Naissance |
Wimborne Minster, Angleterre, Royaume-Uni |
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Genre musical | Rock progressif, ambient, rock expérimental, jazz fusion |
Instruments | guitare, claviers |
Années actives | 1968 à 2012, 2013 à aujourd'hui |
Labels | E.G., Polydor, Discipline Global Mobile |
Robert Fripp est un guitariste britannique né le à Wimborne Minster[1]. Il est principalement connu en tant que fondateur, en 1969, du groupe rock progressif King Crimson, dont il est le seul membre permanent[1].Il a également travaillé avec de nombreux autres artistes, parmi lesquels Van der Graaf Generator, Peter Hammill, David Bowie, Blondie, Andy Summers, Brian Eno, Peter Gabriel ou David Sylvian. Robert Fripp a influencé un grand nombre de musiciens et il est considéré comme l'un des pères du rock progressif[réf. souhaitée]. Il est marié avec la chanteuse Toyah Wilcox avec laquelle il a collaboré sur certains de ses albums.
Il est classé 62e meilleur guitariste de tous les temps selon le magazine Rolling Stone.
Originaire de la région de Bournemouth, dans le Dorset, Robert Fripp commence à jouer de la guitare à l'âge de 11 ans[2]. Il fait ses débuts professionnels au milieu des années 1960, au sein du groupe The League of Gentlemen[3].
En 1967, il répond à une annonce des frères Giles, Michael (batterie) et Peter (basse), qui recherchent un claviériste chanteur. Bien que Fripp ne corresponde absolument pas à ce profil, les trois hommes forment un groupe simplement appelé Giles, Giles & Fripp[4]. Un album, The Cheerful Insanity of Giles, Giles & Fripp, sort chez Deram en avril 1968. Mêlant diverses influences (folk, music-hall, classique), il ne rencontre pas un grand succès.
Courant 1968, le trio est rejoint par la chanteuse Judy Dyble, ex-Fairport Convention et son petit ami de l'époque, le multi-instrumentiste Ian McDonald. Ils seront rejoint par le parolier Peter Sinfield. Peter Giles se retire, et c'est un ami d'enfance de Fripp, Greg Lake, qui vient prendre sa place. Ian et Judy se séparent et cette dernière quitte le groupe. Le groupe adopte un nouveau nom d'après une composition signée McDonald/Sinfield, In the court of the Crimson King,: King Crimson[5].
Le premier album de King Crimson, In the Court of the Crimson King, paraît en octobre 1969. Il rencontre un franc succès, mais le groupe perd Ian McDonald et Michael Giles avant la fin de l'année : les deux hommes souhaitent s'orienter dans une autre direction que celle voulue par Fripp. Lorsque Greg Lake annonce à son tour son départ, la survie du groupe semble si compromise que Fripp se voit proposer de rejoindre Yes, qui vient de perdre son guitariste Peter Banks. Il refuse l'offre.
King Crimson enchaîne les remplaçants jusqu'à la mi-1971, date à laquelle une formation stable semble enfin s'imposer : Fripp et Sinfield, les deux derniers fondateurs du groupe, sont accompagnés de Boz Burrell (basse, chant), Ian Wallace (batterie) et Mel Collins (cuivres et mellotron). Toutefois, des divergences entre Fripp et les nouveaux venus, adeptes d'un mode de vie plus « rock and roll », ne tardent pas à voir le jour. Après la sortie de l'album Islands, Peter Sinfield est renvoyé en , et en , Burrell, Wallace et Collins claquent la porte du groupe[6]. Ils forment alors Snape avec le guitariste blues Alexis Korner, 4 albums seront enregistrés par cette formation, Alexis Korner & Snape – The Accidental Band en 1972, Accidentally Born in New Orleans, Live on Tour in Germany et Alexis Korner & Snape, tous parus en 1973.
King Crimson renaît quelques mois plus tard : Fripp engage alors Bill Bruford (ex-batteur de Yes), John Wetton (ex-bassiste de Family), le violoniste David Cross, le percussionniste Jamie Muir ainsi que le parolier Richard Palmer-James, anciennement de Supertramp. À la suite du départ de Jamie Muir après l'album Larks' Tongues in Aspic en 1973, cette formation publie l'album Starless and Bible Black en . Puis avec le départ de David Cross, le groupe est réduit au trio Fripp-Wetton-Bruford en 1974 pour l'album Red, sur lequel toutefois plusieurs anciens de King Crimson viennent donner un coup de main, Ian McDonald et Mel Collins, David Cross, Marc Charig et Robin Miller, puis le groupe est ensuite dissous à la surprise générale par Robert Fripp. Celui-ci croit la fin des civilisations modernes proche et choisit de mettre un terme à l'existence d'un groupe « dinosaure » au profit d'une carrière solo, se définissant comme « une petite unité indépendante, mobile et intelligente[7] ».
En réalité, Fripp s'est déjà autorisé quelques incursions en dehors de King Crimson, notamment au travers d'un album ambient avec Brian Eno, (No Pussyfooting) (1973). Il a aussi déjà participé comme guitariste invité sur des albums de Van der Graaf Generator H to He, Who Am the Only One (1970) et Pawn Hearts (1971) ainsi que l'album Fool's Mate (1971), du chanteur pianiste guitariste de ce groupe, Peter Hammill. Enfin, il produit des albums pour le groupe de Robert Wyatt Matching Mole (Matching Mole's Little Red Record, 1972) et pour le pianiste de jazz Keith Tippett (Septober Energy avec le groupe Centipede, Blueprint et Ovary Lodge, 1971-1973).
(No Pussyfooting) est suivi en 1975 par Evening Star, toujours le fruit du travail du tandem Fripp & Eno. Ces deux albums expérimentaux sont fondés sur un système de bandes passées en boucle élaboré par Eno et employé dans la courte tournée européenne donnée par le duo en avril-. Par la suite, Fripp continue à utiliser ce système de « Frippertronics (en) » dans ses albums solo : notamment, il constitue la première face de God Save the Queen / Under Heavy Manners (1980), puis l'intégralité de Let the Power Fall (1981).
En 1975, Fripp se retire provisoirement du monde de la musique pour suivre les cours donnés par l'International Academy for Continuous Education, fondée par John G. Bennett pour étudier l'œuvre ésotérique de Georges Gurdjieff. Par la suite, il décrit la vie dans cette école comme « physiquement douloureuse et mentalement terrifiante », mais juge « précieux » ce qu'il y a appris, et il continue à faire référence à Gurdjieff par la suite[8].
Fripp revient à la musique en 1976, apparaissant sur les trois premiers albums solo de Peter Gabriel. À la même époque, il entre en contact avec David Bowie via Brian Eno et joue sur l'album "Heroes". Installé à New York, Fripp se rapproche de la scène new wave locale, collaborant avec Blondie (Parallel Lines), Talking Heads (Fear of Music) et The Roches, entre autres. En 1979, il publie son premier « véritable » album solo, Exposure, auquel participent entre autres Eno, Peter Gabriel, Peter Hammill, Phil Collins et Daryl Hall. L'album atteint la 79e place du classement Billboard.
En mars 1980, Robert Fripp forme un nouveau groupe avec l'organiste Barry Andrews (déjà présent lors des sessions d'Exposure), la bassiste Sara Lee et le batteur Johnny Toobad. Il le baptise « The League of Gentlemen », en souvenir de son premier groupe. Cette formation donne 77 concerts en Amérique du Nord et en Europe durant l'année et enregistre un album studio, The League of Gentlemen, qui paraît début 1981[9]. Toujours en 1980, Fripp collabore à nouveau avec David Bowie sur l'album Scary Monsters (and Super Creeps).
1981 voit la naissance d'un nouveau groupe baptisé « Discipline ». Fripp retrouve Bill Bruford et engage le guitariste Adrian Belew et le bassiste Tony Levin. Le quatuor reprend rapidement le nom de King Crimson et sort trois albums : Discipline (1981), Beat (1982) et Three of a Perfect Pair (1984). Ce nouveau King Crimson, pétri d'influences minimalistes, new wave et funk, donne son dernier concert le au Spectrum de Montréal[10].
Durant cette même période, Fripp enregistre deux albums avec le guitariste du groupe The Police, Andy Summers : I Advance Masked (1982) et Bewitched (1984).
À partir de 1985, Robert Fripp commence à donner des cours. Les ateliers Guitar Craft s'adressent aux débutants et comprennent des leçons de guitare, mais aussi de développement de soi. Ils utilisent un accordage particulier, le New standard tuning (en), dont Fripp affirme qu'il lui est venu à l'esprit dans un sauna en [11]. Il est basé en partie sur un accordage en quintes, avec une tierce mineure entre les cordes les plus aiguës: do-sol-ré-la-mi-sol (CGDAEG), ce qui offre une plus grande tessiture à l'instrument. Plusieurs albums sont enregistrés par Fripp avec des élèves de Guitar Craft réunis sous le nom « The League of Crafty Guitarists », notamment The League of Crafty Guitarists (1995), pour seize guitaristes jouant chacun une guitare électrique.
En 1986 paraît le premier album enregistré par Fripp avec sa nouvelle épouse, Toyah Willcox : The Lady or the Tiger. Willcox y récite deux nouvelles de Frank R. Stockton sur fond de Frippertronics, avec la participation des Crafty Guitarists. Cinq ans plus tard, Fripp et Wilcox sortent Kneeling at the Shrine sous le nom « Sunday All Over the World », qui comprend également Trey Gunn au Chapman Stick et le batteur Paul Beavis.
Fin 1991, Fripp propose à David Sylvian, pour qui il a joué sur les albums Alchemy: An Index of Possibilities (1985) et Gone to Earth (1986), de le rejoindre dans une nouvelle réunion de King Crimson. Sylvian décline l'offre, mais les deux hommes réalisent néanmoins une tournée ensemble au Japon en 1992[12]. Leur collaboration débouche sur les albums The First Day (1993) et Damage: Live (1994).
En 1992, à la suite de l'effondrement de son label historique E.G., Fripp fonde une structure de production et de distribution de projets musicaux qui gère les intérêts de King Crimson et de nombreux autres musiciens : Discipline Global Mobile[13].
À partir de 1994, les Frippertronics, dirigés par ordinateur, deviennent les Soundscapes, moins sereins, parfois morbides, comme dans The Gates of Paradise (1997), qui propose un voyage sonore à travers la mort. Fripp publie de nombreux albums de Soundscapes dans les années 1990 et 2000, dont certains ne sont disponibles qu'en téléchargement via le site de Discipline Global Mobile[réf. nécessaire].
King Crimson renaît en 1994 autour du quatuor Fripp-Belew-Levin-Bruford, cette formation de base sera éventuellement rejointe par Trey Gunn à la Warr Guitar et Pat Mastelotto à la batterie en 1995, ces deux derniers ont déjà joué avec Fripp durant la tournée avec David Sylvian. Ce sera alors la naissance du double trio: le groupe comporte alors deux guitaristes (Fripp et Belew), deux bassistes (Levin et Gunn) et deux batteurs (Bruford et Mastelotto). Un EP VROOOM sort en 1994, suivi de l'album THRAK l'année suivante.
En 1997, King Crimson est « fraKctalisé » : c'est le début des ProjeKcts, formation rassemblant une partie des membres du groupe pour jouer sur scène de manière purement improvisée. Quatre ProjeKcts se produisent entre 1997 et 1999, puis sporadiquement par la suite.
En 2000, un King Crimson réduit à quatre après le départ de Bill Bruford et Tony Levin enregistre the construKction of light, suivi par The Power to Believe en 2003. Gunn quitte le groupe l'année suivante. Levin y reprend sa place, et Gavin Harrison est engagé en 2007 comme second batteur.
En 1997, Robert Fripp participe à une série de concerts G3 avec Joe Satriani et Steve Vai aux États-Unis et au Canada[réf. souhaitée].
Dans les années 2000, Robert Fripp collabore avec de nombreux musiciens. Il retrouve Brian Eno pour deux albums, The Equatorial Stars (2004) et Beyond Even (1992-2006) (2007), et enregistre également des albums avec Jeffrey Fayman, compositeur d'Immediate Music, (A Temple in the Clouds, 2000) et Theo Travis (Thread, 2008). Il apparaît comme invité sur des albums de Porcupine Tree (Fear of a Blank Planet, 2007), Jakko Jakszyk (The Bruised Romantic Glee Club, 2007) ou Judy Dyble (Talking with Strangers, 2009).
En , Fripp recommande l'arrêt de Guitar Craft à l'occasion de son vingt-cinquième anniversaire, le [14].
En 2011, paraît l'album A Scarcity of Miracles, réalisé avec Mel Collins et Jakko Jakszyk et décrit comme « a King Crimson ProjeKct ». Tony Levin et Gavin Harrison participent également à l'enregistrement[15].
Dans une interview accordée le au Financial Times, Robert Fripp annonce sa retraite en tant que musicien, écœuré par l'évolution de l'industrie musicale[16]. Cette retraite est de courte durée, puisque le guitariste annonce en une nouvelle réunion de King Crimson avec Tony Levin, Pat Mastelotto, Gavin Harrison, Mel Collins, Jakko Jakszyk et Bill Rieflin, qui doit commencer à se produire sur scène en [17].