniques linéaires anciennes (les vieux massifs y formant un socle arasé par une longue érosion et recouvert en discordance par des roches volcaniques et sédimentaires), et, encore plus à la périphérie, des ceintures plus jeunes, visibles sous forme de chaînes montagneuses. Cette disposition concentrique traduit les cycles de Wilson[15],[16]
↑Max Derruau, Précis de géomorphologie, Masson, , p. 130.
↑(en) Albert Paddock Crary, Antarctic Snow and Ice Studies, American Geophysical Union of the National Academy of Sciences-National Research Council, , p. 199.
↑(en) Horst Montag et Christoph Reigber, Geodesy and physics of the earth, Springer-Verlag, , p. 46.
↑Le cône sous-marin ou delta abyssal est une « accumulation sédimentaire sous-marine ayant globalement la forme d'un cône. Les cônes sous-marins sont très fréquents au débouché des canyons sous-marin ». Cf Pascal Saffache, Dictionnaire simplifié de la géographie, Editions Publibook, , p. 91.
↑Gilbert Boillot, Géologie des marges continentales, Masson, , p. 57.
↑(en) Innokentiĭ Petrovich Gerasimov, International geography, Pergamon, , p. 253.
↑(en) Timothy M. Kusky, Xiaoyong Li, Zhensheng Wang, Jianmin Fu, Luo Ze, Peimin Zhu, « Are Wilson Cycles preserved in Archean cratons? A comparison of the North China and Slave cratons », Canadian Journal of Earth Sciences, vol. 51, no 3, , p. 297-311doi=10.1139/cjes-2013-0163.
↑Jean-Yves Daniel, André Brahic, Michel Hoffert, André Schaaf, Marc Tardy et al, Sciences de la Terre et de l'Univers, Vuibert, , p. 123.
↑(en) Braun, J. and Beaumont, C., 1989. A physical explanation of the relation between flank uplifts and the breakup unconformity at rifted continental margins. Geology, 17: 760-764