Elle a été créée en 1860 par détachement des communes de Coudekerque-Branche et Téteghem. Le 1er janvier1972[2], elle est fusionnée avec Dunkerque, dont elle constitue aujourd'hui l'un des quartiers.
Rosendaël est un quartier à caractère résidentiel et maraîcher, situé à l'est de Dunkerque, séparé de Malo-les-Bains par la RD 79 (Boulevard de la République).
Rosendaël était à l'origine un hameau très proche de Dunkerque, mais sous la juridiction des échevins de Bergues[3].
François-Joseph Grille[4] rapporte après son voyage d'étude du département du Nord que cette petite « colonie » déjà couverte d'habitations, fut deux fois menacée de ruine : À la conclusion de la bataille des Dunes, en 1656 ; Seules deux maisons restaient debout dans le Rosendaël. Puis après signature de la paix, alors que le duc d'Yorck y installe son quartier-général ; les soldats y élevèrent leurs retranchements dans les jardins et « Chaque maison devint une forteresse prise, reprise, et enfin brûlée. Quand l'ennemi arriva, il y avait cent trente-sept habitations; après son départ, pas une n'était sur pied ».
En , sont données à Paris des lettres de reconnaissance de noblesse pour François Lauwereyns, seigneur de Rosendalle, gradué es lois, conseiller pensionnaire (conseiller juridique) de la ville et châtellenie de Bergues-Saint-Winoc et pour son frère Jean Winocq Lauwereyns, seigneur de Berghendael, gradué es lois, premier échevin de la ville de Bergues. Ils descendent en ligne directe de la famille Lauwereyns dit Diepende, de la ville de Bruges, réputée noble de temps immémorial; leurs ancêtres ont contracté de nobles alliances avec différentes familles, dont les quartiers et armoiries se trouvent encore à Bruges en lames de cuivre sur les tombeaux avant les années 1414. Pierre Lauwereyns, écuyer, seigneur de Rosendael, Souarthof, mort en 1547, frère cadet de Nicolas Lauwereyns, mort en 1566, bisaïeul paternel des exposants, a été qualifié publiquement des titres d'écuyer et de noble par devant les baillis et hommes de fief de la cour féodale du Perron de Bergues par relief du et par deux extraits du freffe du magistrat dudit lieu de l'année 1703, etc. etc.[5].
En , lors du siège de Dunkerque qui prend fin avec la bataille de Hondschoote, les Anglais du duc d'York occupent la ville de Rosendaël.
Le Rosendaël (dont le nom signifie « vallée des roses » selon François Joseph Grille ou plutôt roseaux) est l'un des faubourgs de Dunkerque qui semble s'être constitué à la fin du XVIIe siècle). Cet auteur précise en 1825 que « les plus belles fleurs y croissent en effet par les soins de ses habitants : elles y croissent en été ; car en hiver la neige y tombe quelquefois avec une telle abondance, qu'on a de la peine à ouvrir sa porte et à sortir de sa maison »[4].
En 1800, cent dix-neuf maisons habitées par 714 habitants y sont déjà réimplantées. Elles sont presque 200 en 1825, habitées par plus de 1000 personnes[4].
En 1815, par mesure de sûreté, on était encore sur le point d'abattre une bonne partie du Rosendaël ; mais le général Leval, gouverneur de Dunkerque, épargna ce désastre[4].
F.J. Grille a pu donner en 1825 la description suivante de la localité :
Vie du hameau : « Ces maisons ne sont point agglomérées ; elles sont éparses et placées au centre de chaque exploitation : on voit le toit et la fumée au milieu des arbres, et dans les beaux jours de l'automne rien n'est plus gai et plus pittoresque. C'est le port et la jetée de Dunkerque que les dames et les élégants prennent pour but de leur promenade -, mais c'est au Rosenlhal que le peuple se porte aux jours de fête. On y voit ces bonnes Flamandes bien grasses, bien rondes, bien potelées, qui s'en vont au Jardin Royal boire de la bière avec leurs maris, leurs enfants et leurs domestiques. On se mêle, on danse, on fume, on rit, et, si les soldats de la garnison veulent y faire du tapage, des hommes fermes et de sang froid s'interposent entre les querelleurs, et mettent le holà sans avoir recours aux gendarmes. C'est la police des jardiniers, qui, dans le pays, passe en proverbe »[4].
Le paysage : « Le territoire est divisé en longs carrés bordés de saules coupés par la tête (saules têtards), et qui ne croissent pas au-delà de huit à dix pieds. Les branches dont ces saules se couronnent, servent à faire des fagots que l'on vend à un prix élevé. Les intervalles d'un arbre à un autre sont fermés par des roseaux secs. Outre ces séparations particulières de chaque carré, il y a, le long des chemins, des haies de clôture, qui sont en général d'épines blanches ». À cette époque on voit encore de l'aigle royal à Dunkerque (l'un d'entre eux est encore présenté au public, empaillé au musée d'Histoire naturelle de Lille) et des albatros survolent encore parfois le littoral.
Les cultures : « Cette vallée, il y' a deux cents ans, était tout à fait inculte : c'était un terrain sablonneux aussi blanc que cette neige qui le recouvrait en décembre. Des pécheurs y avaient leurs huttes : ils firent du jardinage autour, pour tâcher d'y recueillir les légumes nécessaires à leur famille. Les engrais et la culture, d'aride qu'était le sol, le rendirent productif" (au moyen d'engrais produits à base d'algues récoltées sur les laisses de mer précise l'auteur : Les tempêtes et les ouragans arrachent les herbes des mers; les grosses marées jettent ces algues sur le rivage : les cultivateurs les recueillirent et en couvrirent leurs terres fraîchement labourées. Ces efforts et ces soins eurent leur récompense, et les fruits les plus savoureux naquirent sur ces dunes qui avaient paru jusque-là déshéritées) ».
"La vallée produit des pommes de terre délicates, des choux-fleurs précoces et des légumes de toutes sortes qu'on porte aux marchés de Dunkerque, de Bergues, de Lille même et de la Belgique. On voit là, comme à Sceaux et à Montmorenci, des lignes de groseilliers et de cerisiers qui coupent les jardins. Toutes les espèces d'arbres à fruits y réussissent à merveille (La pomme de reinette est renommée à Rosendaël). Les arbres forestiers et d'agrément n'y viennent pas avec moins de vigueur. Avant la guerre, il y avait, dans les maisons de plaisance et les enclos que les négocians de Dunkerque ont au Rosenthal, des ormes, des frênes et des chênes (M. Michaux a trouvé, dans son voyage en Amérique, trente espèces de chênes qui nous étaient inconnus, et qui, transportés dans nos climats, y réussiraient à merveille) de sept à huit pieds de circonférence. La hache du sapeur a laissé peu de ces beaux arbres ; mais on a fait des remplacemens avec du blanc d'Hollande qui est d'une belle venue et d'un joli aspect." « On ne cultivait qu'à la bêche, dans le Rosenthal, comme dans les îles de la Loire. Mais depuis que du côté de Mardyck et de Zuydcoote, au couchant de Dunkerque, on a imité le Levant, il s'est ouvert de plus grandes exploitations des dunes où l'on a employé la charrue. Il semble que les terres étaient communautaires, puisque F.J. Grille ajoute "Pour augmenter ces exploitations, il faudrait que le gouvernement, propriétaire des terrains vagues, les concédât par portions à des particuliers, à charge de les semer et planter en un tems déterminé". Cet auteur précise : "Il ne faudrait pas permettre d'arracher épines sauvages qui naissent sur les sommets les plus arides des dunes, les pauvres les arrachent pour la fabrication de vergettes, à laquelle la racine est propre. Quant aux épines, elles servent de combustible.et garantissent ce sol mouvant contre les vents impétueux, de même que "les hoyas (roseaux des sables)" (…) "Avant ces travaux, les sables s'amoncelaient et gagnaient tous les jours. Déjà de la tour de Zuydcoote on n'apercevait plus que la flèche »[4].
Pendant la première guerre mondiale, Rosendaël est en 1918, une des communes dépendant du commandement d'étapes installé à Petite-Synthe puis à Coudekerque-Branche. Un commandement d'étapes est un élément de l'armée organisant le stationnement de troupes, comprenant souvent des chevaux, pendant un temps plus ou moins long, sur les communes dépendant du commandement, en arrière du front. Rosendaël a donc accueilli des troupes à ce titre[6]. En 1917-1918, la commune dépendait également du commandement d'étapes de Téteghem[6]. Ce fut également le cas pour le commandement d'étapes de Hondschoote en 1915-1916[7].
Le , plusieurs projectiles allemands sont tombés sur Téteghem, Rosendaël, Malo-les-Bains. À Rosendaël, une torpille est tombée impasse Dubois, endommageant deux maisons (Bertrand et Blomme), et creusant un entonnoir de 6 m. Une autre tombée rue de Leffrinckoucke près de la brasserie Pommel a fait un blessé léger (femme Deboudt) en endommageant une maison[8].
Le 26 janvier 1918, bombardement sur l'agglomération dunkerquoise, d'abord terrestre vers 23h30, puis aérien vers 0h25. Le bombardement terrestre a concerné Saint-Pol (un obus de 380 tombé 72 rue de la République, dégâts matériels), et Rosendaël (un obus de 380 tombé sur l'abattoir, dégâts matériels). Le bombardement aérien a vu une bombe larguée sur Malo-les-Bains, (rue de Roubaix, plusieurs automobiles militaires endommagées) et deux torpilles lancées sur Fort-Mardyck, (elles n'ont pas explosé, pas de victimes)[9].
Au sortir de cette guerre la population de Rosendaël qui a souffert des bombardements allemands effectués sur Dunkerque pendant la guerre (voir Histoire de Dunkerque), se retrouve dans une situation critique, manquant de tout : début , un train de charbon est pillé par les habitants[10].
La villa Myosotis est une des dernières maisons de bois construite fin du XIXe siècle. C'était une vaste propriété avec un immense jardin et de nombreuses dépendances. Il ne reste plus que la villa et un petit jardin. Le livre Elisa, Marthe et Gratienne à la villa Myosotis raconte la vie d'une famille y habitant au début du XXe siècle (éditions J. et L. Denière).
↑Procès verbaux des Conseils municipaux dès 09/01/1972 et du 12/03/1983
↑Lalu, Christian, « Annexe. — Les organigrammes des grandes villes », Annuaire des Collectivités Locales, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 1, no 1, , p. 701–809 (lire en ligne, consulté le ).
↑Registres des Conseils municipaux de la Ville de Rosendaël 1965 et 1971
↑Service relation publique de la Communauté Urbaine de Dunkerque