Il est le fils de Laomédon, roi de Troie, et le frère de Priam[2]. Comme son grand-oncle Ganymède, il est d'une remarquable beauté, ce qui pousse Éos à l'enlever[3] alors qu'il faisait paître ses troupeaux[4]. Elle en a deux fils, Memnon et Émathion[5],[6]. Homère la décrit comme se levant tous les matins du lit de son époux[7],[8]. Dans l’Hymne homérique à Aphrodite, la déesse raconte à Anchise la misérable vieillesse de Tithon : Éos demande pour lui l'immortalité, ce que Zeus accorde[9]. En revanche, elle oublie de réclamer également l'éternelle jeunesse[10] — à moins qu'il ne s'agisse d'une omission volontaire de Zeus[11] — : Tithon, condamné à se dessécher sans fin, est finalement abandonné par Éos[12]. Chez d'autres auteurs, il est finalement transformé en cigale[13]. Le mythe est évoqué dans un poème de Sappho retrouvé sur des papyrus d'époque hellénistique, publié par Martin Litchfield West en 2005[14].
Le nom « Tithon » est probablement d'origine anatolienne[15] ; il peut être rapproché de Τῑτώ / Tītṓ[16], une déesse de l'aurore que mentionnent Callimaque[17], Lycophron[18] et Hésychios[19]. Il entre dans le langage courant des Grecs pour désigner quelqu'un dont on dirait en français qu'il est « vieux comme Mathusalem » ; l'expression « Τιθωνοῦ γῆρας / Tithōnoû gêras », signifiant littéralement « une vieillesse de Tithon », désigne une vie qui s'éternise[20].
L'histoire de Tithon et d'Éos, le premier, immortel mais perclus par la vieillesse, tandis que la déesse garde à jamais ses 22 ans, est contée dans un poème d'Alfred Tennyson, Tithon, composé en 1833, puis révisé en 1859 et publié en 1860.
Michael Grant et John Hazel (trad. Etienne Leyris), Dictionnaire de la mythologie [« Who’s Who in classical mythology »], Paris, Marabout, coll. « Savoirs », (ISBN2-501-00869-3), p. 136-137.
↑Mention chez Hellanicos (4F140), repris par les auteurs tardifs comme Servius, commentaire du vers III, 328 des Géorgiques.
↑Martin Litchfield West : « A new Sappho poem », Times Literary Supplement, 21 juin 2005.
↑(en) Bryan Hainsworth (éd.), The Iliad: a Commentary, vol. III : Chants IX-XII, Cambridge, Cambridge University Press, (ISBN0-521-28173-3), commentaire des vers XI, 1–2.