Son affiche de 1925 annonçant l'Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes demeure perçue comme l'image-symbole de l'ampleur du mouvement Art-déco en tant que phénomène artistique[6]. C'est de la collaboration de la manufacture de porcelaine de Sèvres avec des artistes comme Robert Bonfils, constate ainsi Léon Deshairs[7], que naîtront les grandes créations liées aux tendances du Style 1925, lorsque Georges Lechevallier-Chevignard - administrateur de la manufacture de 1920 à 1938 - décide d'établir un vaste programme de renouvellement artistique : « Robert Bonfils, confirme Isabelle Laurin, donne ainsi libre cours à sa création éditoriale, fusionnant les genres, décorant avec autant d'humour des livres et des procelaines devenues son nouveau terrain de jeu », à l'instar d'une Chasse au tigre qu'il peint alors sur un vase[8].
Ce n'est qu'en 1945-1946 que Robert Bonfils peut accomplir au Canada une mission pour laquelle il avait été désigné en 1939, poursuivant celle-ci par des expositions et des conférences aux États-Unis. Une invitation du gouvernement du Québec le fera revenir au Canada en 1947[5].
Images symboliques de la Grande Guerre, portfolio, sept gravures sur bois en couleurs, Paris, 1916.
Henri-Pierre Roché, Deux Semaines à la conciergerie pendant la bataille de la Marne, trente-cinq dessins de Robert Bonfils, cent cinquante exemplaires numérotés, les cent dis premiers coloriés à la main, Paris, Attinger, 1916.
Gérard de Nerval, Sylvie, vingt-huit gravures sur bois par Robert Bonfils, Société littéraire de France, 1919.
Lover, Au moins, soyez discret, poèmes enrichis de soixante quinze têtes de chapitre, soixante quinze culs-de-lampe et dix-huit illustrations hors-texte par Robert Bonfils, cinq cents exemplaires numérotés, Librairie Georges Cres, Paris, 1919.
Henri de Régnier, les Rencontres de Monsieur de Bréot, illustrations de Robert Bonfils, cinq cent soixante exemplaires, Éditions René Kieffer, 1919.
Henri de Régnier, La double maîtresse, bois gravés en frontispice et en ornements par Robert Bonfils, mille deux cent cinquante exemplaires numérotés, Société littéraire de France, 1920.
Henri de Régnier, Le trèfle rouge ou les amants singuliers, vingt illustrations coloriées au pochoir par Robert Bonfils, sept cent cinquante exemplaires numérotés, La Renaissance du livre, 1920.
Louise Labbé, Les sonnets, six gravures sur bois par Robert Bonfils, Léon Pichon imprimeur, 1920.
Francis de Miomandre, L'art du graissage, vingt-cinq dessins de Robert Bonfils, La Belle éditions, Paris, 1920.
Albert Samain, Le chariot d'or, frontispice, bandeaux, culs-de-lampe et quinze gravures hors-texte par Robert Bonfils, collection « Bibliothèque du bibliophile (poètes) », Henri Lardanchet, libraire-éditeur à Lyon, 1920.
Francis Jammes, Épitaphes, Art catholique, 1921.
Maurice des Ombiaux, Nouveau manuel de l'amateur de Bourgogne, frontispice et ornements gravés sur bois par Robert Bonfils, L. Rouart et J. Watelin éditeurs, 1921.
Gérard d'Houville, Modes et manières d'aujourd'hui, illustrations de Robert Bonfils, trois cents exemplaires numérotés, Paris, 1922[10].
Colette, La retraite sentimentale, illustrations de Robert Bonfils, mille exemplaires numérotés, Éditions de la chimère, 1922.
Les cent vues de Paris, orné de cent trente reproductions de photographies choisies et commentées par Robert Bonfils, Larousse, Paris, 1924.
Robert-Louis Stevenson, Voyage avec un âne dans les Cévennes suivi de Au fil de l'Oise, sept cent cinquante exemplaires numérotés dont soixante-quinze enrichis en frontispice d'une eau-forte originale de Robert Bonfils, Librairie Stock, Delamain et Boutelleau, Paris, 1925.
La Châtelaine de Vergi, conte du XIIIe siècle, ornements et gravures de Robert Bonfils, Imprimerie Frazier-Soye pour la typographie, Schott et Bonnet pour les gravures et ornements, 1926.
Vues de Paris, Portfolio de seize gravures sur bois en couleurs par Robert Bonfils, Éditions Louis Rouart, 1926.
Tessie Jones, Bagatelles, vingt illustrations coloriées au pochoir par Robert Bonfils, Paris (sans nom d'éditeur), 1926.
André Beucler, Le carnet de rêves, eaux-fortes originales de Robert Bonfils, Éditions du Raisin, 1927.
François Bernouard, La fèvre d'amour, couverture et illustrations de Robert Bonfils, Éditions François Bernouard, 1927.
Abbé Prévost, Histoire de Manon Lescaut et du Chevalier des Grieux, vingt-deux lithographies originales coloriées au pochoir par Robert Bonfils, cent soixante-treize exemplaires numérotés, Éditions Jules Meynial, 1928.
Deux cents vues de Paris - Guide des musées, églises, monuments, bibliothèques, curiosités, spectacles, orné de deux cents reproductions photographiques choisies et commentées par Robert Bonfils, Larousse, 1930.
Boissettes en Île-de-France, propriété de M. Paul-Adrien Gillon, lithographies originales de Robert Bonfils, Éditions de la ville de Boissettes, 1931.
Guy de Maupassant (préface de René Daumesnil), La maison Tellier suivi de Mademoiselle Fifi, illustrations de Robert Bonfils, Librairie de France, 1934.
Gustave Flaubert, La légende de Saint-Julien l'Hospitalier, eaux-fortes de Robert Bonfils, Éditions de l'École Estienne, 1937.
Guy de Maupassant (préface de René Daumesnil), Poésie - Théâtre, illustrations de Robert Bonfils, 1938.
Louis Codet, César Capéran ou la tradition, lithographies originales de Robert Bonfils, cent cinquante exemplaires numérotés, Compagnie française des arts graphiques, 1943.
Charles Baudelaire, Poèmes, illustrations de Robert Bonfils, Les éditions du Raisin, 1945.
Jean de Tinan, La petite Jeanne pâle, dix-huit lithographies en couleurs par Robert Bonfils, trois cent dix exemplaires numérotés, Compagnie française des arts graphiques, 1945.
2e et 3e expositions de la Société de la gravure sur bois originale, Union centrale des arts décoratifs, pavillon de Marsan, palais du Louvre, Paris, janvier- et .
« Robert Bonfils à la Galerie Barreiro. La nature de l'artiste : besoin d'exprimer avec force, et même avec violence, ce qu'il ressent. Bonfils ne craint pas d'appuyer sur les accents, d'accuser les plans, de faire jaillir des reliefs, de rechercher avant tout dans ses toiles l'équilibre de puissants volumes... Aucun détail. Rien que des masses. Cette recherche de l'effet, souvent condamnable, ne manque pas ici de noblesse. » - Louis Chéronnet[14]
« Bonfils, à qui nous devons des reliures, étoffes, estampes d'un goût si ingénieux, est aussi, et surtout, un coloriste robuste qui construit largement, équilibre ses plans avec sûreté et use d'une matière qui vieillira bien. » - Louis Vauxcelles[20]
« Ses premières peintures présentent des tons virulents ; ses illustrations de couleurs fraîches, d'une ligne élégamment étirée, épousent la cadence et l'harmonie feutrée des poèmes qu'ils accompagnent, ceux de Verlaine et de Francis Jammes. » - Gérald Schurr[21]
« Une belle audace dans la stylisation des formes, dans l'élégance des arabesques. Un illustrateur de grand style dont l'œuvre peint reste sous-estimé. » - Gérald Schurr[22]
« Considéré comme un représentant typique du style Art déco... Ce style, il l'a surtout développé par la ferme élégance stylisée de son trait, dans ses gravures et illustrations pour de très nombreux ouvrages littéraires. » - Dictionnaire Bénézit[17]
↑ a et b Comité Montparnasse, Exposition de peintres et sculpteurs de l'École de Paris, catalogue vendu au profit des œuvres des 14e et 6e arrondissement, juin 1951.
↑ a et b Ouvrage collectif, Hommage aux relieurs fondateurs de la Société de reliure originale, Les Aùis de la reliure originale/Bibliothèque historique de Paris, 2007.
↑ Louis Vauxcelles, « Robert Bonfils » dans Gil Blas, 1933, cité par René Chavance, « Les reliures de Robert Bonfils », Mobilier et décoration, n°1, 1er février 1947.
↑Gérald Schurr, Les petits maîtres de la peinture, valeur de demain, Les Éditions de l'amateur, vol. 2, p. 74.
↑ Gérald Schurr, Le guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1981, p. 66.
Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne de 1903 à nos jours, Arts et Images du Monde, 1992.
Jean-Paul Midant, Sèvres, la manufacture au XXe siècle, Michel Aveline éditeur, 1992.
Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Grûnd, 1999.
Sous la direction de Marcus Osterwalder, Dictionnaire des illustrateurs 1905-1965, Éditions Ides et Calendes, 2001, p. 221-222.
Emmanuel Bréon, Isabelle Laurin, Félix Marcilhac, Florence Stiline, Années folles et Art déco à Sèvres, coll. « Sèvres, une histoire céramique », Éditions courtes et longues, 2007.
Ouvrage collectif, Hommage aux relieurs fondateurs de la Société de la reliure originale, Les Amis de la reliure originale/Bibliothèque historique de la ville de Paris, 2007.
Sous la direction de Jehanne Lazaj et Bruno Ythier, Tapisseries 1925, coll. « Corpus Albuciense », Éditions Privat, Toulouse, 2012.
Francis Lamond et Stéphane-Jacques Addade, Portfolios modernes et art déco, 1908-1938, Norma Éditions, 2014.
Émile Bayard, Albert Jacquemart et Victoria Charles, 1.000 chefs-d'œuvre des arts décoratifs, Parkstone éditeur, 2015.