Titre québécois | Trahison |
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Titre original | The Yards |
Réalisation | James Gray |
Scénario |
James Gray Matt Reeves |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Miramax Paul Webster/Industry Entertainment |
Pays de production | États-Unis |
Genre | drame |
Durée |
115 minutes (version cinéma) 113 minutes (director’s cut) |
Sortie | 2000 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
The Yards ou Trahison au Québec est un film américain réalisé par James Gray, sorti en 2000.
Il est présenté en sélection officielle au festival de Cannes 2000. Il connait un échec public et commercial cinglant à sa sortie : il n'a rapporté qu'un dixième de ce qu'il avait couté[1].
À New York, Leo Handler (Mark Wahlberg), sort de prison et retrouve sa mère malade. Il est plein de bonnes intentions. Comme elle le souhaite, il va chercher un travail honnête. Le nouveau mari de sa tante, Frank (James Caan), dirige l'Electric Rail Corporation, une société qui bénéficie de contrats municipaux pour l'entretien du métro dans le Queens. Il lui propose un travail après un stage de formation qu'il se propose de financer. Mais Leo a besoin d'argent tout de suite pour aider sa mère alors il préfère suivre le fiancé de sa cousine, le flambeur et séduisant Willie (Joaquin Phoenix). Willie travaille lui aussi pour Frank, mais dans un domaine dont Leo comprend trop tard la nature : la corruption et l'intimidation des entreprises concurrentes. Il est entraîné dans la gare ferroviaire (« the yards ») dans une expédition nocturne de sabotage qui tourne mal. Un gardien est poignardé par Willie. Leo est arrêté puis relâché par la police mais il a été le témoin du meurtre. Un témoin très gênant pour toute la famille...
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Le film s'inspire d'un scandale de corruption du métro de New York auquel a été lié le père de James Gray[2]. Ce dernier a par ailleurs passé sa jeunesse dans le Queens. Il explique dans une interview aux Inrockuptibles[3] qu'il lui a fallu cinq ans pour imposer son scénario aux grands studios : « C'est très autobiographique [...] Mon père a travaillé dans le business du métro à New York. J'ai donc beaucoup observé ce monde quand j'étais jeune, en particulier la corruption qui y règne. C'est ma version de Sur les quais de Kazan, en remplaçant les quais par les rames de métro. D'ailleurs, le titre du film, The Yards, évoque les voies de garage du métro new-yorkais [...] The Yards est un drame social inspiré de ma propre expérience, des gens que j'ai croisés, avec une pincée de Visconti... Le Visconti de Rocco et ses frères. »
Le tournage s'est déroulé de mai à à New York (Bronx, Queens et Roosevelt Island), ainsi que dans le New Jersey[4]. La New York City Transit Authority avait initialement refusé de prêter ses installations pour le film. La production avait alors décidé d'utiliser des locaux abandonnés et de tourner des séquences en studio. Finalement, un accord a été trouvé avec la NYCTA pour des installations sur la 207e rue[2]. Lors du tournage, James Gray demande au directeur de la photographie Harris Savides de s'inspirer de l'atmosphère d'un peintre qu'il affectionne, Georges de La Tour[5].
Sous la pression du producteur Harvey Weinstein, James Gray a été forcé de tourner une fin moins pessimiste pour la diffusion en salle. Dans la version cinéma, le film se termine sur un monologue de Mark Wahlberg où il explique tous ses regrets. Tandis que dans la version director’s cut, le film se conclut sur l’image déchirante de la famille meurtrie par la mort du personnage de Charlize Theron : une fin qui a beaucoup plus de sens que celle de la version cinéma.
Tourné en 1998, le film ne sort qu'en 2000. La postproduction est marquée par de nombreux différends créatifs entre le réalisateur et les producteurs, révélés dans l'ouvrage Sexe, Mensonges & Hollywood de Peter Biskind[6]. De plus, le film est cité dans un article du Daily Telegraph de 2017 intitulé Harvey Scissorhands: 6 Films Ruined by Harvey Weinstein (« Harvey aux mains d'argent : 6 films gâchés par Harvey Weinstein » en français)[2].
Le film reçoit des critiques partagées aux États-Unis. Sur l'agrégateur américain Rotten Tomatoes, il récolte 64% d'opinions favorables pour 96 critiques et une note moyenne de 5,96⁄10[7]. Sur Metacritic, il obtient une note moyenne de 58⁄100 pour 31 critiques[8].
En France, le film obtient une note moyenne de 4,1⁄5 sur le site Allociné, qui recense 26 titres de presse[9].
Dans une interview, James Gray a confié que le film « n'a pas engrangé un million de dollars de recettes (aux États-Unis), alors qu'il en avait coûté vingt »[10]. En France, il ne totalise que 393 149 entrées[1].